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L’éthique dans les séries télé : une émission radio hebdomadaire en ligne sur Radio Créum
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Qu’avez-vous fait pendant votre sommeil ?
France Inter, 29 janvier 2003
Article du 29 décembre 2004

Le soir, on se couche en principe pour réparer la fatigue de la journée, mais en réalité, le sommeil, c’est pas toujours de tout repos.

D’abord, quand on passe de l’éveil au premier sommeil, le sommeil lent, on a parfois le sentiment de tomber... Cette sensation de chute s’appelle un « sursaut de sommeil ». Elle nous réveille, en tout cas temporairement, parce qu’elle provoque souvent un mouvement brusque, et réveille aussi notre voisin ou notre voisine de lit qui nous demande pourquoi on lui donne des coups de pied.

Il arrive également que, juste au moment de l’endormissement, nous nous mettions à entendre des bruits bizarres, une porte qui claque, des éclats de voix, ou même à voir des monstres alors que nos yeux ne sont pas encore fermés. Ce sont des hallucinations hypnagogiques. Elles sont relativement fréquentes, elles aussi, et sans gravité, mais font parfois très peur, au point qu’on se relève pour aller vérifier qu’on a bien fermé la porte et qu’il n’y a pas dans le couloir un assassin armé d’un grand couteau de cuisine.

Le premier sommeil, le sommeil lent profond, est un sommeil calme. Le dormeur est paisible, respire lentement et ne bouge pas du tout. Il est très difficile de le réveiller. Si on le réveille tout de même, il est complètement paumé. C’est aussi en début de nuit que surviennent les terreurs nocturnes, phénomène qui inquiète beaucoup de jeunes parents, car il est fréquent chez l’enfant, surtout chez le garçon entre 3 et 6 ans. En début de nuit, autour de 23 h 00 ou minuit, l’enfant se réveille en hurlant. Les parents se précipitent et le trouvent assis dans son lit, les yeux grands ouverts, comme s’il était attaqué par un des monstres qui sont habituellement cachés sous son lit. On allume la lumière, on essaie de le calmer, mais rien n’y fait et l’enfant parfois repousse ses parents éplorés. Au bout d’un moment - qui peut être très long - il se recouche et se rendort.

Ce n’est pas un cauchemar, lequel se produit plutôt en fin de nuit. L’enfant se réveille et se souvient de son cauchemar, ce qui l’empêche de se rendormir. Alors qu’après une terreur nocturne, les parents ont souvent l’impression que les plus embêtés, c’est eux - car l’enfant, au matin, ne se souvient de rien. Il en va de même pour le somnambulisme. J’ai un petit somnambule à la maison, il a neuf ans. Périodiquement, en début de nuit, il se lève, il descend l’escalier, il passe devant nous sans nous voir, il ne répond pas quand on lui parle - alors qu’en temps normal, il est intarissable - il se cogne contre la porte du frigo, l’ouvre, la referme et tourne en rond. On le prend par la main, on le ramène dans sa chambre, il se couche, on le borde, il se rendort. Et, le lendemain, il ne se souvient de rien.

Il ne faut pas réveiller un somnambule. Pas parce qu’il risque de sauter par la fenêtre, mais tout simplement parce que c’est très désagréable pour lui et qu’en général, comme un somnambule est très docile, il suffit de le reconduire jusqu’à son lit. Le somnambulisme est très fréquent entre 7 et 12 ans. Ensuite, en principe, il disparaît. Et le sommeil s’accompagne de beaucoup d’autres manifestations - en particulier les rythmies du sommeil, mouvements répétitifs de la tête ou du corps, qu’on voit surtout chez les bébés, ou encore le bruxisme (ou grincements de dents), ou la somniloquie (le fait de parler en dormant).

Tout ça, sans parler des rêves, du ronflement ou des apnées du sommeil, sur lesquels je reviendrai une autre fois. Un truc qui fait très peur aussi, c’est la paralysie du sommeil, cette sensation très angoissante de ne plus pouvoir bouger du tout alors qu’on est en train de se réveiller...

Bref, quand on sait tout ce que le sommeil nous réserve, pas étonnant qu’au petit matin, on se sente épuisé...

Note : Les dessins ci-dessus sont de Bill Watterson et représentent Calvin, l’un des deux héros de sa BD Calvin & Hobbes. Agenouillé sur le lit, Calvin demande "S’il y avait effectivement des monstres sous mon lit, ils seraient gros comment ?" Sur l’image suivante (passez votre souris dessus pour la voir), les monstres, cachés sous le lit, lui répondent " - Tout petits. Dors" "- Maman !!!"

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