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Que faire quand on est un homme et porteur du HPV ? (Contraception : Questions / Réponses 74)
Article du 24 avril 2006
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Les sujets abordés cette semaine : - Que faire quand on est un homme et porteur du HPV ? - Efficacité du DIU au cuivre avant 25 ans ? - Que faire pour soigner un spotting ? - Quelle pilule pour éviter les règles douloureuses ? - Est-on encore féconde à 53 ans quand on est toujours réglée ? - Fait-on des GEU après le retrait d’un DIU ? - Prise de pilule en continu et croissance
- Que faire quand on est un homme et porteur du HPV ?
Une de mes ex a fait un examen gynécologique où son médecin a détecté la présence d’un HPV. Elle a pensé que cela pouvait provenir de moi et m’a demandé d’en aviser mes ex partenaires sexuelles. Ce que j’ai fait. Pour l’instant aucune ne m’a mentionné avoir cette MST.
Maintenant elle voudrait que je fasse un dépistage. Y a t’il un moyen de savoir si on porte cette maladie ? Est ce que cela change quelque chose de le savoir ? Faut- il en aviser systématiquement ses prochaines partenaires si il n’y a pas de moyen de s’en prémunir et si d’après ce que j’ai lu sur le sujet on est presque tous porteur de ce type de MST ? Je dois avouer que je ne sais pas trop quoi faire ni comment réagir. G.
Le HPV (Human Papilloma Virus), est endémique : tout le monde en porte. Mais c’est la grande mode, en ce moment, de le dépister, car il peut être responsable du cancer du col (entrée) de l’utérus, et un labo a mis au point un vaccin. Donc : on dépiste tout le monde pour vacciner tout le monde. Or, seules certaines variétés de HPV sont vraiment agressives, et un tout petit nombre de femmes seront concernées par ce HPV là.
Le HPV "préoccupant" est celui qui donne des "végétations vénériennes" (des sortes de verrues qui poussent sur les zones génitales), très contagieuses et exubérantes. Si vous n’en avez pas eu, c’est que vous n’avez pas ce HPV là.
Il me paraît alors excessif de vous faire dépister : en dehors du HPV des "végétations vénériennes", les virus ne se traitent pas, ils sont bénins et ne provoquent aucun symptôme chez les hommes qui les porte. Et, encore une fois, pratiquement tout le monde les véhicule. En revanche, toutes les femmes devraient demander à bénéficier d’un frottis du col de l’utérus tous les 3 ans, régulièrement, jusqu’à l’âge de 65 ans. C’est le meilleur moyen de dépister des anomalies avant qu’elles ne deviennent un cancer du col utérin.
- Efficacité du DIU au cuivre avant 25 ans ?
Sous pilule depuis 4 ans, je l’ai arrêtée il y a quelques mois, puisque résidant temporairement à l’étranger dans le cadre de mes études, je trouvais trop contraignant de la continuer alors que je ne vois plus mon ami resté en France pendant ce laps de temps. A mon retour, et après vous avoir lu, je pensais me faire poser un DIU en cuivre, qui me conviendrait mieux que la pilule : pas de risque d’oubli, pas d’effets secondaires liés à l’absorption d’hormones.
J’aurais donc une question simple à son sujet, à laquelle il ne me semble pas avoir lu de réponse sur votre site : vous paraissez affirmer que le DIU en cuivre aurait un taux d’échec plus élevé en dessous de 25 ans. Pourriez-vous m’en donner la raison ? Qu’en est-il du Mirena ?
J’aurai presque 22 ans à mon retour, et souhaite bénéficier de la meilleure contraception possible. O.
Statistiquement, le taux de grossesse sur DIU au cuivre tous âges confondus est inférieur à 1 % (1 grossesse pour 100 femmes au bout d’1 année d’utilisation). Mais comme la fécondité est plus faible après 35-40 ans, les grossesses surviennent un peu plus souvent avant 35 ans qu’après. Il n’est pas possible de vous donner des chiffres, car ils ne sont pas connus. Mais je peux vous dire (cela on le sait) que le risque de grossesse sur DIU au cuivre à tout âge est inférieur au risque de grossesse sur pilule...
Le Mirena est encore plus efficace que le DIU au cuivre. Il peut tout à fait être posé à une femme sans enfant de 22 ans. C’’est fait couramment en Grande-Bretagne, en particulier si la femme a des règles abondantes et/ou douloureuses. C’est à vous de choisir...
- Que faire pour soigner un spotting ?
J’ai 22 ans et je prends la pilule depuis l’âge de 15 ans. Cela était plus par nécessité car j’éprouvais de grosses douleurs menstruelles, j’avais un flux abondant et long et je n’étais pas régulière. J’ai eu la même pilule pendant environ 6 ans (Triphasil Cyclette). Voilà environ 2 ans j’ai commencé à faire régulièrement du spotting, j’ai donc rencontré un gynécologue qui m’a fait essayer Jasmine (qui n’a pas fonctionnée) pendant 2 mois et maintenant je prend Min-ovral depuis environ 6-7 mois. Malgré tout, je continue à faire du spotting. Je dirais même que je n’ai qu’une semaine d’acalmie, entre mes menstruations régulières (qui durent entre 5 et 7 jours) et mon spotting. Je trouve cela franchement désagréable et cela m’inquiète puisqu’avant je n’avais aucun problème avec ça, et plus le temps avance, plus cela semble empirer. Ma mère a dû se faire faire la "grande
opération" pour des problèmes semblables, sauf qu’elle avait près de 40 ans !
Le gynécologue m’a dit que je devais apprendre à vivre avec, mais ce n’est vraiment pas une réponse qui me satisfait. Je me demande donc si vous n’auriez pas plus de renseignements à me fournir. Est-ce la pilule qui me cause ces problèmes ou...? C.
Un spotting chez une femme de 22 ans, ça n’est pas la même chose que des saignements chez une femme de 40.
Le spotting est dû au fait que la paroi intérieure de l’utérus (ou endomètre) est stimulée à la fois par l’estrogène et par le progestatif de la pilule. Si la pilule est trop "estrogénique", les règles sont abondantes et douloureuses. Si la pilule est trop progestative, les règles diminuent progressivement, mais la paroi s’amincit et peut aussi saigner en dehors des règles : le spotting, c’est ça.
Si vous avez un spotting, c’est parce qu’on vous a donné des pilules inadaptées, voilà tout. Le plus souvent, c’est parce qu’elles contiennent trop peu d’estrogènes (15 ou 20 µG) ou parce que le progestatif est trop puissant (lévonorgestrel, en particulier). Le spotting peut aussi arriver avec des pilules comme Triphasil Cyclette (qui est l’équivalent de Trinordiol ici) en raison de la durée d’utilisation : le lévonorgestrel finit par amincir la paroi de l’endomètre, et elle se met à saignoter
La solution consiste à prendre une autre pilule plus "estrogénique". Or Jasmine est MOINS estrogénique que Triphasil.
Quant à Min-Ovral, il s’agit d’une pilule similaire à Trinordiol (mêmes hormones). Je pense qu’il aurait fallu vous prescrire une pilule plus dosée en estrogène (35 µg) et/ou un progestatif moins puissant que le lévonorgestrel (contenu dans Triphasil et Min-Ovral). Au vu des listes de pilules disponibles au Canada (puisque je suppose que vous y vivez) je vous suggèrerais de vous faire prescrire Ortho Novum 1/35 ou Marvelon, qui pourraient très bien suffire à faire disparaître ce spotting. En tout cas, il n’est pas du tout impossible de vous en débarrasser et dire que "vous devez apprendre à vivre avec" est tout à fait inacceptable de la part d’un médecin.
- Quelle pilule pour éviter les règles douloureuses ?
J’ai lu sur votre site que ce n’était pas "normal" d’avoir des règles douloureuses sous pilule ... J’ai 23 ans et je la prends depuis octobre 2004, j’ai commencé avec Minidril, puis je ne souhaitais plus avoir mes règles qui me rendaient malade je suis passée à Microval, qui était sensée me les supprimer mais finalement me provoquait des saignements en continu, je suis donc retournée à Minidril jusqu’à il y a environ 3 mois, ayant eu des saignements mon médecin m’a dit qu’elle n’était pas assez dosée, je me suis donc vue prescrire Trinordiol qui n’a pas arrangé le problème, et je dois donc commencer Adépal à mon prochain cycle (ayant été hospitalisée, j’ai du arrêter ma pilule car
problèmes hépatiques).
Ma question est la suivante : quel type de pilule dois je prendre pour ne pas avoir de règles douloureuses ? Sachant que mes 2 médecins et mon gynécologue sont contre l’enchaînement ... j’ai remarqué en lisant les boites que c’était toujours les mêmes "hormones" mais dosées différemment, y a t il des pilules qui contiennent autre chose, et si oui quels sont leurs avantages ? L.
Le traitement des règles douloureuses c’est soit une pilule contenant un progestatif puissant (Adepal peut tout à fait faire l’affaire), soit l’enchaînement des plaquettes sans interruption.
Vos médecins n’ont pas à être "pour" ou "contre" (ce n’est pas scientifique, c’est idéologique), et c’est à vous de choisir. Ils ignorent (et c’est dommage) qu’on peut parfaitement prendre une pilule en continu, et que certaines, d’ailleurs (Microval, mais aussi Cérazette) ont parfois (plus souvent Cérazette que Microval) pour effet de mettre le cycle au repos, donc d’éviter d’avoir des règles.
Mon conseil : prenez Adepal en arrêtant seulement 4 jours si vous voulez avoir des règles (ça peut suffire à ce qu’elles soient moins douloureuses ou pas du tout), ou en n’arrêtant pas du tout si vous ne voulez pas en avoir. Vous n’avez pas besoin de demander l’autorisation de vos médecins, mais seulement qu’ils vous la prescrivent pour 12 mois. Ainsi vous serez tranquille...
- Est-on encore féconde à 53 ans quand on est toujours réglée ?
J’ai 53 ans, je suis réglée de façon tout à fait régulière, non préménopausée ; les médecins me disent depuis 1 ou 2 ans qu’à mon âge il n’y a pas de risque de grossesse, je ne prends donc plus du tout de contraception.
Toutefois, je reste sceptique ; svp, y a t il ou non des risques quand tout fonctionne normalement, ou aucun du fait de mon âge ? Merci d’avance pour votre réponse et vos conseils, je pensais trouver sur Internet mais ça n’a pas été le cas et ça me préoccupe, j’ignore si je cours un risque ou pas. C.
A priori, si vous êtes réglée régulièrement, c’est que vous ovulez. Donc, vous pouvez être enceinte. Certes, la fécondité est plus faible à 52 ans qu’à 25, mais elle n’est pas nulle. On devrait au moins vous prescrire une pilule progestative type Microval, qui suffirait largement. Mais vous laisser sans aucune contraception au prétexte que vous "ne risquez plus rien", c’est inacceptable, à mon avis.
Merci infiniment pour votre réponse, car celles des gynécologues qui m’ont renseignée me laissaient dubitative, n’étant en effet à 53 ans ni ménopausée ni préménopause, de + mon cycle est normal et régulier ; résultat, depuis 1 an je ne prenais plus aucun contraceptif, mais craignais toujours de "prendre un risque", ce qui est d’autant plus désagréable que je fréquente depuis 6 ans un homme de 49 ans qui lui n’a pas d’enfant (sa femme était stérile) et rêve d’en avoir un ! (J’en ai un de presque 30 ans)
Or lui était persuadé que c’était possible et je pense espérait que ça se produirait, contrairement à moi qui suis raisonnable et considère que passé 35 ans c’est trop tard, et que les enfants n’aiment pas avoir des parents "vieux" ; C’était donc une situation très difficile à gérer, ne sachant plus si c’était vraiment impossible ou pas ; de +, je viens de faire une analyse, suite à ma visite chez la gynécologue, qui confirme que tout est normal, y compris au niveau hormonal.
Je vous remercie encore pour votre réponse claire, comme vous je déplore que l’on induise les femmes en erreur, leur faisant prendre ainsi un risque d’avortement, et dans mon cas de rupture, n’en pouvant plus, j’ai conseillé à l’homme que je fréquentais de rencontrer une femme bien + jeune et qui elle, pourrait et voudrait en avoir un ; ça devenait trop intenable moralement. Malheureusement, je n’ai trouvé aucun site français mentionnant jusqu’à quel âge les femmes pouvaient être enceintes "naturellement" et par conséquent jusqu’à quand elles devaient utiliser une contraception et laquelle... C.
Le problème c’est qu’il n’existe pas d’âge limite "absolu" au-delà duquel on peut ou non être féconde. C’est variable selon les individus et leur état de santé, et aussi leur bagage génétique. Il y a 25 ans, la plupart des femmes de 45 ans que je recevais en consultation étaient en préménopause ou ménopausées. Mais les grossesses tardives n’étaient pas impossibles - d’autant plus que les médecins avaient déjà tendance à considérer les femmes de plus de 45 ans comme "plus bonnes à être enceintes"... sans tenir compte de leur physiologie.. Bref, à énoncer des diktats fondés sur des préjugés, non sur la réalité biologique, qui est toujours individuelle.
Aujourd’hui, la plupart des femmes de 50 ans que je reçois ne sont pas ménopausées encore !!! L’état de santé meilleur allonge la fécondité des femmes... Un cycle menstruel régulier est synonyme d’ovulation régulière. Même après 53 ans. Il m’arrive aujourd’hui souvent de recevoir des femmes qui ont toujours leurs règles à 50 ans passés et me demandent si elles devaient enlever leur DIU ou arrêter leur pilule progestative. Bien sûr, je réponds toujours non, qu’il sera bien temps de le faire une fois leur ménopause installée et confirmée et elles sont doublement rassurées : pas de danger à garder le DIU, pas de danger d’être enceinte non plus...
- Fait-on des GEU après le retrait d’un DIU ?
Tout d’abord, une petite présentation : J’ai 25 ans, je n’ai pas d’enfant, je prenais la pilule (Trinordiol) depuis plusieurs années et, en ayant assez des effets secondaires de la pilule (chute de cheveux, libido peu importante, changement d’humeur en fin de cycle), j’ai choisi de remplacer la pilule par un DIU au cuivre (qui d’ailleurs a été un vrai changement positif !).
Ma gynécologue (bien que très peu habituée à ce genre de demande et peu informée des dernières informations à ce sujet), accepte de me prescrire un Nova-T (je vous rassure, je lui ai fait changer bien vite ce Nova-T en un UT380 (normal et non short car ma cavité utérine est de taille suffisante)) et accepte de me le poser à la visite suivante. (Petit aparté : je lui ai envoyé des informations sur les DIU et notamment le retrait du Nova-T, j’espère qu’elle aura compris...) Avant la pose, j’ai pris de l’ibuprofène comme vous le recommandez (elle m’avait prescrit du Spasfon lyoc) et tout s’est très bien passé (je n’ai presque rien senti, bien qu’elle ait utilisé une petite pince).
Sans faire trop long, j’en reviens à ma question. Je souhaite maintenant avoir un enfant et j’ai donc fait retirer mon DIU (on ne sent rien du tout non plus). C’est alors que la gynécologue m’a dit (à 3 reprises) "faites attention pendant le 1er cycle surtout car il y a des risques de GEU !". Je n’y crois pas du tout mais j’aimerais quand même avoir votre avis à ce sujet (je n’ai pas d’antécédents de maladie ni d’infection). A.
Je ne crois pas avoir lu nulle part que le cycle qui suivait le retrait d’un DIU s’accompagnait de GEU !!! (C’est le genre de chose qui "sortirait" dans les études de grande ampleur que mènent les Anglo-Saxons...)
Je pense qu’il s’agit là encore d’une idée reçue - peut-être trimballée dans la fac où votre gynéco a fait ses études. Les idées reçues ont la vie dure...
La seule chose qui peut favoriser une GEU (en dehors des antécédents d’infection) c’est le tabac, qui abîme le "tapis roulant" des cils dans les trompes. Si vous fumez, je vous conseille d’arrêter avant de mettre une grossesse en route, mais sinon...
- Prise de pilule en continu et croissance
J’ai 14 ans (15 en août) et j’ai des règles douloureuses, en lisant votre article j’ai pensé trouver la solution : la prise de pilule en continu et donc arrêt des règles. Seulement j’ai peur de perturber ma croissance ! A quel âge me conseillez-vous de commencer à prendre la pilule en continu sans que cela perturbe ma croissance ? M.
A partir du moment où vous êtes réglée, cela signifie que votre croissance est bien engagée. La prise de la pilule en continu n’aura aucun effet dessus, car c’est un processus qui ne s’interrompt pas comme ça...
Vous ne courez aucun danger à prendre la pilule en continu. Il arrive que des jeunes femmes de votre âge utilisent un implant, qui entraîne souvent un endormissement du cycle (donc pas de règles)... mais pas du tout d’arrêt de la croissance.
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