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Comment traiter des règles abondantes d’un DIU au cuivre ? (Contraception : Questions/Réponses 72)
Article du 2 avril 2006
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Les sujets abordés cette semaine :
- Comment traiter des règles abondantes d’un DIU au cuivre ? - Lutéran et douleurs lors de rapports sexuels - Quel DIU après une expulsion ? - Que coûtent la pose et le retrait d’un implant ? - Retour des règles après pilule - Quelle pilule prendre pour ne plus avoir de migraines ?
- Comment traiter des règles abondantes sous DIU au cuivre ?
Je suis une fidèle lectrice de vos ouvrages, dont "contraceptions mode d’emploi" qui m’a bien aidée à faire mon choix, suite à la naissance de mon troisième enfant. J’ai donc opté pour le DIU au cuivre, que le gynéco m’a délicatement posé trois mois après l’accouchement, sans attendre mon retour de couches puisque j’ai allaité jusqu’à 5 mois. J’étais emballée par cette contraception, aucune gêne, aucune douleur, pas d’hormones de synthèse et une vie de couple ... aussi disponible que possible avec trois enfants petits. Mais voilà, j’ai donc mon retour de couches depuis samedi, et là, je déchante un peu ... voire beaucoup. Tout a commencé en douceur, mais depuis deux jours, en une heure je suis "débordée", quelle que soit la barrière !!
J’ai l’impression que le sang est beaucoup plus fluide qu’ "avant", ce qui donne l’impression d’un écoulement quasi-permanent, d’où un malaise certain, surtout quand il faut faire cours, debout, devant mes élèves, une ou deux heures d’affilée.(quant à imaginer aller à la piscine, ça c’est carrément hors de propos ) Bref, moi qui avais, dans ma vie de jeune fille, de gentilles petites règles, bien régulières et bien courtes, je me sens totalement dépassée, et affolée à la perspective de vivre ça jusqu’à ... la ménopause ?! J’ai conscience de me plaindre peut-être un peu trop, par rapport à celles qui ont , en plus, des douleurs fortes, mais la gêne est quand même importante.
J’ai découvert hier soir sur votre site la possibilité de prendre de l’ibuprofène pendant 48 h, mais j’ai plusieurs questions à ce propos : - faut-il commencer à le prendre dès le début des règles, ou alors au moment où le flux devient très conséquent ? - n’y a-t-il pas d’effet "secondaire" gênant à prendre des doses aussi importantes tous les mois ? (quand on lit la notice, c’est impressionnant !) - est-ce que cela ne peut pas "fluidifier" le sang comme est censé le faire l’aspirine ? - si ça diminue vraiment les flux, comment ça marche ?
Est-il possible que ce retour de couches "fracassant" soit normal après une si longue interruption des règles ? Ai-je un espoir que les choses se stabilisent petit à petit ? J’ai d’ailleurs souvenir qu’après mon deuxième enfant, j’avais déjà noté que mes règles étaient nettement plus abondantes qu’avant, mais comme je suis retombée enceinte relativement vite, je n’ai pas eu le temps de noter une amélioration.
Est-ce le lot des multipares, de voir les règles augmenter ? c’est quand même galère quand on sait (ou pense ) qu’on aura plus d’enfant ... Je ne souhaite pas passer au Mirena, car j’ai souffert et souffre encore d’acné assez régulièrement, et puis la perspective des hormones ne me réjouit guère pour du si long terme. Bref, je vous remercie d’avoir lu mes angoisses, et de nous donner une info aussi complète et ... différente ! (je n’irai pas demander au pharmacien ce qu’il pense de l’ibuprofène au moment des règles ... sous DIU ) E.
L’intensité de ce retour de couches est essentiellement due au fait que vous avez allaité : on voit ça souvent. Vous pouvez, effectivement, prendre de l’ibuprofène, et même plusieurs jours d’affilée (4 ou 5). C’est le traitement des règles abondantes pour les femmes utilisant un DIU. Mais je pense que les saignements vont spontanément diminuer au fil des mois : c’est le plus souvent le cas.
Il n’y a aucun danger à prendre 5 jours d’ibuprofène, soit dès que vous sentez des crampes/contractions annonciatrices des règles, soit dès les premiers saignements s’ils sont indolores. Plus tôt vous commencez, mieux c’est.
Enfin, la raison pour laquelle on donne de l’ibuprofène ou d’autres anti-inflammatoires, c’est précisément parce qu’ils n’ont pas les effets de l’aspirine sur la coagulation. Cette méthode n’est pas de mon cru, ce sont les Scandinaves et les Anglo-Saxons (très pointilleux sur la tolérance des médicaments) qui l’ont mise au point. Et elle convient à l’immense majorité des utilisatrices de DIU au cuivre, en tout cas dans la patientèle dont je m’occupe.
Si jamais cela ne suffisait pas, vous devriez tout de même essayer le Mirena. Il est souvent très bien toléré après une ou deux grossesses, les effets secondaires (acné) restent limités aux premières semaines d’utilisation et comme le confort par rapport aux règles est incomparable, ça mérite un essai.
- Lutéran et douleurs lors de rapports sexuels
J’ai 24 ans et suis sous Lutéran depuis 3 mois, que j’utilise comme contraceptif. Ma gynécologue me l’a prescrit car je me plaignais de règles abondantes, très souvent accompagnées de caillots très désagréables Depuis que je suis sous Lutéran je n’ai plus ces problèmes. J’ai mes règles chaque mois, très faiblement et je ne m’en plains pas.
Par contre, cela va faire 3 mois que je ressens des douleurs à chaque rapport sexuel Je n’ai jamais eu de problème auparavant. Tout s’est toujours passé très facilement. Maintenant, je ressens des douleurs à l’entrée du vagin, comme des déchirures, au début du rapport et pendant plusieurs heures après. Je ne présente pas de problème de sécheresse vaginale. Ces douleurs pourraient-elles être un effet secondaire du Lutéran ? Dois-je envisager de changer de pilule ? A.
Même si vous n’avez pas de sécheresse vaginale importante, il peut arriver que la muqueuse du vagin soit fissurée à certains moments en raison des modifications (souvent transitoires) des sécrétions du vagin induites par le traitement. Auquel cas, vous devez probablement sentir des zones irritées à l’entrée du vagin, simplement en posant le doigt dessus (comme quand on a des aphtes dans la bouche). Si tel est le cas, le traitement le plus simple et le plus efficace consiste surtout à ne pas vous savonner sans arrêt (ça aggrave les choses) mais à appliquer une pommade à l’eau (Aloplastine, Dermocuivre) sur les zones irritées pendant 8 à 10 jours, pour qu’elles cicatrisent seules. Ca suffit à arranger les choses sans avoir à changer de pilule. Si ça ne suffit pas, il vaut mieux revenir à une pilule combinée (progestatif + estrogènes à faible doses), à prendre en continu, par exemple, afin d’éviter les phénomènes dont vous souffriez auparavant.
- Quel DIU après une expulsion ?
Après avoir eu 3 enfants, j’ai porté un stérilet au cuivre pendant 10 ans sans aucun problème jusqu’au jour où il est "descendu", ma gynéco m’en a posé un autre qui est "descendu" également dans le mois qui a suivi. Ma gynéco a supposé que je devais avoir des contractions de l’utérus qui "chassaient " le DIU. Elle m’a donc prescrit une autre contraception : le patch, que j’ai donc utilisé pendant un an sans problème. Récemment, ma gynéco m’a dit que je devais reprendre une contraception "non chimique" vu mon âge (43 ans - je ne prends aucun médicament sauf un antihypertenseur, Renitec, à 5 mg à la suite d’un malaise vagal il y a quelques années).
J’en arrive à ma question : ma gynéco m’a donné le choix entre un stérilet "avec les petits crochets" pour qu’il s’accroche mieux et éviter le risque de "descente" (Multiload Cu-375 SL ou un stérilet à la progestérone dont elle m’a dit que souvent cela supprimait les règles par atrophie de l’endomètre. Pourquoi me dit elle d’arrêter une contraception chimique et me propose t-elle un stérilet à la progestérone (qui est un produit chimique) ? En quoi l’utilisation de ce type de stérilet réduira t-il le risque d’être enceinte si le stérilet "descend" ? Pouvez-vous m’expliquer les avantages et inconvénients des 2 propositions de ma gynéco par rapport à ma situation (risque de "descente" du stérilet) ? M.
En fait, la substance qu’il faut éviter après 35-40 ans est l’estrogène contenu dans certaines pilules (et dans le patch). Le DIU Mirena n’en contient pas : il contient seulement un progestatif, qui diminue les contractions de l’utérus (et donc, le risque d’expulsion). C’est donc un choix logique. Plus logique et plus confortable qu’un Multiload, qui risque de vous faire beaucoup saigner... Comme l’efficacité du Mirena est liée à la diffusion du progestatif, et non à l’emplacement du DIU lui même, il est vrai que même un peu déplacé, un Mirena sera plus efficace qu’un DIU au cuivre.
Je pense donc qu’il est raisonnable d’essayer ce dispositif, en associant, le jour de la pose et les jours suivants, la prise d’un anti-inflammatoire genre Ponstyl ou Ibuprofène (en vente libre en pharmacie) pour éviter les contractions juste après la pose, et donc une expulsion.
- Que coûtent la pose et le retrait d’un implant ?
Il n’y a guère que sur votre site que j’ai pu obtenir des informations complètes et claires quant à la cotation des actes médicaux concernant l’implant contraceptif. J’ai fait poser il y a deux ans un Implanon : - une consultation (32€) pour avoir l’ordonnance Implanon (135 € pris en charge par tiers payant) - acte médical de pose = environ 75 € si mes souvenirs sont bons (la gynéco n’était pas fière lors de la pose : c’était sa première fois).
Je viens de le faire retirer : - une consultation (32€) pour avoir l’ordonnance du produit anesthésiant ( ? € xylocaïne) - acte médical de retrait : 43, 79 € à la charge de la mutuelle + 45 € environ que je n’ai pas payé (tiers payant, part de la sécurité sociale)= 88€ Sachant qu’a chaque acte médical, il n’y a pas eu de consultation. Ca revient sacrément cher (pas à moi mais à la Sécurité sociale). Qu’en pensez-vous ? Ces actes vous paressent-ils correctement cotés ? C.
Eh bien c’est ce qu’on appelle abuser de la sécu... Prescrire un Implanon (et a fortiori de la crème anesthésique), ça peut se faire gratuitement quand on connaît la patiente. On prépare l’ordonnance, elle passe la prendre... Poser l’Implanon, ça ne coûte pas 75 Euros !!! C’est plus simple que de faire une injection intraveineuse...
Lire ceci : http://www.martinwinckler.com/article.php3?id_article=693 Retirer l’implant, c’est pareil, c’est coté de manière très précise (voir le même article).
Bref : les médecins qui pratiquent les tarifs que vous indiquez sont ni plus ni moins des escrocs. Oui, je sais qu’ils vous diront qu’ils ont du mal à joindre les deux bouts, etc. etc. Mais ça ne justifie nullement d’escroquer les mutuelles, la sécu et les patient(e)s. Si la réglementation existe, c’est pour qu’elle s’applique à tout le monde. C’est ce genre de "dérapage" qui, de fait, provoque une sélection entre les patientes : celles qui peuvent payer les "suppléments" demandés par les médecins, et celles qui ne peuvent pas. De sorte que c’est non seulement une escroquerie, mais aussi anti-déontologique. C’est une ségrégation de fait pratiquée par les médecins, et non par la sécu (qui est souvent accusée de tous les maux...)
- Retour des règles après pilule
J’ai arrêté ma pilule (Adépal), que je prenais depuis 9 ans, en janvier 2006. J’ai eu mes règles en février comme si je continuais ma pilule. En clair, je suis réglée sans prendre la pilule. Quand je regarde les articles, on dit que les premières règles naturelles n’arrivent que 3 a 4 mois après l’arrêt, mais chez moi elles sont déjà là. Est-ce normal ? Puis-je tomber quand même enceinte ? Ou ne dois-je pas me fier à ces règles ? Car dans mon entourage je suis la seule à avoir été réglée si vite après l’arrêt de la pilule. I.
Il n’est pas OBLIGATOIRE d’attendre plusieurs mois après la pilule pour que le cycle reprenne. Simplement, cela arrive chez un certain nombre de femmes, et je préfère les prévenir pour qu’elles ne s’inquiètent pas. Mais si vous avez eu des règles spontanées tout de suite, c’est que votre cycle a repris spontanément tout de suite. Donc, oui, une grossesse peut commencer dès maintenant...
- Quelle pilule prendre pour ne plus avoir de migraines ?
J’aimerais avoir vos conseils sur le choix d’une pilule, mon cas étant un peu plus particulier... J’ai 39 ans et 2 enfants de 5 et 3 ans. J’ai commencé à prendre la pilule jeune pour visée thérapeutique plutôt que comme mode de contraception. J’avais mes règles 2 fois par an, de l’hirsutisme. Après analyse, j’avais un taux de SDHEA de 3 fois supérieur à la moyenne, des kystes aux ovaires : diagnostic : déficit d’une enzyme. J’ai donc pris un traitement d’éthynil oestradiol combiné à Androcur pendant 2 ans puis Diane 35. Mes règles se sont régularisées et ma pilosité grandement aussi.
J’ai émigré au Canada en 1996 et à cette époque pas de Diane 35 ici. J’ai donc pris Marvelon. J’ai eu mes 2 enfants et ai pris une pilule progestative ensuite pendant 2 ans car j’allaitais. J’ai repris Marvelon ensuite mais j’ai de grosses migraines lors de ma semaine d’arrêt. Advil ne les calme pas alors je prends du Rizatriptan mais ces migraines sont de plus en plus insupportables, durant des jours entiers avec élancement etc. Mon médecin généraliste m’a changé de pilule et m’a donné du Diane 35 mais les migraines sont toujours là mais elle m’a dit que l’on n’allait pas essayer plusieurs pilules et m’a conseillé de prendre le Rizatriptan qui les calme mais les migraines reviennent.
J’ai lu vos conseils et je pense qu’une pilule moins dosée en œstrogène et prise en continue pourrait régler mon problème mais je ne voudrais pas que mon problème d’hirsutisme refasse surface.
Donc, pouvez-vous me conseiller une pilule qui diminuera mes migraines, sera compatible avec l’hirsutisme (qui n’est plus un problème aujourd’hui mais je ne veux pas qu’il réapparaisse) ? J’ai pensé à une pilule progestative car avec elle, je n’avais pas de maux de têtes mais qu’en est-il de l’hirsutisme et de plus, j’oublie souvent ma pilule.... Peut-être des injections ou des patch seraient plus appropriés. Je pense qu’au Canada, les pilules n’ont pas le même nom, il faudra que je trouve l’équivalent... M.
ll y a une solution simple à votre problème sans changer de pilule : prenez la en continu. Car c’est pendant la semaine d’arrêt que la baisse brutale d’estrogènes dans l’organisme entraîne les migraines, comme elle déclenche les saignements. Or, ces saignements ne sont pas de vraies règles, mais des "hémorragies de privation (d’hormone)". Elles ne servent à rien. Au contraire, l’arrêt pendant une semaine diminue l’efficacité contraceptive de votre pilule. Rien ne s’oppose à ce que vous preniez Marvelon en continu, 365 jours par an. Sécurité augmentée et pas de migraines. Et ce que vous dépenserez dans ces semaines de pilule supplémentaire, vous l’économiserez en anti-migraineux, et en souffrances !!!
Lisez ceci :
http://www.martinwinckler.com/article.php3?id_article=69
Voici un article sur la pilule Seasonale, prise en continu. Mais ce qui est possible avec celle là est évidemment possible avec n’importe quelle pilule, Marvelon ou une autre. http://headaches.about.com/cs/women/a/seasonale.htm
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