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Pourquoi avoir retiré Sertalia du marché ? (Contraception : Questions / Réponses 49)
Article du 29 août 2005
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Les sujets abordés cette semaine :
- Sertalia retiré du marché ? - Androcur pour ovaires micropolykystiques - Maternité - Faut-il prendre la pilule après une IVG ? - Mycoses à répétition - Génération des pilules, acné et maladie thrombo-embolique - Quelle contraception quand on n’a pas droit aux oestrogènes ?
- Sertalia retiré du marché ?
Pour résumer un peu mon cas, je suis une jeune femme de 24 ans chez qui a été découvert un déficit en protéine S (donc contre-indication aux oestrogènes)... Suite à cette découverte, j’ai été longtemps sous Lutéran, puis sous Microval... Mais ces deux pilules ne me convenaient pas, car je saignais pratiquement en continu... un gynéco bien intentionné a eu la bonne idée de compléter cette contraception par de l’oestrodose en gel (j’ai appris par la suite que je n’y ai pas droit non plus...).
Et grâce à votre site, j’ai appris en fin d’année dernière qu’il était possible de se faire poser un DIU même sans enfants (ce qui est mon cas)... je me suis donc fait poser un Sertalia (c’est ma gynéco qui l’a choisi, et je pensais que c’était un bon choix) en janvier dernier...
Mais quelle ne fut pas ma surprise, en lisant ce jour un de vos article, intitulé "Les préservatifs sont-ils poreux ? (Contraception : Questions / Réponses 48)" d’apprendre que le Sertalia avait été retiré du marché ??? Je cite : "Par ailleurs, s’il est bien posé, il n’a aucune raison d’être expulsé. Demandez qu’on vous pose le UT 380 short, c’est le plus facile (et pratiquement le seul, depuis le retrait du Sertalia) à poser aux femmes n’ayant pas eu d’enfant"
C’est pour cette raison que je vous écris avec tout de même une pointe d’inquiétude afin d’en savoir plus sur ce retrait du marché, est-ce du à un problème quelconque avec ce DIU ??? Est-il complètement retiré du marché ou simplement retiré de l’indication "nullipare" ??? C.
Désolé de vous avoir inquiétée. Il va falloir que je fasse une annonce sur le site. Le Sertalia a été retiré du marché parce que dans un nombre de cas important (mais pas tous les cas, bien sûr), le fil a tendance à céder au moment du retrait. Ça n’est pas catastrophique : on peut quand même le retirer au moyen d’instruments spéciaux (et sans être traumatisant, mais c’est plus long), mais ça en fait quand même un DIU avec un inconvénient : tout l’intérêt du DIU, c’est de le poser et de le retirer facilement. Or, le Sertalia est à mon sens plus difficile à poser que le UT 380 chez les nullipares (il ne se replie pas), et parfois, on a du mal à le retirer. Cela étant, une fois en place, ça reste un DIU efficace. Quand vous voudrez vous refaire poser un DIU, le UT380 sera le dispositif de choix (s’il est temps de faire changer votre Sertalia, mais vous pouvez le garder au moins 5 ans) ou le TT 380 ou le Mirena si c’est après une grossesse.
- Androcur pour ovaires micropolykystiques
Je suis depuis près de 4 ans sous Androcur et Provames (20 jours sur 27, 1 comprimé par jour pour l’Androcur), qu’on m’a à l’origine prescrit parce que j’avais des ovaires micropolykystiques.
J’ai lu la discussion mentionnée sur votre site concernant l’absence d’effets contraceptifs de l’Androcur (http://www.atoute.org/dcforum/DCForumID5/6148.html) qui m’a un peu alarmée, mais j’ai lu sur un autre forum qu’il n’y avait pas d’autre traitement pour mon problème de kystes. Faut-il séparer les deux problèmes (pilule et kystes) et continuer à prendre de l’Androcur mais en utilisant une autre contraception ? y a-t-il un traitement alternatif ? J’ai changé de gynécologue plusieurs fois, et je me suis fait renouveler mes ordonnances d’Androcur et Provames par différents généralistes sans que personne ne s’émeuve de ce traitement, mais je commence à douter sérieusement. M.
Je ne comprends pas très bien la logique qui consiste à mettre sous Androcur pour des ovaires micropolykystiques - sauf si on vous a déjà traitée auparavant, sans succès, par pilule contraceptive standard. Pour quels symptômes avait-on décidé de vous traiter ainsi ? Des douleurs ? Une irrégularité du cycle ? Un hirsutisme ? Le fait d’avoir des ovaires MPK ne justifie pas toujours un traitement immédiat. Tout dépend de la femme, des symptômes, de son âge (que vous ne me précisez pas).
Si le seul traitement qui a été essayé à ce jour est Androcur + Provames et si vous êtes inquiète à l’idée d’être enceinte, vous pouvez demander à prendre une pilule contraceptive standard contenant un progestatif non androgénique (désogestrel, gestodène, norgestimate).
Il y en a une douzaine, donc faites vous prescrire la moins chère (elles ne sont pas remboursées) - Cilest ou Varnoline, par exemple - et comparez les prix en pharmacie, ils sont libres...
La manière la plus logique de les utiliser est de les prendre en continu (sans interruption). D’une part parce que vous augmentez l’effet contraceptif. Ensuite parce que vous mettez les ovaires au repos totalement (alors qu’en arrêtant 7 jours, vous permettez à des follicules de se développer sur l’ovaire et donc, de former des kystes supplémentaires). En prenant la pilule en permanence, vous n’aurez pas de règles (ce qui n’aura aucune incidence sur votre santé ni sur votre fécondité, pas plus que si vous étiez... enceinte), mais c’est la méthode qui sera la plus sûre sur le plan contraceptif et aussi qui conservera leur fonction à vos ovaires le plus longtemps possible jusqu’à ce que vous décidiez de mettre une grossesse en route. De plus, ça n’aura pas les effets secondaires à long terme de l’Androcur...
La prescription d’Androcur d’emblée est à mon sens abusive, car ce produit n’est pas plus efficace que les pilules standard pour mettre les ovaires au repos et donc éviter la formation de kystes. A noter que les pilules susdites seront aussi efficaces sur une éventuelle acné et un hirsutisme, si vous en avez.
J’ai 22 ans et on m’a mise sous Androcur il y a 5 ans parce que je n’avais pas eu de règles pendant 3 mois et qu’on m’a alors détecté des ovaires micropolykystiques à l’échographie. Comme j’avais également de l’acné, ma gynécologue m’a d’abord prescrit Diane 35 accompagnée d’un quart de comprimé d’Androcur par jour, puis au bout d’un an environ elle m’a changé ce traitement pour Provames et Androcur (je crois que Diane 35 avait peu d’effets sur mon acné), mais on ne m’a jamais prescrit de pilule standard.
Quand vous parlez de prise en continu, ce sont six ou neuf semaines sans interruption, puis sept jours d’arrêt, ou s’agit-il d’un arrêt plus court, ou même de pas d’interruption du tout pour mettre les ovaires au repos complet ? M.
Merci de ces précisions, c’est beaucoup plus clair. Comme je vous l’ai dit, il est possible qu’aujourd’hui une pilule standard (de celles que je vous ai indiquées) soit suffisante. Quant à la prise en continu, elle peut être absolument sans interruption, le fait de ne pas avoir de règles n’est en rien dangereux, même plusieurs mois ou années d’affilée : c’est le cas d’utilisatrices d’implant ou de DIU Mirena (hormonal) et une fois leur contraception terminée (3 ans pour l’un, 5 à 7 ans pour l’autre), leur cycle revient à son rythme naturel et leurs règles réapparaissent au bout de quelques semaines.
Un petit truc, cependant, si vous prenez la pilule en continu : au bout d’un temps variable d’une femme à une autre, il peut arriver que survienne un "spotting" - des saignements légers, parfois persistants. Le plus souvent, il ne faut rien faire : ils disparaissent au bout de quelques jours. S’ils persistent et semblent ne plus vouloir cesser, il faut alors faire une courte pause dans la prise de pilule : 5 jours seulement, ce qui accentue temporairement les saignements, mais contribue justement à "renouveler" la paroi utérine pour les faire cesser. Au bout de 5 jours d’arrêt, même si les saignements n’ont pas tout à fait cessé, reprenez la prise de votre pilule, et vous constaterez qu’ils disparaissent rapidement.
En arrêtant 5 jours seulement, vous ne laissez pas à votre ovaire le temps de produire un kyste, et vous ne compromettez pas non plus votre contraception.
- Maternité
Je suis confrontée à un problème qui m’angoisse, parce qu’il touche à la question de la maternité. Pour mieux comprendre ma question, je vous explique rapidement mon parcours gynécologique. J’ai été normalement réglée à 13 ans. J’ai souffert d’aménorrhée secondaire liée à une anorexie mentale entre 14 et 21 ans. Actuellement, j’ai 38 ans, je n’ai pas eu d’enfant (mais un désir toujours présent). Cet été, j’ai arrêté ma pilule (Trinordiol) pendant un mois. Au lieu d’avoir normalement mes règles, j’ai eu un saignement minime (je n’ai pas eu besoin de protection). Je n’ai jamais eu de telles règles lorsque j’arrêtais ma pilule. Mes dernières règles ont commencé un mois après l’interruption de la pilule.
J’ai vu mon gynécologue au tout début du saignement et celui-ci m’a fait un frottis et n’a rien constaté de particulier. Je n’étais pas inquiète puisque c’était le début du saignement et je ne lui ai donc rien demandé. Nous avons convenu ensemble de changer de pilule (j’avais des maux de tête et des sueurs nocturnes). J’ai repris ma pilule dès le lendemain de ma consultation (Minidril). Mon gynécologue est en congé pour un mois.
Ma question est la suivante : est-il possible que ces règles quasiment négligeables soient liées à un début de ménopause (je n’ai que 38 ans) ? Est-ce liée à mon ancienne anorexie (je suis sortie d’affaire aujourd’hui).
Mes chances de mettre en route une grossesse sont-elles compromises définitivement ? F.
A 38 ans, et à moins que ça ne soit arrivé à toutes les femmes de votre famille avant vous, ça m’étonnerait beaucoup que vous soyiez ménopausée, d’autant que les femmes le sont de plus en plus tard (vers 50 ans alors que lorsque j’ai commencé à exercer, c’était plutôt 45). (Et les sueurs nocturnes ne sont pas un signe suffisant pour soupçonner une ménopause : en ce moment, tout le monde en a, même moi... ;-)))
Le fait que vous ayez souffert d’aménorrhée SECONDAIRE (absence de règles après qu’elles sont apparues normalement, donc, phénomène réactionnel, et non liée à un problème ovarien ou génétique, ce qui aurait donné une aménorrhée PRIMAIRE - pas de règles du tout, jamais) est un phénomène fréquent, chez des femmes ayant souffert d’anorexie, certes, mais chez d’autres femmes n’ayant souffert de rien de particulier. Il ne signifie pas du tout que leur fécondité est menacée.
L’âge moyen de la première grossesse s’élève, mais les femmes sont fertiles jusqu’à... 50 ans, et on voit de plus en plus de grossesses après 40 ans, sans problème particulier car les femmes sont en pleine santé. En 20 ans de pratique j’ai en particulier suivi les grossesses de nombreuses patientes ayant souffert d’anorexie à l’adolescence. Elles les ont eu souvent tard, mais les grossesses de ces femmes se sont souvent mieux passées que des grossesses chez des femmes "sans particularité", mais non désirées, ou survenues dans un environnement hostile.
Le fait d’avoir des règles peu abondantes, en l’occurrence, est très probablement lié à la pilule, qui amincit l’endomètre (la paroi intérieure de l’utérus) au fil des mois (et on voit très souvent ça avec le Trinordiol). Ca peut arriver une fois ou plusieurs fois, ça peut arriver n’importe quand et ça n’a pas de signification. Souvenez vous que les "règles" sous pilule ne sont pas de vraies règles. Ce sont des saignements induits par l’arrêt des comprimés, et ces saignements sont plus ou moins importants selon l’épaisseur d’endomètre qui existe à ce moment-là, laquelle peut varier beaucoup. Ce ne sont en aucun cas vos règles naturelles puisque sous pilule, vous n’avez pas de cycle : les ovaires sont en sommeil (comme pendant une grossesse...) et l’endomètre se développe peu.
Quand on arrête la pilule, les règles qui suivent peuvent être plus ou moins abondantes, l’essentiel étant qu’elles apparaissent, car l’endomètre se redéveloppe de manière progressive après l’arrêt de la pilule. Vous avez eu des règles. Si vous n’en aviez pas eu du tout, ça aurait pu éventuellement signifier quelque chose, mais si vous en avez eu, ça prouve qu’à l’arrêt de la pilule, votre cycle reprend. La durée et le volume des règles, en lui même, a peu d’importance.
Maintenant, je me pose une question : j’imagine que le mois sans pilule est tout récent (juillet ?), et la prise de la seconde pilule aussi. Pendant le mois où vous avez arrêté, avez-vous pris d’autres précautions (préservatifs) ? Sinon, avez-vous pensé que vous pourriez être enceinte ? Des règles très peu abondantes après un mois sans contraception, ça peut être le premier signe... d’une grossesse, sachez-le. Si dans les jours qui viennent vous avez des symptômes inhabituels (gonflement des seins, furieuse envie de dormir, nausées matinales), faites donc un test... (Je ne plaisante pas).
Mais quoi qu’il en soit à mes yeux, (je vous dirais la même chose si vous veniez me voir en consultation) même si vous avez fait une anorexie par le passé (c’était il y a la moitié de votre vie !!!), vous êtes aujourd’hui aussi susceptible d’être enceinte que n’importe quelle autre femme.
- Faut-il prendre la pilule après une IVG ?
Je m’occupe d’un forum sur l’ivg (http://soutieninfoivg.free.fr/), mais malheureusement, il reste des questions auxquelles je ne peux pas répondre (je n’ai pas la science infuse). Donc aujourd’hui une forumiste nous a écrit ceci : "désolée, mais en cherchant sur le net, et d’après le médecin et le gynéco de l’hôpital que j’ai vus, la pilule reprise le soir même, et non le lendemain de l’ivg, favorise la cicatrisation de l’utérus et reconstitue la muqueuse utérine." J’aurais voulu savoir si cela est vrai, et dans le cas contraire, si vous pouviez nous donner des explications... C.
La prise de pilule n’est pas du tout obligatoire. L’utérus n’a pas besoin de "cicatriser", puisque ce qui lui est enlevé, pendant l’aspiration, c’est l’endomètre, le tissu intérieur, qui se détache spontanément pendant les règles (et qui, en l’occurrence, est aspiré avec l’embryon). Or, l’endomètre se reconstitue spontanément après l’IVG = exactement comme quand une femme fait une fausse couche spontanée avant le 3e mois de grossesse : l’endomètre se reconstitue spontanément après la fausse couche.
Alors, autrefois, quand on donnait après IVG des pilules très dosées en estrogènes (Stédiril, Ovanon), ça faisait "pousser" l’endomètre, car les estrogènes ont cet effet.
Mais aujourd’hui, on donne plutôt de l’Adépal, et beaucoup de femmes disent qu’elles ont des saignements quasi-permanents pendant le premier cycle car l’Adépal est très "progestatif" (son progestatif s’oppose aux effets de l’estrogène) et la muqueuse se reconstitue parfois très peu, de sorte qu’elle reste fragile et saignote pendant un certain temps. Il n’est donc pas sûr que ça soit un confort. En fait, le seul avantage de la pilule prise le jour même ou un jour après l’IVG est d’être... contraceptive pendant le mois qui suit l’IVG (l’ovulation peut se reproduire 10-12 jours après l’interruption de grossesse).
Alors, ma philosophie propre est celle-ci : si les femmes veulent une pilule après l’IVG, je leur en prescris une (Minidril ou Adépal, remboursées) en leur disant qu’elles peuvent encore avoir des saignements plusieurs jours ou semaines. Si elles n’en veulent pas, je leur explique qu’elles peuvent se remettre à ovuler au bout de 10 jours, et je leur recommande d’utiliser des préservatifs. Elles peuvent se faire poser un implant ou un DIU dès le mois suivant.
Mais je n’oblige jamais une femme ayant eu une IVG à prendre une pilule juste après si elle ne le désire pas : ce n’est pas indispensable.
- Mycoses à répétition
Je fais des mycoses à répétition (2 fois par mois environ) et cela depuis 3 ans. Mon copain n’a vraiment aucun symptôme (mais il a tout de même été traité avec de la crème) mais cela revient malheureusement chez moi ! Alors on se demandait ce qu’il fallait faire pour savoir si c’est réellement lui qui me contamine à chaque fois ??? (chez les femmes on fait des prélèvements dans le vagin mais chez les hommes ??? Prise de sang ??? Prélèvement quand même ???...) N.
Je vois souvent des femmes qui ont des mycoses à répétition. Ca n’est pas dû à leur partenaire, car les mycoses sont des inflammations dues à un champignon qu’on porte sur la peau. Ce n’est pas une MST. C’est dû au fait que la zone vulvaire (l’entrée du vagin) est en permanence humide et les champignons aiment l’humidité. C’est plus fréquent chez les femmes qui - portent toujours des pantalons - portent des sous-vêtements en synthétique - portent en permanence des slips brésiliens... - se savonnent la zone vulvaire plusieurs fois par jour (le savon agresse les défenses de la peau) car c’est favorisé par la chaleur/transpiration et le frottement. En fait, les femmes les plus atteintes sont souvent celles qui ont l’hygiène la plus impeccable (et un peu trop, justement...)
Maintenant, il faut savoir que malgré le traitement, certaines femmes gardent, dans un pli (souvent juste à l’entrée de la vulve, entre les lèvres, ou dans un pli des lèvres), une petite zone d’inflammation très localisée, où le champignon reste actif. Et voilà pourquoi, parfois, ça recommence au bout de 15 jours.
Ma suggestion : (celle que je fais aux patientes que je vois en consultation) 1° mettez des vêtements en coton, moins serrés 2° si vous transpirez beaucoup, ne vous savonnez pas quatre fois par jour ; une fois suffit. Si vous êtes gênée, rincez vous à l’eau claire, et séchez bien !!!! (au besoin, avec le sèche-cheveux, mais sans vous brûler, bien sûr...) 3° la prochaine fois que vous avez une mycose, soignez vous comme d’habitude, mais continuez à mettre de la crème anti-mycosique sur les zones où la mycose commence habituellement un jour sur deux ou 2 fois par semaine pendant plusieurs semaines.
Et réjouissez-vous : il n’y a pas d’examen ou de prise de sang à faire, ni à vous ni à votre ami. Il faut surtout de la patience...
- Génération des pilules, acné et maladie thrombo-embolique
J’ai lu sur votre site l’article qui concerne les problèmes d’acné dus à certaines pilules. Vous avez dressé une liste de pilule pouvant diminuer l’acné. Je constate que les marques de pilules que vous avez citées sont des pilules de 3e génération. Or les pilules de 3e génération sont très dangereuses pour la santé car elles entraînent un risque accru de phlébite, thromboemboliques veineux et d’embolie pulmonaire.
Donc pouvez-vous me donner la liste des pilules 2e génération qui empêchent l’apparition de l’acné ? L.
Vous êtes malheureusement victime d’une information terroriste et fausse. Les pilules de 3e génération ne sont pas "très dangereuses". Simplement, le risque (théorique) de phlébite est légèrement plus élevé qu’avec les pilules de 2e génération, mais beaucoup plus faible qu’avec les pilules de 1ère génération. (et c’est là l’essentiel).
Je rappelle que les pilules de 1e génération n’existent plus en France. Les pilules de 2e génération contiennent des progestatifs qui sont soit la noréthistérone (Miniphase, par exemple) soit le lévonorgestrel (Adépal, Minidril, Trinordiol) Les pilules de 3e génération contiennent des progestatifs comme le désogestrel, le gestodène et le progestimate (Cilest, Varnoline, Mercilon, Minesse, Mélodia, etc.)
Deux produits qui n’appartiennent pas à ces catégories (car leur "progestatif" est un peu particulier) font courir un risque beaucoup plus élevé d’accident thrombo-embolique. Ce sont Diane 35 (et ses génériques) et Jasmine. Celles-là, par conséquent, ne devraient pas être utilisées comme première pilule.
A noter enfin que les accidents thrombo-emboliques surviennent dans 95 % des cas au cours des deux premières années d’utilisation des estro-progestatifs. Ensuite, ils concernent essentiellement les femmes de plus de 35 ans qui fument.
Donc, à l’heure actuelle, quand on a moins de 35 ans, (ou plus de 35 ans sans fumer) il n’est pas plus "dangereux" de prendre Cilest ou Varnoline (3e génération) plutôt que Adepal ou Minidril (2e génération), à partir du moment où on a éliminé un antécédent familial de phlébite. Si personne dans votre famille n’a fait de trouble de la coagulation (phlébite, embolie pulmonaire, accident vasculaire cérébral) avant 40 ans, vous pouvez utiliser n’importe quelle pilule.
Enfin : il n’y a malheureusement aucune pilule de "2e génération" qui soit appropriée au traitement de l’acné, car précisément, la "génération" des pilules est liée au progestatif utilisé. Les progestatifs des 1e et 2e générations sont très "androgéniques" (ils favorisent acné, séborrhée et hirsutisme chez les femmes prédisposées). Les progestatifs de la 3e génération ne le sont pas. C’est pourquoi on les utilise pour l’acné : l’estrogène limite a des effets bénéfiques sur la peau, et cet effet n’est pas contrarié par les progestatifs de ces pilules.
- Quelle contraception quand on n’a pas droit aux oestrogènes ?
Je prends la pilule depuis maintenant 10 ans. J’ai 27 ans. Au début je prenais Trinordiol, que je supportais assez bien. En 1998, j’ai oublié de faire renouveler mon ordonnance, comme j’étais célibataire je me suis dit que ne pas la prendre pendant un mois ça n’était pas grave. J’ai rencontré quelqu’un et "hop rupture de préservatif" puis grossesse. J’ai pratiqué une IVG qui s’est "pas trop mal passée" physiquement malgré quelques douleurs et une "indélicatesse morale" du médecin assez traumatisante. Je n’ai plus jamais oublié ma pilule depuis lors.
J’ai changé de gynécologue il y a environ 1 an 1/2. Ce dernier (en qui j’ai une totale confiance... car il explique les choses qu’il va nous faire avec beaucoup de simplicité) a refusé de continuer à me prescrire Trinordiol au vu de ma consommation de tabac (25-30 cigarettes par jour depuis 9 ans et un peu moins les 3 premières années ... je fume depuis une douzaine d’années).
Il m’a donc donné Cérazette en me disant que si mes règles disparaissaient c’était "normal". Quelle ne fut pas ma joie ! Je suis réglée depuis l’âge de 12 ans et j’avais des règles très abondantes et douloureuses...et ce jusqu’à la prise de Trinordiol qui a beaucoup contribué à une diminution des saignements ainsi qu’à une disparition des douleurs.
J’ai donc débuté la prise de Cérazette tout en me disant qu’il fallait laisser un peu de temps à mon corps pour s’habituer à cette nouvelle molécule. Mais presque 6 mois après je saignais toujours presque 3 semaines et demi par mois (abondamment pendant les règles et un peu moins ensuite) ce qui est très fatigant physiquement et nerveusement. Je suis retournée voir mon gynéco qui, après examen, me trouve un kyste ovarien : il pense que les saignement peuvent venir de là. Après traitement le kyste a disparu mais les saignements sont toujours là. Et la libido toujours absente pour le plus grand malheur de mon compagnon, mais qui comprend très bien et n’insiste pas du tout... (il se débrouille tout seul...) car je suis très irritable.
J’ai repris rendez-vous avec mon médecin qui m’a proposé un DIU (Sertalia) en m’expliquant bien que beaucoup de bruits courent sur les "stérilets" mais que les anti-inflammatoires, les infections, la gêne que cela entraîne et autres sensations désagréables lors de rapports sexuels ne sont qu’affabulations. Et que s’il est posé comme il se doit, il doit être oublié.
Voici les quelques questions que je me pose :
1/ Si j’ai bien compris dans ma situation (fumeuse), il serait préférable de prendre une progestative pure : or J’ai lu sur votre site que Cérazette bloquait l’ovulation, mais pas Microval. En pratique, cela a t’il une influence sur l’efficacité de la contraception ?
2/ Microval a-t-elle des effets sur la libido ? (j’ai vu qu’elle contenait la même hormone que Trinordiol (qui me convenait bien) à savoir le (ou la) lévonorgestrel) alors que Cérazette contient du désogestrel.
3/ J’ai découvert sur un autre site (http://www.infogyn.com/detail/actualites.asp) :
*SERTALIA® : arrêt de commercialisation* Le laboratoire Theramex a pris la décision d’arrêter la distribution commerciale du DIU SERTALIA®. Cette décision est motivée par la notification de ruptures de fils qui avait déjà fait l’objet d’une information en octobre 2004. Cela m’effraie un peu du coup...
4/ La pose d’un DIU entraînera-t-elle nécessairement un retour de mes règles abondantes ?
5/ Puis-je me faire poser un DIU hormonal en tant que nullipare ? Ou est-ce déconseillé ? M.
Personnellement, je n’aurais pas supprimé votre pilule si vite (j’aurais attendu que vous ayez 30 ans et 15 ans de tabac), je vous aurais parlé du DIU (je suis d’accord avec votre gynéco, nous avons manifestement les mêmes sources) et des autres méthodes et je vous aurais laissé réfléchir. Il n’y avait pas le feu. Mais bon, tout le monde n’est pas aussi détendu que moi... Alors, pour répondre à vos questions :
1/ Si j’ai bien compris dans ma situation (fumeuse), il serait préférable de prendre une progestative pure : or J’ai lu sur votre site que Cérazette bloquait l’ovulation, mais pas Microval. En pratique, cela a t’il une influence sur l’efficacité de la contraception ?
Disons plus exactement que le blocage de l’ovulation est plus constant (3 fois sur 4) avec Cérazette qu’avec Microval (1 fois sur 2). Et oui, ça a une incidence : un oubli de Cérazette n’a pas trop d’importance surtout si la femme n’a pas de règles du tout (ça veut dire que l’ovulation est bloquée, alors un soir d’oubli, peu importe) ; un oubli de Microval est plus embêtant : c’est une pilule dont les effets sont surtout locaux (sur le col de l’utérus). Mais là encore, tout dépend de la femme. Si elle n’a pas de règles sous Microval, ça veut dire que son ovulation est bloquée... et qu’elle peut oublier sa pilule 12 à 24 heures sans grand danger.
2/ Microval a-t-elle des effets sur la libido ? (j’ai vu qu’elle contenait la même hormone que Trinordiol (qui me convenait bien) à savoir le (ou la) lévonorgestrel) alors que Cérazette contient du désogestrel.
Vous avez lu intelligemment les notices. Si vous tolériez bien le Trinordiol, vous pouvez aussi tolérer très bien le norgestrel seul. Donc, ça mérite un essai.
3/ J’ ai découvert sur un autre site (http://www.infogyn.com/detail/actualites.asp) :
*SERTALIA® : arrêt de commercialisation* Le laboratoire Theramex a pris la décision d’arrêter la distribution commerciale du DIU SERTALIA®. Cette décision est motivée par la notification de ruptures de fils qui avait déjà fait l’objet d’une information en octobre 2004. Cela m’effraie un peu du coup...
Décidément, il va falloir que j’écrive un truc là-dessus, car l’info n’est pas bien faite. Le Sertalia a été retiré parce que son fil tient mal, ce qui gêne pour l’enlever - pas pour le mettre. Or, le propos du DIU, c’est de le mettre et de l’enlever facilement. Je pense toutefois qu’il a aussi été retiré du marché parce qu’il est peu posé ; sinon, il aurait suffi de changer le mode de fabrication. Le DIU de référence (pour moi) destiné aux nullipares est le UT 380 short, qui se pose très facilement - plus facilement que le Sertalia, que je ne posais plus depuis plusieurs années.
4/ La pose d’un DIU entraînera-t-elle nécessairement un retour de mes règles abondantes ?
Nécessairement, non, mais c’est possible. En général, les femmes ont avec un DIU au cuivre des règles identiques ou un peu plus abondantes à celles qu’elles avaient sans aucune contraception. Ca change parfois après une grossesse, mais comme vous n’en avez pas encore eu...
5/ Puis-je me faire poser un DIU hormonal en tant que nullipare ? Ou est-ce déconseillé ?
Oui, vous pouvez. J’en pose. Et vous êtes une indication parfaite : pas d’estrogènes, contraception efficace souhaitée, règles douloureuses et abondantes.
Si vous étiez une de mes patientes, je vous le poserais sans hésiter. De plus comme vous avez déjà été enceinte (même si ça n’a pas été mené à terme), votre utérus est probablement un peu plus susceptible d’accepter un Mirena que celui d’une jeune fille de 18 ans.
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