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Encore un peu de recul...
Immigration : ce sont les meilleurs qui s’en vont...
Une enquête de l’INED... et les réflexions qu’elle inspire
Article du 24 janvier 2004

L’Ined a publié mardi 20 janvier une étude dénonçant les idées reçues sur l’immigration. La lecture d’un article de Marie Verdier paru dans La Croix et consacré à cette étude m’a inspiré quelques réflexions.


Les cinq idées battues en brèche par l’INED (Institut national d’études démographiques) et son directeur, François Héran sont les suivantes (les citations sont extraites de l’article de Marie Verdier) :

 1. La France serait " un pays d’immigration massive "

" Selon l’étude de l’Ined, cela fait vingt-cinq ans, depuis la fin des années 1970, que la France n’est plus un pays d’immigration massive... "

 2. Le taux de fécondité de la France serait " largement dû aux immigrées "

"Les immigrées... qui représentent seulement le douzième des femmes en âge d’avoir des enfants, sont trop peu nombreuses pour pouvoir relever sérieusement le taux de fécondité général du pays."

 3. L’immigration irrégulière serait " innombrable "

" (...) Indénombrable ne veut pas dire innombrable ", s’insurge [le démographe] François Héran pour qui l’inconnu ouvre la porte aux interprétations excessives. " En réalité, on surestime toujours le nombre des sans-papiers "...

 4. La statistique " ne saurait pas compter les immigrés "

(...) Au total, François Héran juge ces flottements relativement mineurs. Ils ne sauraient en tout cas, à ses yeux, justifier une " vaste opération de reprise en main qui obligerait les immigrés à se faire enregistrer pour avoir droit aux services sociaux ". La France a, en matière de fichiers de population, un lourd fardeau historique qui peut expliquer qu’elle n’adopte pas aujourd’hui le principe du registre de population en vigueur dans plusieurs pays européens : " La seule période de notre histoire où la déclaration du changement de résidence a été rendue obligatoire est le régime de Vichy, qui s’en est servi pour organiser la rafle du Vél d’Hiv en juillet 1942. " (...)

 5. La France ne peut accueillir la " misère du monde "
" Ce n’est pas parce que les nouveaux migrants vivent fréquemment dans des situations de misère que ce sont des miséreux. (...) Les rares études existantes font toutes ce même constat : ce sont les moins pauvres ou les mieux armés socialement ou intellectuellement qui partent. "

Lire l’article intégral sur le site de La Croix


Il me semble approprié de mettre le dernier paragraphe de cet article en relation avec un article paru dans un récent numéro de la revue américaine Time Magazine et consacré à la "fuite des cerveaux" de l’Europe vers les Etats-Unis.

L’article décrit comment, chaque année, plusieurs dizaines de milliers de savants quittent l’Europe pour aller travailler aux Etats-Unis. Pourquoi ? Les réponses ne sont ni compliquées, ni nouvelles :
 en Amérique, pays où l’imagination, l’innovation, l’initiative sont valorisées, les scientifiques sont non seulement mieux considérés, mais mieux rémunérés, et on leur propose des conditions de travail à la hauteur de leurs attentes et de leurs projets ; en Europe (et en France, on en parle suffisamment en ce moment) on les sous-paye, et la recherche est sacrifiée ;
 la bureaucratie européenne (et française) est si lourde que rien n’y est jamais facilité ; on préfère décourager plutôt qu’aider...
 de nombreux savants (à commencer par Einstein) ont quitté l’Europe en raison de l’obscurantisme, du racisme, de l’antisémitisme... Devant le repli et la xénophobie que le gouvernement français cultive actuellement, il n’est pas exclu qu’un certain nombre de citoyens (présents depuis longtemps ou arrivés de fraîche date) décident de quitter la France...

Si la France est simultanément

 incapable d’accueillir et de respecter les immigrants qui lui apportent leurs aptitudes et leurs capacités de travail (je rappelle que dans les hôpitaux français, un nombre pharamineux de médecins, d’origine étrangère, sont sous-payés et que leurs emplois sont précaires ...)

ET
 incapable de de donner à ses éléments les plus créatifs de bonnes raisons de rester au pays,

alors, elle risque de s’appauvrir inexorablement, à tous points de vue.

Est-ce vraiment le but recherché ? L’illusion "sécuritaire" vaut-elle vraiment cette évolution-là ?

Martin Winckler

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