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Psychiatrie : l’incompétence médicale française
un entretien avec le psychiatre Edouard Zarifian dans "Le Monde"
Article du 13 septembre 2004

Il n’y a pas que la contraception qui soit mal prescrite en France. Les médicaments du psychisme (tranquillisants, neuroleptiques) sont prescrits en dépit du bon sens, et font de notre pays leur premier consommateur. Pourquoi ? C’est tout le propos d’un entretien qu’Edouard Zarifian, professeur de psychiatrie, a donné au "Monde" il y a une semaine. En voici le début.


ENTRETIEN
Edouard Zarifian, professeur de psychiatrie et de psychologie médicale (CHU de Caen)
LE MONDE | 06.09.04

"Plus qu’un médicament, un produit à traiter les malheurs de la société".

Comment expliquez-vous le niveau élevé de consommation des psychotropes en france ?

Il n’y a pas de réponse univoque. Chaque acteur de la prescription joue un rôle, et tous vont dans la même direction : le toujours plus. Premier acteur, l’industrie pharmaceutique : elle est dans sa logique industrielle de vendre sans cesse davantage. Deuxième acteur, le prescripteur : le médecin généraliste n’a rien d’autre à proposer à des patients qui viennent lui exposer un malaise social, lui dire : "Je ne vais pas bien."Dans leur cabinet, ils n’ont pas la possibilité de donner du temps.

En France, le généraliste joue un rôle psychosocial, un rôle de soupape de sécurité de la société. S’il ne le jouait pas, il y aurait des désordres sociaux beaucoup plus importants. Face à des personnes qui sont un peu en désespérance, on légitime leur plainte, on la valide par un diagnostic, on lui donne une crédibilité. C’est à la société de se demander quelles seraient les conséquences si rien n’était fait.

Quant au troisième acteur, l’usager, il a besoin d’une reconnaissance immédiate de sa souffrance, qui est soulagée par la légitimité du diagnostic médical. En rentrant chez lui, il peut dire : "Tu vois bien, le docteur m’a fait une ordonnance." Les gens veulent aussi un effacement immédiat de leur souffrance, sans effort.

Tout cela s’inscrit dans un contexte où il n’y a pas de discours officiel sur le médicament. Les pouvoirs publics - qui devraient s’intéresser à l’aspect santé publique - ne diffusent pas d’informations objectives directement utilisables par le médecin, et les organismes payeurs ne se posent pas suffisamment la question "pourquoi on paie ?" ; quant aux universitaires, ils ne font pas leur boulot de formation continue sur le bon usage et la prescription.

Lire la suite sur le site du "Monde"

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