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HPV et désir de grossesse (Contraception : Questions/Réponses 94)
Article du 20 janvier 2007
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Les sujets abordés cette semaine : - HPV et désir de grossesse - Endométriose et DIU - Après une IVG, la pilule est-elle obligatoire ? - Durée d’efficacité du Mirena - Jasmine après 45 ans - Cycles courts = ménopause ? - Nausées... Origine hormonale ? - Prise de pilule en continu et retrait de DIU
- HPV et désir de grossesse
Je voulais quelques précisions concernant ce virus HPV qui, semble t-il, est très courant mais personne n’en parle... Pour ma part, j’ai découvert suite à un frottis que j’étais atteinte de ce virus. J’aurai dû faire un contrôle un an après et j’ai attendu quasiment trois ans (pour de multiples raisons pas excusables du tout : nombreux soucis dans mon couple pour aboutir à un divorce...). Bref, je me suis négligée à l’époque et aujourd’hui que ma vie reprend un cours normal, j’ai décidé de m’occuper de moi et de ma santé.
Je me rends donc à mon rendez-vous gynéco lundi dernier et le médecin m’a donc alerté en me disant que je n’aurais jamais dû attendre aussi longtemps pour revenir faire un contrôle. Il a été très évasif en finissant par me dire qu’au pire, çà irait mieux ! Bref, que du positif mais ça n’enlève quand même pas mon inquiétude. J’attends donc le résultat de ce frottis que j’aurai d’ici une quinzaine de jours et ensuite il me recontacte.
D’autre part, et c’est bien là mon problème, mon ami et moi désirons un enfant et j’ai arrêté la pilule. Nous prenons des risques tous les jours ou presque...
Quels sont les risques pour mon ami (qui a des démangeaisons régulières) comme moi d’ailleurs, pour l’enfant à venir peut-être ? Le gynéco ne m’a rien dit par rapport à mon désir de grossesse, me rassurant continuellement. A t-il raison de me rassurer ? Cette infection a t-elle pu disparaître comme ça, sans traitement ?
A noter que je fais souvent des mycoses ces derniers temps, que mon ami ressent souvent une gêne et des démangeaisons sur la verge. Que penser de tout ça ?
Dernière question : peut-on être enceinte plus difficilement avec ce fichu virus ? Et la contamination alors ? L.
Oui, les virus HPV (car il y en a de nombreux) sont fréquents et tout le monde ou presque en est porteur à partir du moment où il/elle a des relations sexuelles mais la plupart des HPV sont parfaitement bénins. Et beaucoup guérissent seuls. L’examen IMPORTANT pour dépister le cancer du col, c’est le frottis, pas la recherche des HPV, qui n’a pas grande signification.
En dehors de certaines lésions désagréables mais bénignes et curables (verrues vénériennes, qui se voient quand elles arrivent) et d’une éventuelle anomalie du col qui sera dépistée par le frottis, les HPV n’entraînent le plus souvent aucun symptôme. Ils ne provoquent pas de troubles de la fécondité, et s’ils sont effectivement contagieux, ils ne provoquent pas des symptômes comme les mycoses.
Cela dit, je comprends que vous soyez inquiète avec la perspective dans la même quinzaine de recevoir un résultat de frottis inquiétant (ou pas suffisamment rassurant) et celle d’être enceinte. Mais en admettant qu’on vous trouve effectivement une anomalie au frottis, elle pourrait être soignée localement, sans risque pour une éventuelle grossesse débutante : jusqu’à trois mois, il n’y a pas grand-chose qui peut perturber un embryon et il arrive qu’on opère sans danger pour le foetus des femmes enceintes de l’appendicite, intervention autrement plus sérieuse que le fait de traiter une lésion du col de l’utérus localement, au laser, par exemple.
Alors, je pense que vous pouvez raisonnablement dormir tranquille... et continuer à essayer de faire votre bébé.
- Endométriose et DIU
En 2001, j’ai subi une coelioscopie pour infertilité, et résultat : légère endométriose. J’ai été soignée et j’ai eu deux magnifiques enfants. Après 5 ans de pilule Adépal, énorme mal de tête au moment des règles et marre de la pilule. J’ai bientôt rendez-vous chez le gynéco, et voudrais mettre un stérilet, mais on me dit qu’avec mon passé d’endométriose, peut-être qu’on ne peut pas... J’espère que vous pourrez m’aider sur ce sujet. D.
Il n’y a aucune raison que l’endométriose empêche de vous mettre un DIU. Et le DIU hormonal Mirena serait parfait pour éviter que l’endométriose récidive. Il contient un progestatif qui est thérapeutique chez beaucoup de femmes ayant une endométriose. En tout cas, les pilules contenant de l’éthynil-estradiol (comme Adépal) vous sont déconseillées, puisqu’elles provoquent des migraines...
- Après une IVG, la pilule est-elle obligatoire ?
J’ai avorté voilà une semaine maintenant, par aspiration et sous anesthésie générale. La gynéco, que je trouve très désagréable, moralisatrice et accusatrice (j’ai 36ans et elle ne comprenait pas que je ne veuille pas d’enfant) m’a prescrit la pilule Cérazette pendant 3 mois. J’ai été très longtemps malade (anorexie+boulimie) et en aménorrhée pendant plus de 10 ans, j’ai retrouvé un cycle normal voilà un an 1/2 environ et cette grossesse a été une véritable surprise pour moi... pour des raisons personnelles je ne veux pas d’enfant mais je ne veux absolument pas prendre de pilule non plus, je veux retrouver un cycle naturel et j’ai besoin d’avoir des règles et de sentir mon corps fonctionner normalement et non pas trafiqué par des hormones.
Mon compagnon (48 ans et déjà papa 2 fois) va se faire stériliser (c’est une décision longuement réfléchie). Puis-je arrêter cette pilule ? On m’a dit que c’était obligatoire, non pas comme contraceptif mais pour aider à la cicatrisation... Est-ce dangereux pour moi si je l’arrête ? Si oui combien de temps dois-je obligatoirement la prendre pour finir la cicatrisation ? Et comme contraception ne serait-ce pas mieux pour moi d’ opter pour un stérilet jusqu’à l’opération de mon mari ?
Merci par avance de votre réponse car la gynéco qui s’est occupée de moi ne m’inspire aucune confiance, ni sympathie, hélas... B.
Non, aucune pilule n’est obligatoire après une IVG, pas plus que si vous aviez fait une fausse couche spontanée. Donc :
Puis-je arrêter cette pilule ?
Oui, bien sûr.
On m’a dit que c’était obligatoire non pas comme contraceptif mais pour aider à la cicatrisation...
C’est tout théorique. Votre endomètre va cicatriser très bien tout seul. Et d’ailleurs, il ne cicatrisera pas (il n’a pas été blessé), il va se reconstituer comme il le fait chaque mois.
Est-ce dangereux pour moi si je l’arrête ?
Non. Assurez-vous seulement que vous utilisez une autre méthode contraceptive (préservatifs...)
Et comme contraception ne serait-ce pas mieux pour moi d’opter pour un stérilet jusqu’à l’opération de mon mari ?
Si, bien sûr et c’est souhaitable car une vasectomie n’est pleinement efficace que trois mois après l’intervention. Un DIU au cuivre peut être posé dès le 15e jour après une IVG. Mon conseil : prenez Cérazette jusqu’au jour de la pose du DIU, et arrêtez le jour de la pose. Cela permettra de vous poser le DIU n’importe quand (si vous arrêtez avant, on vous imposera d’attendre des règles pour vous poser le DIU...) Pour avoir un rendez-vous plus vite, prenez rendez-vous au centre d’IVG ou dans un planning. Ca ira plus vite que chez un(e) gynéco de ville.
- Durée d’efficacité du Mirena
Je porte depuis 4 ans le stérilet Mirena, pendant 3 ans et demi j’en ai été extrêmement ravie, absence quasi totale de règles, (quelques traces 2 à 3 fois dans l’année). Mais depuis 6 mois, j’ai retrouvé des cycles tous les mois et plus les mois passent plus mes règles sont abondantes, douloureuses et durent plus longtemps, aujourd’hui j’en suis à mon huitième jours de règles.
Est-ce normal ? Cela veut-il dire que mon stérilet devient moins efficace, pourtant il me semble que Mirena est actif au moins 5 ans, voir 7 ? V.
Sur le plan contraceptif, le Mirena est efficace 5 ans car il agit à très faible dose en rendant le col "impénétrable" aux spermatozoïdes. Mais pour faire diminuer les règles et leur importance, sa durée d’efficacité dépend des femmes. Il semble qu’en l’occurrence, la dose d’hormone (qui diminue avec le temps) ne suffise plus à soigner vos symptômes. Et de fait, chez beaucoup d’utilisatrices, les règles reviennent (ou sont plus abondantes) en fin d’utilisation (entre 3 ans 1/2 et 5 ans) C’est une raison suffisante pour le changer plus tôt, puisque dans votre cas, le Mirena est aussi thérapeutique.
Demandez au médecin qui vous l’a posé de vous envoyer une ordonnance pour un autre, et allez le faire changer dès que possible. Il doit retirer celui-ci et poser l’autre à la même consultation (pas question qu’il vous fasse venir deux fois, une pour l’enlever, l’autre pour le poser).
- Jasmine après 45 ans
J’ai 45 ans et suis toujours sous contraceptif Jasmine (qui me convient très bien d’ailleurs d’autant que je ne fume pas, pas d’alcool, de café et je mange sainement). Toutefois, ma gynécologue me conseille d’arrêter Jasmine et de prendre Cérazette pour des raisons de santé (problèmes cardio-vasculaire) mais la probabilité d’absence de règles me dérange psychologiquement (j’aurai l’impression d’être ménopausée !!). Pensez-vous qu’elle a raison et que je dois suivre son conseil ?
Par ailleurs, est-ce que le fait de continuer à prendre la pilule après 45 ans, alors que la ménopause approche à grand pas, est dangereux pour la santé ? Car en réalité j’en ai très peur (ma mère a eu une très mauvaise ménopause et cela m’a marqué). Est-ce que la pilule ne fait que reculer la ménopause ou est-ce qu’elle la masque (cela éviterait ainsi les effets indésirables (bouffée de chaleur, kilos, etc...) ? M.
Je pense que votre médecin préfèrerait effectivement vous faire passer à une contraception sans estrogènes, ce qui est plus prudent après 40 ans. Elle veut vous éviter des soucis, ce qui est louable. Tout dépend, en fait, de savoir si vous avez des risques cardiovasculaires. Si dans votre famille, les femmes (mère, soeurs, tantes) ont souffert, avant l’âge de 45 ou 50 ans, de phlébites ou de troubles cardiaques ou d’hypertension, je pense qu’il vaut mieux changer de pilule pour éviter les estrogènes. Si vous êtes en surpoids (ça se calcule, demandez à votre médecin), également.
Même si vous n’avez pas de facteurs de risques, vous pouvez par prudence passer à une pilule moins dosée en estrogènes (Minesse, Mélodia, par exemple), et la continuer jusqu’à l’âge de 50 ans. Cérazette n’induit pas toujours une disparition des règles. Il existe de plus une autre pilule progestative (Microval) qui est parfaitement suffisante après 40 ans et qui induit très rarement un arrêt des règles.
La pilule ne retarde pas la ménopause, mais elle peut diminuer ou atténuer certains symptômes. Ce qu’il faut retenir c’est que beaucoup de femmes n’ont pas ou peu de symptômes de ménopause. Même quand leurs mères en ont eu beaucoup...
- Cycles courts = ménopause ?
Je tente de vous écrire parce que je suis assez désespérée et assez angoissée. J’ai 37 ans, je n’ai jamais pris la pilule et depuis quelque temps j’ai une vie sexuelle néante. Je m’explique. Je ne suis pas une fille d’un soir...et depuis une histoire difficile, je n’ai pas encore rencontré celui qui pourra m’accompagner toute la vie. Or, depuis quelques temps je panique.
J’avais toujours un cycle régulier compris entre 25 et 28 jours mais mes avant dernières règles sont revenues le 20ième jour et les dernières le 16ième jour (ce jour même).
Je n’ai jamais eu de cycles aussi courts et je me dis que je vais être ménopausée et que je ne pourrai jamais avoir d’enfants. Je panique vraiment. Ma démarche est de vous écrire et je ne veux plus lire ce que je peux trouver dans les forums qui ne fait qu’augmenter mes craintes.
Pouvez-vous m’indiquer si c’est possible ? F.
Je sens bien que vous êtes très angoissée, et il m’est difficile de vous rassurer complètement par courrier électronique, mais je peux vous dire ceci :
1° la ménopause à 37 ans c’est plutôt rare et ça se traduit par une ABSENCE de règles, pas par un raccourcissement du cycle. Tant que vous avez des règles, plus ou moins fréquentes, soyez sûre que vous n’êtes pas ménopausée... Et à l’heure actuelle, la ménopause chez l’immense majorité des femmes a lieu plutôt à 50 ans qu’à 35...
2° le cycle n’est pas un phénomène mécanique, réglé comme une horloge suisse ; et vous n’êtes pas une machine. Toute femme peut avoir des cycles qui varient en longueur selon les années, en fonction de leur état de santé, du stress, et de beaucoup d’autres facteurs. Deux cycles courts (ou deux cycles longs) n’ont pas grande signification, pas plus que le fait d’avoir un rhume qui dure quinze jours au lieu de sept.
Alors bien sûr, tout est possible (il est aussi possible que demain, en traversant la rue, vous vous fassiez frôler par une voiture et que dans cette voiture il y ait l’homme de votre vie avec qui vous aurez des quintuplés) et je ne suis pas le bon dieu mais si je m’en tiens à ce que je vois quotidiennement depuis vingt ans, non, je ne crois pas que vous soyiez sur le point d’être ménopausée.
En revanche, si vous avez de nouveau trois ou quatre fois de suite des règles rapprochées, je vous recommande d’aller consulter pour voir ce qui peut les provoquer. Il y a des causes bénignes, plus fréquentes (et moins radicales) que la ménopause, qui peuvent justifier un traitement.
- Nausées... Origine hormonale ?
Suite à 4 malaises survenus le lendemain de la pose d’un nouveau Nuvaring, je l’avais arrêté. Votre mail m’avait aussi beaucoup rassurée. Ces malaises étaient : forts maux de tête et de ventre avec nausées et fièvre, sueurs froides. J’ai donc arrêté Nuvaring et consulté ma gynécologue, qui m’a proposé Méliane 21. Aucun problème pour la prise... aucun gonflement, nausée... je n’ai remarqué aucun effet secondaire.
Cependant, indépendamment du cycle artificiel de Méliane, à 27 jours d’intervalle (je précise qu’entre deux plaquettes, je n’ai fait que 4 jours d’arrêt), j’ai été prise de violents maux de tête et de ventre... la dernière fois, c’était samedi dernier. Maux de tête (mais pas aussi violents que quand j’étais sous Nuvaring) et de ventre, là très violent, mais sans fièvre, ni sueurs. Survient une envie impérieuse d’aller à selle, puis de vomir. Dès que ça a été fait, j’allais beaucoup mieux (plus de maux de ventre et maux de tête estompés). Puis ça me reprend environ 1h plus tard... re-maux de tête et de ventre... à selle puis vomissements... et finalement plus rien ! Comme si de rien n’était ! Cela fait donc 4 mois que j’ai un malaise par mois.
C’est assez étrange et cela ne semble pas d’origine gastrique vu l’amélioration soudaine. Aussi, je me demande... est-ce que ça peut être hormonal et pourquoi ? I.
Maux de tête et maux de ventre. Si vos maux de tête sont localisés d’un côté de la tête et ressemblent à des coups de marteau, et si vous avez le sentiment que la lumière aggrave les choses, ce sont probablement des migraines rythmées par la prise de Méliane et oui, c’est probablement d’origine hormonale. Faisiez vous déjà des migraines par le passé (maux de tête accompagnés de vomissements/nausées) ?
De deux choses l’une : ou bien ça survient juste après les 4 jours d’arrêt, et c’est lié à la variation hormonale induite par l’arrêt, auquel cas la solution est... de ne pas arrêter du tout.
Si ça survient AVANT l’arrêt (donc, après trois semaines ininterrompues de prise de pilule, c’est plus embêtant : ça veut dire que ce sont les estrogènes qui provoquent cette migraine et il vaut mieux alors éviter toute pilule ou contraception contenant un estrogène (l’éthynil-estradiol, c’est toujours le même). Ce qui veut dire que vous pouvez opter pour une contraception parmi les suivantes : - pilule progestative (Microval ou Cérazette, que l’on prend toutes deux en continu) - implant progestatif Implanon - DIU au cuivre (UT 380 ou TT 380) - DIU hormonal
Alors en effet ! L’avant-dernière dernière fois que j’ai eu ce malaise, c’était effectivement au 7ème jour de pause, juste avant de reprendre. Et la dernière fois, c’était au lendemain du premier comprimé de la plaquette, après 4 jours de pause ! Qu’en pensez-vous ? Je n’étais pas migraineuse du tout avant (quelle chance) et le mal est localisé sur tout l’arrière du crâne et effectivement, ça tape fort... limite insupportable. Par contre, il m’est arrivé d’avoir ces nausées et maux de ventre des matins de vacances, 1-2 fois par an, parfois rien pendant 2 ans. J’ai été sous Diane 35 (autrement plus « méchante » que Méliane ;-)) pendant 12 ans et aucun problème particulier. I.
Ce que vous aviez aux matins de vacances c’étaient des migraines, effectivement. Et les symptômes que vous avez sont effectivement une migraine induite par l’arrêt de votre pilule. Ce sont les "ruptures de rythme" (hormonal ou d’activité) qui les déclenchent. Les maux de ventre et les nausées sont les signes d’accompagnement de la migraine. Le symptôme "clé", c’est le mal de tête (c’est ce qui m’a permis de faire le diagnostic).
Pour vous, la solution immédiate est la prise en continu. Si vous avez un "spotting", (des saignements pendant la prise, au bout de 8 ou 10 semaines de prise ininterrompue, par exemple) vous pouvez - attendre que ça s’arrête (souvent, ça cesse même quand on continue à prendre la pilule) ou, si le "spotting" traîne (plus de 8-10 jours) - arrêter la pilule 4 jours (pour éliminer complètement la paroi endométriale qui saignote) puis la reprendre. En sachant que dans les jours qui vont suivre l’arrêt, vous risquez fort de faire une migraine....
- Prise de pilule en continu et retrait de DIU
Je vous remercie d’abord d’être la pour nous tous (j’écris pas toutes, mon homme est un grand fan de votre site lui aussi) et de nous épauler dans nos choix et nos aventures avec les médecins. Votre site m’a beaucoup aidé à me retrouver dans les méthodes de contraception, à aller au delà de « je crois que/on m’a dit que », il m’a permis de choisir le stérilet en pleine connaissance de cause, et votre détermination à répéter « le choix de la contraception c’est l’affaire de la femme, pas du médecin » m’a donné le courage de larguer mon veto habituel qui devrait porter un t-shirt « c’est la pilule ou rien » [1] pour m’adresser au centre du Planning Familial.
D’ailleurs, il y a un truc que je comprends pas - comment ça se fait que la gynéco du Planning a toujours du temps a parler un peu avec moi, qu’elle me reconnaît (après un bref coup d’œil sur sa fiche) et que mon gynéco bourgeois m’expédiait en 5 minutes chrono sans même écouter ce que j’essayais de lui dire ? C’est vrai, le fauteuil de l’examen n’est pas dernier cri, mais quel différence au niveau humain ! Et on peut avoir un rendez-vous dans une semaine, pas dans deux mois ! J’en suis tellement reconnaissante qu’à chaque fois quand je viens et que je tombe sur un pauvre étudiant en médecine qui fait son stage et à qui personne ne veut permettre de rester lors de l’examen, moi je suis d’accord de faire le cobaye.
J’avoue aussi que ma vision de médecins a change, a la fois après la lecture des « Trois médecins » et après la lecture du courrier des étudiants que vous mettez sur le site. Avant je croyais que les études de médecine c’était dur, mais dur parce que c’est compliqué de soigner, d’apprendre le fonctionnement et le disfonctionnement de tous ces trucs bidules qu’on a à l’intérieur, pas à cause de la formation elle-même (le fait que les études de la médecine vétérinaire n’ont pas l’air aussi « dures » , alors qu’il y a quand même plusieurs espèces des patients à connaître sur les bouts de doigts, et qui parlent pas en plus, aurait dû me mettre la puce a l’oreille).
Et maintenant chaque fois que je vois un médecin, j’ai envie de lui demander comment c’était , si c’était vraiment comme dans votre livre et comment il s’en est sorti relativement sain d’esprit (enfin, a voir mon gynéco tout le monde ne s’en est pas sorti indemne) . Je ne pense pas qu’ils apprécieraient, je refreine donc mes élans du cœur.
Je ne suis pas française, même si je vis ici, et je traîne souvent sur les sites polonais, dont un consacrée à la santé de la femme. L’éducation sexuelle étant quasi inexistante, et fortement teinte des idéologies, je me sers du savoir trouvé sur votre site pour éclaircir et expliquer pas mal des choses. Étant seule contre tous j’ai besoin des preuves irréfutables [2] et des exemples parlants pour m’exprimer et convaincre. Et c’est au sujet d’un éclaircissement que je vous écris. Il s’agit de la prise ininterrompue des pilules. Moi-même j’en suis adepte et vous en parlez aussi, mais en même temps vous ne parlez que de 6 ou 9 semaines de prise, ce qui est encore loin de la « prise continue » (moi j’allais jusqu’au 6 paquets, CAD jusqu’au la fin de la prescription).
Donc, peut on prendre la pilule de façon ininterrompue pendent disons 2 ans ou pas ? Est-ce qu’il existe un « document officiel » émanant d’une « autorité supérieure » qui abonde dans ce sens ? Je vous explique le cas de la fille que j’essaie de réconforter - pendant des années elle prenait la pilule en faisant seulement 2 jours de pause entre les plaquettes. Elle avait des cycles longs, de 45 jours et le médecin lui a dit de prendre la pilule comme ça pendant quelques mois, pour les raccourcir. Elle s’est tellement habituée qu’elle a oublié ensuite de faire les pauses de 7 jours. Et maintenant ça fait un an qu’elle n’arrive pas à être enceinte (je sais, je sais, je lui ai dit qu’il y plus des couples pressées que des couples stériles).
Et bien sûr elle s’accuse d’avoir mal fait et bien sûr il y a des gens pour lui dire que ce n’est sûrement pas anodin de prendre la pilule comme ça, en sous-entendant qu’elle l’a bien cherchée. Je lui ai répondu en compilant vos articles sur la pilule ininterrompue, les règles et la fécondité, mais on m’a prié de prouver qu’on peut prendre la pilule plus de 2-3 mois d’affilée sans risques - et j’arrive pas à le faire.
Ces 2-3 mois correspondent à 6-9 semaines que vous citez, mais peut-on prendre la pilule au delà ? Je sais que l’absence de règles ne pose pas le problème en soi, mais j’hésite sur la dose des hormones. Enfin, je ne suis pas assez calée en la matière pour résoudre la question tout seule, c’est pour ça que je vous écris. D’ailleurs, si vous avez les informations claires sur la prise plus longue que 3 plaquettes, je pense qu’elles auraient leur place dans votre article, je ne dois pas être la seule à me poser la question.
Et encore une chose qui à mon avis manque sur votre site (ou alors je l’ai raté ?) - vous parlez beaucoup de la pose de DIU, ce qui est génial, mais j’ai rien trouvé sur le retrait - comment ça se passe, est-ce que ça fait mal (aussi mal que la pose ?moins ?), bref, quelques mots pour les femmes qui ont déjà leur DIU et qui appréhendent son retrait.
Et tant que je suis là, en lectrice exigeante, ma belle mère me tanne pour que je lui trouve des infos valables sur les traitements hormonaux de la ménopause, parce que chaque médecin a son opinion et que du coup elle ne sait pas qui croire. Quand elle me décrit ce qu’elle vit comme symptômes, je me dis que je préférerais avoir un risque de cancer plutôt que des sautes d’humeur et des bouffées de chaleur tout le jour, mais bon, c’est loin d’être l’opinion du pro. J.
En ce qui concerne la prise continue : c’est la même chose qu’avec les pilules progestatives (Cérazette ou Microval) qui suspendent l’ovulation (et souvent les règles) pendant plusieurs mois ou années, l’implant, qui chez 20 % des utilisatrices entraîne un arrêt des règles pendant TROIS ans ou avec le Mirena (CINQ ans). Ce qui serait "permis" avec ces méthodes serait interdit avec la pilule ? Non, bien sûr. Le principe est exactement le même. Et la prise continue et ininterrompue (car si je parle de la prise pendant 3 mois, je sous entend, mais je vais le préciser, qu’on peut très bien ne pas l’arrêter du tout) est pratiquée depuis fort longtemps par les sportives de haut niveau pendant toute leur carrière. Ca ne les empêche pas d’avoir des enfants par la suite.
Pour les femmes qui ne sont pas enceintes après l’arrêt de leur pilule, sachez qu’il y en a qui sont dans cette situation même quand elles arrêtent une semaine par mois. Car le problème c’est que la fertilité d’une femme (et d’un couple : 25 à 30 % des infertilités sont liées à l’homme !!!) n’est évidemment pas prévisible. Le seul moyen de savoir si on est fertile c’est si on a déjà été enceinte avant d’avoir pris une contraception. Si on ne l’était pas, la contraception masque cette infertilité, bien sûr... Pour la fertilité après prise de pilule, il y a eu des études. Voici un article, par exemple (en anglais, j’espère que vous lisez l’anglais)
http://www.fertilityfriend.com/Faqs/Fertility-After-Oral-Contraceptives.html
En français sur le site doctissimo, qui n’est pas mal du tout :
http://www.doctissimo.fr/html/sante/mag_2002/sem02/mag1101/sa_5985_pilule_booster_fertilite.htm
Et un autre encore sur www.masexualite.ca, le meilleur site sur la sexualité en français :
http://masexualite.ca/
Pour le DIU : la pose ne DOIT PAS faire mal (c’est le médecin qui fait mal, pas le DIU, et je crois parvenir le plus souvent à poser un DIU sans faire mal, parce que j’ai réfléchi à la manière de les poser de manière indolore) ; le retrait NE DOIT PAS FAIRE MAL non plus. Tout au plus, une petite contraction douloureuse comme au début des règles. Mais le plus souvent, ça ne fait pas mal du tout. Ce qui fait le plus mal lors de la pose ou d’un retrait de DIU, c’est l’utilisation d’une pince de Pozzi (pointue, blessante) pour tenir le col de l’utérus. Or, la Pozzi est le plus souvent inutile et 95 fois sur 100, je ne l’utilise pas. L’autre cause de douleur (et parfois de perforation) c’est l’utilisation d’un hystéromètre, un tube métallique rigide pour mesurer la profondeur de l’utérus. Or, il existe des hystéromètres souples, en plastique. Et on ne devrait utiliser que ceux-là. Si les médecins apprenaient à poser des DIU sans utiliser de Pozzi et en n’ayant recours qu’à un hystéromètre en plastique, à usage unique, la pose des DIU ne serait plus considérée comme un geste horriblement douloureux et pénibles par les utilisatrices.
MW
[1] je songe à lui en offrir un pour Noël.
[2] il y a pas des preuves irréfutables, tout est l’œuvre de la maléfique industrie farmaceutique et de WHO corrompue, howgh !
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