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Préservatif féminin et première fois (Contraception : Questions/Réponses 102)
Article du 8 mars 2007
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Les sujets abordés cette semaine : - Préservatif féminin et première fois - Pertes blanches sous pilule - Androcur sur Mirena ? - Syndrome prémenstruel, tumeur et pilule - Norlevo et antécédents de GEU - Efficacité de Cérazette+ allaitement - Virus HPV : faut-il s’inquiéter ? - Grossesse et saignements
- Préservatif féminin et première fois
Nous sommes tous deux atteints de troubles mentaux, désireux d’avoir notre premier rapport. L. n’ayant pas encore consulté de gynécologue (mais c’est prévu), nous envisageons d’utiliser un préservatif féminin afin de nous protéger contre un éventuel risque de grossesse (tomber enceinte, qui plus est sous Abilify, serait une catastrophe). Est-ce aussi efficace que le préservatif masculin ? Est-ce aussi commode qu’un préservatif masculin pour une première fois ? En trois mots, est-ce possible d’utiliser ce genre de contraception pour une première fois ? L. et Z.
Le préservatif féminin est aussi efficace que le préservatif masculin, s’il est mis correctement. Ce que je vous conseille, c’est que L. apprenne à le placer correctement une ou deux fois (en s’aidant de la notice) avant le premier rapport sexuel. Il faut avoir appris à le poser pour être tout à fait à l’aise. Mais une fois que G. aura appris à le poser, elle sera très bien protégée.
Sachez que même sous Abilify, elle peut utiliser un implant contraceptif ou un DIU (dispositif intra-utérin). Je vous recommande de consulter un médecin spécialisé dans la contraception pour qu’elle puisse utiliser l’un ou l’autre, qui lui assureront une très grande sécurité, pour un coût moindre et un confort bien plus grand que les préservatifs féminins.
- Pertes blanches sous pilule
J’ai 20 ans (je prends la pilule depuis des années) et j’ai des pertes blanches (non colorées et sans odeurs) très abondantes. J’ai consulté mon gynéco et il n’y a rien du tout. Je voudrais savoir si il n’existe pas un remède pour stopper les pertes blanches ou du moins pour qu’elles soient moins abondantes ? Cela me dérange vraiment. A.
Les pertes blanches non colorées et inodores peuvent avoir des origines très diverses. L’une d’elles est la composition de la pilule. La première chose à faire serait de vous prescrire une pilule plus "progestative", qui diminue les sécrétions du col utérin. (Minidril, Adépal, Miniphase).
- Androcur sur Mirena ?
J’ai 40 ans et 3 enfants. Je prends Diane 35 depuis très longtemps mais depuis ma dernière grossesse il y a 4 ans, elle m’a beaucoup fait grossir : + 10kg. J’ai tenté le Mirena et perdu 8 kilos... Mais réapparition de problèmes de peau et cheveux gras, acné.
Ma question est la suivante : Est-il envisageable et judicieux dans mon cas d’associer Mirena et Androcur qui pallierait les effets désagréables du Mirena ? L.
C’est envisageable, mais ce n’est pas recommandé. D’un point de vue général, il n’est pas logique, quand on peut faire autrement, de prescrire un médicament pour lutter contre les effets secondaires d’un autre médicament. Car on risque d’ajouter les effets secondaires du second à ceux du premier... Le plus logique serait de remplacer le Mirena par un DIU au cuivre (sans hormone), ce qui ferait disparaître les effets hormonaux du Mirena sans prendre de traitement supplémentaire. Et votre contraception serait aussi fiable.
- Syndrome prémenstruel, tumeur et pilule
Ma toute première pilule m’a été prescrite à 16 ans, c’était la très controversée Diane 35. A 18 ans, j’ai développé un leïomyosarcome dans le sein gauche et ai dû être opérée de façon très invasive à deux reprises car la tumeur s’est avérée maligne. La relation directe entre la Diane et cette tumeur n’a jamais été clairement établie mais depuis cet événement je n’ai jamais repris de pilule contenant des oestrogènes. Aujourd’hui j’ai 27 ans et aucune récidive.
J’ai pris pendant 4 ans la pilule Cérazette et j’en étais très contente, je n’avais plus de règles et aucune prise de poids. Mais au bout de 4 ans, j’ai développé un kyste sur les ovaires et j’avais comme un surplus de progestatifs. J’ai dû l’arrêter et il m’a fallu quelques semaines pour que le kyste s’en aille. En revanche, il m’a fallu plus de 2 ans pour perdre les quasi 10 kilos qui s’étaient installés à la vitesse grand V avec l’apparition du kyste.
Voilà, maintenant depuis 1 an, j’ai un stérilet en cuivre mais je n’en peux plus. Je saigne énormément et surtout j’ai fait connaissance avec le SPM et je le vis env. 10 jours par moi. J’aimerais savoir si je peux reprendre la Cérazette ? Ou alors est-ce qu’une pilule micro dosée normale pourrait convenir ? Si oui, laquelle ? M.
Il est peu probable que le leïomyosarcome soit dû à Diane, car pour qu’une tumeur soit palpable, il lui faut 20 ans de développement à partir de la première cellule cancéreuse. Il est plus probable que les cellules cancéreuses étaient donc là depuis bien avant que vous ne preniez une pilule.
Vous pourriez parfaitement reprendre Cérazette... ou mieux : opter pour un DIU hormonal Mirena, qui traiterait votre SPM ET vos saignements, sans l’inconvénient de la prise quotidienne. Et la survenue de kystes n’est pas plus fréquente qu’avec Cérazette. Ce kyste qu’on vous a trouvé, provoquait-il des symptômes ou est-ce une découverte à l’échographie ?
- Norlevo et antécédents de GEU
J’ai eu des rapports non protégés ce 2/02/07, je souhaite prendre la pilule du lendemain Norlevo ; celle-ci est déconseillée suite à une grossesse extra-utérine, il s’avère que j’ai fait une grossesse extra-utérine, le 7/09/06 j’ai été opérée d’urgence et on m’a enlevé une trompe. Ma question est la suivante : quels sont les risques si je prends la pilule du lendemain en sachant qu’elle m’est déconseillée ? Et je ne souhaite pas avoir un bébé. P.
Il me semble illogique de vous déconseiller la pilule du lendemain sous prétexte que vous avez fait une GEU. Le risque de GEU existe, que vous preniez du Norlevo ou non. Or, vous ne voulez pas être enceinte. Donc, le meilleur moyen de ne pas l’être (et de ne pas refaire une GEU), c’est de prendre du Norlevo...
Cela étant, même en prenant du Norlevo, vous devez vous assurer que vous n’êtes pas enceinte en faisant un test 3 semaines après la prise du Norlevo. Et si vous l’êtes, galoper pour vous faire faire une échographie. Enfin, pourquoi grands dieux ne vous a-t-on pas prescrit de contraception après votre GEU ????? Une pilule, un DIU ou un implant auraient tous trois été possibles !!!
- Efficacité de Cérazette + allaitement
J’ai eu un bébé il y a deux mois (une grossesse débutée suite à un échec d’allaitement sans contraceptif) et j’ai aussi un bébé de un an et un autre de trois ans. J’ai attendu 6 semaines pour commencer Cérazette sans avoir de rapports. Je viens de commencer la pilule, ma question est au bout de combien de temps serais-je à coup sur protégée d’une grossesse éventuelle ? Sachant que j’allaite exclusivement mon bébé (Au moins 6 tétées par jour). Combien de temps dois-je attendre pour reprendre ma vie sexuelle ? M.
Au bout de quatre jours de Cérazette, vous êtes tranquille... Si vous voulez être vraiment tranquille (et sans contrainte), faites-vous poser un DIU (quand vous voudrez, pendant que vous prenez encore Cérazette). Certains peuvent être laissés en place (et sont efficaces) 10 ans... Et bien sûr, ils n’empêchent pas d’allaiter.
J’ai à nouveau une question : une pilule oestro-progestative est-elle absolument incompatible avec l’allaitement ? Si non laquelle pourrais-je prendre ?
J’ai du mal à prendre Cérazette chaque jour dans un créneau de deux heures et je suis vraiment angoissée (et mon mari aussi : en fait on a 7 enfants en tout car mon mari en avait déjà 4 que j’ai adoptés (la maman est morte)) d’être à nouveau enceinte.
Je n’ai pas envie de mettre un DIU et les préservatifs sont pour nous un tue-l’amour. Ainsi que les éponges ou autres trucs du genre. Bref je suis habituée aux E/P et je trouve ça vraiment pratique, souple d’utilisation et rassurant. Mais j’ai aussi envie d’allaiter encore mon bébé. Dois-je absolument choisir ? Puis-je vraiment faire confiance à Cérazette même si parfois je ne prends le comprimé que le soir au lieu du matin ? M.
Ouhla ! Je vais vous simplifier les choses.
1° pas besoin de prendre Cérazette à heure fixe. Vous avez 12 heures de battement avec Cérazette (c’est officiel) et vous êtes vraiment tranquille étant donné que vous allaitez. Sachez en tout cas que le risque de grossesse n’est pas supérieur avec Cérazette qu’avec une pilule EP. Si vous prenez votre comprimé dans la matinée ou le midi c’est parfait, même si c’est pas tous les jours à la même heure.
2° oui, les EP sont déconseillés en cas d’allaitement : ils tarissent l’allaitement et ils ont des effets secondaires vasculaires, alors on n’aime pas en mettre dans le lait maternel
3° pourquoi grands dieux ne vous faites vous pas poser un implant ou un DIU ? Qu’est-ce qui vous inquiète ? Si je peux vous rassurer là-dessus aussi... Vous devriez essayer, ça ne vous coûterait pas grand-chose, mais si vous êtes satisfaite, le confort sera incomparable... Et ce sera plus efficace qu’une pilule qu’on oublie même de temps à autre.
4° vous avez parfaitement le droit de demander une intervention chirurgicale style "Essure", si vous ne désirez plus d’enfant. L’intérêt est qu’ensuite, vous n’aurez plus besoin de rien.
Bref : pour le moment vous pouvez raisonnablement être tranquille avec Cérazette + allaitement.
- Virus HPV : faut-il s’inquiéter ?
Ma petite amie vient de découvrir qu’elle souffrait du virus HPV et c’est la panique totale. En faisant des recherches je me suis rendu compte que je l’ai également, ce qui me fait vraiment peur.
J’aimerais savoir la conduite à tenir, et que devons-nous faire pour pouvoir surmonter le problème ? Et comment devons nous dès maintenant avoir des rapports sexuels ? Est-il nécessaire de se protéger à chaque rapport ? J’aime ma petite amie et j’ai l’intention de l’épouser. J’aimerais vraiment recevoir des conseils de vous sur le problème car je n’ai pas du tout l’intention de me séparer d’elle. J.
Hola, on vous inquiète pour rien. Les virus HPV, TOUT LE MONDE en porte. Certains (pas tous) peuvent (parfois, pas toujours) entraîner des modifications du col au bout de nombreuses années. D’où le conseil de pratiquer un frottis tous les 3 ans. Mais autrement, il n’y a rien à faire. Encore une fois, les virus HPV sont présents dans toute la population, ce ne sont pas des virus qui entraînent une maladie grave ou une stérilité.
Vous n’avez pas besoin d’utiliser des préservatifs si vous n’en utilisiez pas avant, et vous pouvez vivre votre vie ensemble tranquille. Le terrorisme de la presse vis-à-vis du HPV n’a qu’un but : faire vendre le vaccin anti-HPV... qui n’a pas grand intérêt, sinon pour enrichir son fabricant.
Lisez ceci : http://www.martinwinckler.com/article.php3?id_article=855
- Grossesse et saignements
J’ai 17 ans, et, armée de mes cours de biologie de terminale, d’un peu de jugeotte, et de votre site, je réponds à bon nombre de questions que se posent d’autres filles sur la pilule, les risques de grossesse, et toutes ces questions qu’on n’ose pas forcément poser à ses parents ;)
Régulièrement, on me demande : "j’ai eu un rapport sexuel non protégé (pour une raison X ou Y), mais j’ai eu mes règles. Puis-je pour autant être enceinte ?". Pour répondre à cette question, mon raisonnement est simple : l’embryon nide dans l’endomètre, donc si on a ses règles, on jette l’eau du bain et le bébé avec, si je puis me permettre !
En revanche, on peut avoir un léger saignement à la date où on aurait du avoir ses règles à cause de la nidation, justement, ou alors après un rapport sexuel un peu "fougueux" qui aurait fait saigner le col de l’utérus, mais ces saignements sont différents des règles.
Or, régulièrement, on me parle de femmes ayant eu leurs règles pendant leur grossesse, et j’ai lu aussi sur votre site (mais je ne sais plus où) que les saignements entre deux plaquettes de pilule ne sont pas des indicateurs fiables d’une absence de grossesse.
Ma question est simple : comment peut-on avoir des saignements pendant une grossesse en dehors des cas que j’ai cité ? Et comment les différencier de ses règles ? C.
Théoriquement, vous avez raison. Mais la biologie n’est pas une mécanique.
Il est parfaitement possible d’être enceinte après avoir eu des relations sexuelles juste avant les règles (ou même pendant) parce que les spermatozoïdes mettent 3/4 d’heure pour monter jusqu’aux trompes (même pendant les règles, car l’utérus se contracte et "aspire" le sperme) et la fécondation a lieu dans les trompes, pas dans l’utérus. Donc, pendant que l’utérus se contracte et se vide de son endomètre, la fécondation a lieu plus haut, à l’abri. Quand l’ovule fécondé arrive dans l’utérus, l’endomètre est déjà en train de se reconstituer... donc habitable. Donc, la survenue des règles n’est en aucun cas une preuve de non-grossesse.
Ainsi, il arrive que des femmes enceintes aient des règles "anniversaire" en début de grossesse, car leur activité ovarienne continue et provoque périodiquement des contractions de l’utérus et une élimination de la partie de l’endomètre qui n’est pas "colonisée" par l’embryon et le placenta (lesquels font moins de 10 cm de diamètre jusqu’à la fin du 3e mois...)
Mais une grossesse peut saigner parce que le placenta est situé au niveau du col (de l’entrée) utérine. Elle peut saigner parce que le col utérin lui-même est inflammatoire et saigne...
Les saignements de la pilule ne sont pas des règles, mais une "hémorragie de privation", autrement dit un saignement provoqué par le brusque "sevrage" de l’endomètre qui jusque là était stimulé par la pilule. Comme les hormones de la pilule ne le stimulent plus, il se détache et donne l’apparence des règles. Voilà pourquoi, quand une femme a oublié sa pilule en début de plaquette et a été fécondée, elle peut très bien, en fin de plaquette, avoir des saignements et être quand même enceinte.
En effet, si la fécondation a eu lieu en tout début de plaquette (pendant la première semaine), elle n’a que 15 jours au moment où la femme arrête sa plaquette. Elle s’est implantée dans l’endomètre, le placenta est "bien accroché", et ce qui se détache, c’est seulement l’endomètre qui a poussé sous l’effet de la pilule. Comme la grossesse fabrique ses propres hormones, son placenta, lui, ne se détache pas... et la grossesse se poursuit.
L’apparition de saignements pendant la prise de pilule est donc une fausse sécurité. Et dans un sens, ces fausses règles ne servent à rien, sinon à maintenir les femmes dans l’illusion qu’elles ont un cycle normal (alors qu’elles n’ovulent pas, sous pilule ! Elles n’ovulent que si elles l’oublient en début de plaquette) et que ces "règles" sont le signe d’un cycle naturel.
Dans les questions que je reçois, je lis souvent "J’ai oublié mon comprimé au moment de mon ovulation, vais-je être enceinte ?" ce qui veut bien dire que beaucoup d’utilisatrices ne savent pas (parce qu’on ne le leur a pas dit) comment la pilule fonctionne...
Par ailleurs, beaucoup de jeunes femmes m’écrivent en me disant : je saigne de telle ou telle manière, ça ne ressemble pas à mes règles habituelles, qu’est-ce que ça veut dire ? Ce qui signifie qu’on ne leur a jamais dit que (même quand on ne prend pas la pilule) les règles peuvent ne pas toujours être identiques, parce qu’elles ne sont pas des machines, et que les cycles peuvent être plus ou moins courts ou longs chez une même femme.
Alors, allez-vous me dire : "comment savoir si les règles sont "normales" ou non, et si on est enceinte ou non" ?
Eh bien il n’y a pas cinquante manières : - si vous avez eu des rapports sexuels non protégés entre 15 et 30 jours auparavant, l’absence de règles ou des règles très peu abondantes peuvent être synonymes de grossesse - si vous avez eu des rapports sexuels protégés sans exception (préservatifs tout le temps, pilule non oubliée), la grossesse est peu probable.
Un retard (ou une absence de règles) accompagnée de certains signes : - seins gonflés inhabituellement depuis plus de 8 jours - nausées ou perte d’appétit ou envie de dormir tout le temps sont aussi évocateurs de grossesse. Mais les douleurs du ventre, non ! Le mal de ventre (sauf quand il est très violent) est plutôt synonyme... d’angoisse...
Et n’oubliez pas que le doute sur une grossesse (chez une femme qui la redoute) ne dure que quelques semaines, deux ou trois mois au plus...
Quand on veut être fixée il faut faire une prise de sang (qui est plus fiable que le test urinaire). Mais l’aspect des saignements, en lui-même, peut avoir toutes les significations possibles. Ainsi, les femmes qui font une grossesse extra-utérine ont souvent des règles peu abondantes à la date attendue, puis des douleurs intenses du bas-ventre trois à quatre semaines plus tard, parfois avant la date des règles suivantes.
Donc, elles ne se croient pas enceintes (elle n’ont pas encore de retard) mais elles le sont, et la présence des autres signes (nausées, seins gonflés, envie de dormir) est beaucoup plus significative que la présence ou l’absence de saignements.
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