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Contraception et gynécologie >


La contraception du Futur
Article du 29 juillet 2003

Dans la deuxième édition de "Contraceptions mode d’emploi", je décris brièvement les méthodes contraceptives d’avenir. Avant-première

Deux méthodes nouvelles sont d’ores et déjà commercialisées dans d’autres pays et pourraient l’être bientôt en france : le « patch » contraceptif et l’anneau vaginal. De nombreuses autres méthodes sont actuellement à l’étude mais il est difficile de savoir lesquelles seront bientôt disponibles.

Bientôt une contraception pour l’homme ?

Le principal problème que rencontrent les chercheurs en matière de contraception masculine est celui de la réversibilité : comment mettre au point une méthode qui empêche temporairement les spermatozoïdes d’être fécondants. Ce n’est pas une mince affaire, et il n’y a pas de « complot masculin pour laisser les femmes se débrouiller avec la contraception ». De nombreuses enquêtes montrent que beaucoup d’hommes seraient prêts à utiliser une méthode contraceptive spécifique, ce qui veut dire qu’un marché existe. Et il intéresse de nombreux fabriquants. Mais à ce jour, aucune méthode expérimentale actuellement à l’étude n’est suffisamment satisfaisante et d’emploi suffisamment aisé pour être commercialisée.

La contraception par androgènes (hormones mâles) est efficace, mais aux doses contraceptives elle entraîne une prise de poids, une acné, un développement des seins (! ! !) Et parfois des troubles du comportement. Elle pourrait, au long cours, entraîner des cancers de la prostate

La contraception par progestatifs a également été expérimentée chez l’homme. Mais tous les progestatifs ne sont pas efficaces sur la diminution des spermatozoïdes et eux aussi ont des effets secondaires (prise de poids, développement des seins, perte de cheveux, diminution de la libido...)

Une méthode d’avenir pourrait associer un implant contenant un progestatif (comme l’implant contarceptif Implanon) et l’administration trimestrielle d’androgènes en piqûres. Mais avant d’être commercialisée, cette contraception devra avoir fait la preuve non seulement de son efficacité (il faut plus de 70 jours au traitement hormonal pour entraîner une disparition des spermatozoïdes), mais aussi de sa sûreté d’emploi. Des méthodes féminines sans ou avec très peu d’effets secondaires seront toujours préférables à des méthodes masculines dangereuses.

Des méthodes de contraception non hormonale sont également à l’étude.
 le triptolide est une molécule d’origine végétale qui semble avoir un effet sur les spermatozoïdes du rat. Il n’y a plus qu’à l’expérimenter chez l’homme... Mais ça prendra du temps.
 des méthodes « immunitaires », similaires à celles des vaccins, sont à l’étude ; elles consisteraient à stimuler chez l’homme la fabrication d’anticorps qui inactiveraient les spermatozoïdes. En théorie, c ?est envisageable ; en pratique, il y a loin de la coupe aux lèvre. Une « immunocontraception » féminine est également à l’étude.

Contraception orale féminine : des "nouveautés" pas toujours très bienvenues

Le marché de la contraception orale est si vaste qu’il intéresse évidemment beaucoup l’industrie pharmaceutique, en particulier dans un pays comme les Etats-Unis où le taux d’utilisation de la pilule et du DIU ("stérilet") a chuté de manière spectaculaire en raison de la publicité faite aux « dangers supposés » de ces contraceptifs. De ce fait, aujourd’hui, les états-unis ont l’un des taux de grossesses chez l’adolescente les plus élevés des pays développés.

Les industriels cherchent donc en permanence à produire de nouvelles molécules (ou de nouvelles formes, comme le « patch ») qui puissent rassurer et séduire les utilisatrices potentielles. Un exemple de ces recherches réside dans la commercialisation récente de la pilule Jasmine dont les avantages sont illusoires, mais les dangers réels. (Pour en savoir plus sur Jasmine, cliquer ici)

Mais d’autres méthodes plus novatrices sont à l’étude, telle une pilule contenant de la progestérone naturelle (qui n’a pas les inconvénients des progestatifs de synthèse) et qui pourrait également servir de traitement substitutif à la ménopause... et l’utilisation nouvelle d’un produit à la réputation sulfureuse : la mifépristone.

Une substance controversée mais prometteuse : la mifépristone

La mifépristone, ou « RU 486 » est commercialisée en France sous le nom de Mifégyne mais est utilisée exclusivement dans les ivg médicamenteuses. Or, elle a été expérimentée pour plusieurs autres usages :

 comme contraception d’urgence, des recherches ont montré qu’elle est aussi efficace que le lévonorgestrel (Norlevo), à doses très faibles et avec, apparemment, moins d’effets secondaires encore ; et elle n’agit pas en étant « abortive », mais en inhibant l’ovulation (obstet. Gynecol. 2002 ; 100 : 65-71)

 prise chaque jour à faibles doses, la mifépristone inhibe l’ovulation ; elle pourrait donc entrer dans la composition de pilules sans estrogènes (donc, sans risque), seule ou associée à un progestatif (D. Serfaty, Contraception, Masson, 2002)

Les DIU : la recherche continue

 le « Butterfly IUD » (DIU « papillon »), au cuivre, a été étudié au Royaume-Uni. Sa particularité : il n’a pas de fils, ce qui diminuerait les pertes vaginales attribuées à l’irritation du col par les fils de nylon. Il serait efficace au moins dix ans.

 des DIU à l’indométacine (un anti-inflammatoire) sont à l’étude en Chine. La présence de cet anti-inflammatoire a pour but de réduire les règles abondantes dont souffrent parfois les utilisatrices de diu au cuivre.

 un DIU hormonal souple, le Fibroplant-Lng. C’est en quelque sorte l’équivalent hormonal du DIU au cuivre Gynefix . Ce diu n’a pas de « bras » latéraux, mais est formé simplement d’un réservoir cylindrique souple contenant un progestatif. De ce fait, il pourrait théoriquement être posé aux femmes chez qui la pose du mirena est difficile ou impossible : femmes nullipares ou femmes dont la cavité utérine est déformée par un fibrome, par exemple.

Spermicides et microbicides : les IST aussi

Le problème mondial que représentent les IST (Infections sexuellement transmissibles) en général et l’infection par le VIH en particulier ont conduit de nombreuses équipes à étudier des contraceptifs locaux (utilisés sous forme de crème ou d’ovules vaginaux) qui seraient à la fois spermicides et microbicides - bref, qui protègeraient à la fois contre la grossesse et les infections. Plusieurs sont actuellement en voie d’expérimentation.

Bref, comme vous le voyez, les recherches continuent... Depuis la première édition de ContraceptionS mode d’emploi, plusieurs nouvelles méthodes contraceptives ont été commercialisées en France. Je ne doute pas qu’il y en aura d’autres bien avant la troisième édition !

MW 30 juillet 2003

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