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Le soleil, le vent, le ciel, la lune et l’univers.
20 septembre 2002

22 août 2004

Le premier jour de cette chronique, j’ai appelé les auditeurs à m’envoyer des questions et depuis, ma boîte à lettre électronique en déborde et Catherine, Noella, Monique, Thérèse et Valérie, qui reçoivent le courrier à France Inter m’en ont fait parvenir plein d’autres. Donc, pas de panique, Monsieur Cavada , j’ai de quoi tenir jusqu’en 2025...



Comme on est vendredi, j’ai repris quelques-unes des questions. Les réponses sont simples, amusantes, et faciles à retenir. Comme ça, dimanche après-midi, quand vous serez en train de bouquiner ou de somnoler sur le canapé, si jamais vos petits derniers viennent en délégation vous poser la question fatale, avec un peu de chance, vous aurez entendu la réponse ce matin, vous pourrez leur répondre sans lâcher votre bouquin ou votre télécommande et ils ouvriront des grands yeux en disant : « Qu’est-ce que t’en sais des choses ! ».

Bien, vous êtes prêts ? Allons-y.

Une question que se posent plusieurs auditeurs petits et grands est tout simplement :`
  D’où vient le vent ?
Le vent est produit par le soleil, qui réchauffe tout sur la planète, mais pas partout pareil - la preuve, c’est qu’il fait plus chaud à l’équateur qu’au pôle. Or, l’air est un ensemble de gaz qui sont bien évidemment sensibles à la chaleur. Quand l’air se réchauffe, il devient plus léger et s’élève. C’est pour cette raison qu’on peut faire des balades en ballon à air chaud. Mais quand l’air chaud s’élève, il ne laisse pas du vide, il est remplacé par de l’air froid. Ça fait donc un courant d’air.
Plus les masses d’air chaud qui s’élèvent sont importantes, plus le courant d’air froid est intense et violent. Il faut ajouter que le mouvement de rotation de la terre contribue aussi au déplacement des vents et que, bien sûr, le relief modifie leur trajet. Sur les côtes, le jour, l’air est plus chaud au-dessus des terres qu’au-dessus de l’océan.
Alors, le vent vient de la mer. La nuit, c’est l’inverse : l’air se refroidit plus vite à terre, et le vent vient de la terre.

Une autre question qui revient souvent c’est
  Pourquoi le ciel est bleu ?
Eh bien, là aussi, c’est une histoire d’air et de soleil. La lumière du soleil ne frappe pas la Terre, elle traverse d’abord l’atmosphère, qui est composée d’air, de poussières et de vapeur d’eau en plus ou moins grandes quantités.
L’atmosphère filtre la lumière solaire et ne laisse passer que certaines des couleurs qui la composent - en l’occurrence le bleu, l’indigo et le violet. De sorte que si le ciel est bleu (enfin, quand il est sans nuage), ce n’est pas parce que le ciel est bleu, mais plutôt parce qu’il ne nous laisse voir que du bleu.
D’ailleurs, si vous avez vu des films pris sur la lune, vous savez que là-bas, comme il n’y a pas d’atmosphère, donc pas de filtre, le ciel paraît noir.

Tiens, puisqu’on parle de la lune,
 pourquoi paraît-elle plus grosse à l’horizon que quand elle est haut dans le ciel, demande Perrine ?
Spontanément, j’ai eu envie de répondre : « Ça doit être parce que quand la lune est à l’horizon, l’atmosphère est vue en enfilade, et peut-être que ça fait loupe ? ? ? »
Eh bien, pas du tout. En réalité, le diamètre apparent de la lune est le même partout dans le ciel, mais quand nous la voyons plus près de l’horizon, notre cerveau la compare à d’autres repères visuels (les montagnes, les immeubles) et la voit plus grosse.
Cette illusion-là n’est donc pas due à des causes physiques, mais aux petites cellules grises dont le fonctionnement nous joue souvent des tours. J’aurai sûrement l’occasion d’en reparler.

Et je terminerai par cette question de Nicolas :
  Qu’est-ce qu’il y a au bout de l’univers ?
Je me voyais déjà parti dans une description lourde et incompréhensible, quand un de mes enfants, qui m’entendait penser tout haut, a dit : « Ben, y’a pas de bout. L’univers est courbe. »
« D’accord, ai-je répondu, mais c’est pas une réponse. » Alors lui : « Ben t’as qu’à dire que l’univers, c’est comme un bocal à poissons rouges. Le poisson fait le tour sans arrêt sans arriver au bout, puisqu’y en a pas. L’univers, c’est notre bocal. Mais il est si grand, et nous si petits, qu’on n’est pas près d’en faire le tour. »




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