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Contraception : questions/réponses 03
5 janvier 2004
Article du 5 janvier 2004
L’article qui suit aborde dans l’ordre les sujets suivants :
– La pilule pendant neuf semaines - et après ?
– Et le Lutényl ?
– Témoignage sur les difficultés rencontrées par les femmes...
– Mirena° et chute de cheveux
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La pilule pendant neuf semaines - et après ?
Vous dites qu’on peut prendre la pilule sans interruption. Mais pendant combien de temps ? Vous dites 6 ou 9 semaines :que fait -on après 9 semaines ? Un arrêt de 7 jours puis 9 semaines à nouveau ? Peut- on prescrire pour 12 mois sans interruption ?
Réponse :
La coutume veut qu’on prescrive pour 9 semaines parce qu’il n’est délivré que 3 mois de pilule à la fois (il faut donc retourner en chercher à la pharmacie). Mais en fait, rien ne s’oppose à ce qu’elle soit prise en continu 12 mois sur 12 : la pilule conçue par Pincus était même prévue ainsi. C’est depuis toujours d’ailleurs le mode d’utilisation des progestatifs seuls (en pilule, en implant, dans un DIU). La seule chose qu’il faut dire aux utilisatrices (ça ne concerne qu’une petite proportion de femmes, sous pilule combinée faiblement dosées en estrogènes - moins de 30 µg et sous pilules "biphasiques et triphasiques", qui contiennent des doses différentes d’estrogènes en début et en fin de plaquette), c’est qu’au bout de quelques mois, la prise continue peut parfois s’accompagner d’un "spotting" (saignement léger). S’il survient de temps à autre, de manière brève et peu fréquente, il n’y a rien à faire. S’il survient fréquemment ou dure plusieurs semaines (ce qui est très gênant), il vaut mieux qu’elles utilisent une autre pilule, "monophasique" (un seul dosage tout au long de la plaquette) et contenant au moins 30 ou 35 µg d’éthynil-estradiol. Ca évite le spotting, qui n’a aucune incidence sur l’efficacité contraceptive, mais qui est évidemment très gênant.
Dernière chose : personnellement, quand je prescris une pilule en continu (ou avec un arrêt de quatre jours seulement entre deux plaquettes), je le précise sur l’ordonnance, car sinon, le pharmacien et la sécu sont en droit de se demander pourquoi les patientes reviennent plus tôt que d’habitude et consomment plus de plaquettes dans l’année.
M. W.
Et le Lutényl ?
Connaissez vous Lutényl et qu’en pensez-vous ? Mon ancienne gynécologue (qui n’exerce plus) me l’avait prescrit durant quelques années pour cause de contre-indication aux oestrogènes (cholesterol supérieur à 2.2g, cas de phlébites du coté maternel, seins denses...). J’ai cessé de prendre cette "pilule" depuis la naissance de mon deuxième enfant il y a trois ans. A la lecture de votre livre, je vais essayer le TT380 (à défaut du Gynefix...).
Une autre question (!) : avez vous entendu parler du centchroman (ormeloxifène) ? Il s’agirait d’une nouvelle molécule non stéroïdienne contraceptive lancée sur le marché indien.
Voici une adresse internet qui en parle http://www.reproline.jhu.edu/french...
Fabienne
Réponse :
Le Lutényl est un progestatif habituellement prescrit pour traiter les hémorragies liées par exemple à la présence d’un fibrome dans l’utérus. Pris 20 jours par mois, il est contraceptif comme tous les progestatifs. Pendant de nombreuses années, les médecins l’ont donc prescrit aux femmes de plus de 40 ans qui avaient des troubles du cycle et des règles hémorragiques. Après 40 ans, la prise quotidienne, 365 jours par an, d’un progestatif à faibles doses (Microval, Milligynon, Cérazette) est une contraception aussi efficace et risque moins de faire prendre du poids ; les progestatifs à fortes doses, comme le Lutényl ou l’Orgamétril, par exemple, sont souvent responsables d’une prise de poids importante, ce qui n’est pas vraiment souhaité par les utilisatrices...
Quant au centchroman, j’en sais autant que vous, grâce à l’adresse que vous citez. Mais j’attends de voir ce que d’autres spécialistes de la contraception en disent : pour savoir quelle en est l’efficacité et la tolérance, il faut que cette substance ait été étudié par des équipes indépendantes de celles qui l’utilisent déjà.
MW
Témoignage sur les difficultés rencontrées par les femmes...
Bonjour, je vous avais écrit il y a peu, vous demandant une liste de gynécologues pour la pose d’un DIU.
Dans ma recherche, j’ai commencé évidement à coté de chez moi, à Ambilly, centre de planification et hospitalier, où l’on m’a tout de suite dit " qu’il n’était pas dans le règlement de l’établissement de poser des DIU sur des femmes nullipares car le risque de salpingite aboutissant à la stérilité était trop grand "...
[Note : Cette affirmation qui associe pêle-mêle DIU, nullipares et salpingites n’a aucune validité scientifique. MW]
Ainsi je m’éloignais encore un peu plus de chez moi (j’habite Genève) en téléphonant à Thonon, qui n’avait pas de médecin sur place, mais à Annecy. J’ai donc pris un premier rendez-vous à Annecy au près d’un médecin spécialisé dans la contraception, pour le mardi 9.
Sachez aussi que je m’étais auparavant renseigner sur les possibilités de me faire poser un DIU ici à Genève, mais que les possibilités sont très restreintes. Il n’y a (que je sache) qu’un centre de planification, qui fonctionne avec LE service de gynécologie pour jeunes (de 12 ans jusqu’à 26 je crois).
Ce service ne "contient" qu’une gynécologue, qui est la toute première personne à qui je me suis adressée en ce qui concerne ma contraception. Je ne la connaissais pas auparavant, elle su me dire uniquement, que " la seule contraception viable étais la pilule " et qu’il était irresponsable de ma part, étant donné ma situation financière (ni moi ni mon concubin n’avons de travail fixe), de ne pas prendre la pilule...
Mirena° et chute de cheveux
En ce premier jour de l’automne, il n’y a pas que les feuilles qui tombent !!!!! Ce jour, je reçois un coup de fil de ma soeur : " Je me fais retirer le Mirena [DIU contenant des progestatifs] car je perds mes cheveux en majorité sur le dessus de la tête. La dermatologue m’ a dit que c’était très fréquent et connu." INFO ou INTOX ?? /.. pour une fois qu’une contraception avait un côté pratique et efficace ! Merci de me dire ce que vous en pensez, je n’ai encore jamais rien lu en ce sens.
Réponse :
Il arrive que les progestatifs fassent tomber les cheveux. Cependant, ça me surprend un peu qu’on lui ôte le Mirena pour ça, car les effets de ce type dûs au Mirena sont rares (et faibles, en raison de la faible quantité d’hormone qu’il contient), la chute de cheveux est temporaire et toujours compensée par une repousse (les premières semaines ou premiers mois) et il est exceptionnel qu’une femme devienne chauve à cause des progestatifs.
Mais la sensibilité des individus est très personnelle, et je sais qu’il peut être très traumatisant de voir ses cheveux tomber. Je pense seulement qu’avant de retirer son Mirena, DIU très efficace et confortable, une femme qui perd ses cheveux devrait patienter un peu... mais qu’un médecin ne devrait jamais laisser un DIU de force à une femme qui désire le faire retirer, quel que soit son motif. L’utilisatrice, c’est elle, pas le médecin.
M. W.
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