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Un contrat en alternance pour mon Master en étant Asperger ?
par Updating-Boy, du réseau DÉesCAa25 mai 2012
Bien habillé, rasé, enthousiaste : il voit toutes ces entreprises cotées.
Génial !
Mais, hélas, si l’objectif est d’avoir un entretien [1] : il ne faut pas en parler.
Il va falloir feinter.
Le mot d’ordre est clair : on ne parle ni d’autisme ni d’asperger.
Le pouls monte donc...
Il fait un tour, les regards se croisent. Il essaie de trouver des stands ou des postes collent à son profil. Il y va.
Le regard tombe.
Les personnes varient : enthousiastes et chaleureuses, hypocrites mais positives, fermes et insensibles.
Tous ces efforts à fournir, ces adaptations simultanées.
Il a lu activement des livres préparant à l’entretien, il en connaît un rayon sur les entreprises et leur univers.
Les poignées de main sont échangés. Notre canddiat joue la carte du pragmatisme : spontané et franc, il essaie d’en savoir plus tout en essayant de faire bonne impression en face.
Les entretiens s’enchaînent ; Il en a fait quatre, cinq...
Le pouls remonte : il n’est plus concentré comme avant. La tête fait mal, mais il veut continuer. Quitte à s’épuiser, il ira jusqu’au bout.
Il fait d’autres stands. Certains recruteurs ne lui manifestent pas trop d’empathies...
Il essaie de creuser mais ses interlocuteurs se retranchent derrière la ligne corporate « oui mais vous comprennez on reçoit 2000 CV donc on peut pas tous les faire. Je prend le votre et je vous réponds mardi prochain »
« Bon monsieur, c’est quoi votre handicap ? » Dit-elle, de façon insolente...
Notre ami joue la diplomatie. Il explique, demande, tout simplement de la bienveillance de la part de son équipe dirigeante ;
Séquelles liés à sa naissance très prématurée...
Il revient voir des entreprises qu’il a déjà contacté ; L’une s’est montré assez impatiente en lui demandant d’aller démarcher d’autres stands, elle n’avait rien à lui proposer. Elle était agacée et possessive.
« tu fais telle et telle entreprise. Écoute moi. Celles en France »...Tiens, jusqu’à présent, il se faisait vouvoyer... Maintenant le tutoiement...
Il sort. Un entretien l’attend au centre de recherche L’impression qu’il a : « bof j’en sais rien ce que ça a donné. Je veux oublier. Se pourrait-il qu’ils sachent ? Non c’est impossible. »
Il titube, il n’en peux plus. Fatigué, affamé, il doit souffler. Sa recherche l’a épuisé.
Le monde dans l’entreprise n’est pas tendre avec nous. Combien encore d’allers et retours incessants à faire pour des promesses d’embauches jamais tenue ?
On vous trouve un faux prétexte pour vous dédouaner. On ne vous dira jamais que votre handicap ne passait pas, on ne veut pas vous blesser.Et pour autant le recruteur ne se gêne pas de vous le faire savoir de manière détournée. Même quand vous réussissez à ne pas vous faire démonter.
Vous auriez pu tomber dans le coma, faire une crise cardiaque, ça aurait été une bonne façon de leur laisser un retour : et bien vous m’avez vidé...
Moi, je vous flanque la peur...
P.S.
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Merci de m’avoir lu ! :-) La semaine prochaine... Un autre témoignage étudiant d’Updating-Boy Soirée « d’intégration »...
[1] sachant qu’il y a de fortes chances que personne ne soit sensibilisé