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Les Médecins et le Crime
texte de la chronique d’ArteRadio.com
Article du 17 février 2005

Ecoutez la chronique sur ArteRadio.com


Vous connaissez la différence entre Dieu et un médecin, je vous l’ai déjà racontée : Dieu ne se prend pas pour un médecin. Mais est-ce que vous savez quelles sont les relations entre les médecins et le crime ?

Alors, en gros, il y a trois types de relations entre les médecins et le crime : la première, c’est que les médecins sont le plus souvent amenés à constater les décès chez les gens. Donc ce sont eux, et pas d’autres personnes, qui sont amenés à dire si par exemple le décès est d’origine criminelle ou bien d’origine naturelle ou bien d’origine accidentelle.

Cette relation entre le médecin et le crime, c’est-à-dire le médecin en tant qu’associé aux enquêteurs qui s’occupent d’élucider les crimes, c’est une relation très ancienne, qui n’échappe à personne, surtout depuis qu’en Angleterre sir Arthur Conan Doyle a inventé le personnage de Sherlock Holmes, les personnages de Sherlock Holmes et de Watson, c’est-à-dire un médecin et un enquêteur, en se fondant d’ailleurs sur la personnalité d’un de ses maîtres, qui s’appelait Joseph Bell, qui était professeur de médecine à Edimbourg et qui était connu pour la précision de son diagnostic et un sens de l’observation tout à fait hors du commun.

Je signale d’ailleurs aux amateurs de télévision que la chaîne TMC, ces temps-ci, passe une suite de téléfilms qui s’appellent en anglais Murder Rooms, en français les véritables aventures du véritable Sherlock Holmes, enfin je sais pas, ils ont trouvé un titre à la mords-moi le nœud, qui racontent justement les relations un peu tempétueuses et aussi très intéressantes entre Conan Doyle et Joseph Bell. Y’a pas du tout Sherlock Holmes, dans le livre, il n’y a que ces deux personnages tout à fait historiques.

La relation entre le médecin et l’enquêteur est quelque chose qui a pris beaucoup beaucoup d’importance dans l’imaginaire de la littérature policière, mais aussi dans l’imaginaire du documentaire, parce que dans le documentaire il y a beaucoup d’imaginaire, le documentaire est source d’imaginaire pour les gens qui le regardent. Vous avez eu une excellente chronique de Mona Chollet il y a quelques temps sur Patricia Cornwell, dont le personnage, Kay Scarpetta, est un médecin légiste, et donc la figure du médecin légiste est maintenant presque omniprésente dans tout ce qui est criminel, ne serait-ce que parce que grâce à la possibilité de tester et d’identifier les ADN, on pense maintenant qu’on va pouvoir pratiquement élucider tous les crimes, ce qui est bien entendu une illusion, mais qui donne la mesure de l’importance de la biologie et de la médecine dans tout ce qui est procédures criminelles aujourd’hui.

L’une des séries télévisées les plus regardées aux Etats-Unis mais aussi en France à l’heure actuelle s’appelle CSI, Crime Scene Investigation, autrement dit les Experts, ça passe sur TF1 le samedi soir ou le dimanche après-midi, ça dépend, le samedi soir, c’est avec les scènes gores, le dimanche après midi, c’est sans les scènes gores parce qu’ils coupent, et ça parle d’une brigade scientifique qui s’occupe justement de rechercher les traces, en général biologiques mais pas seulement, les traces matérielles des crimes.

Il y a un second rapport entre les médecins et le crime, c’est le fait que les médecins peuvent, comme tout le monde, être des criminels. Alors je n’ai pas besoin de vous citer beaucoup d’exemples, je n’en citerai que deux, il y a le docteur Petiot, qui est un monsieur qui avait pris l’habitude, pendant la seconde guerre mondiale, d’attirer chez lui des gens en général d’origine juive pour leur faire croire qu’il allait leur faire passer la frontière ou leur donner des sauf-conduits pour qu’ils s’échappent de France, qui les assassinait et qui les détroussait bien entendu de leurs biens, parce que c’était ça qui l’intéressait, et qui ensuite les faisait brûler dans son chauffage de maison. C’est d’ailleurs la fumée qui a alerté les voisins, et qui a fini par dénoncer le docteur Petiot, qui a fini sa carrière sous un couperet de guillotine.

Il y a beaucoup plus près de nous un médecin qui s’appelle le docteur Schipman, qui est un généraliste britannique, qui avait pris l’habitude d’assassiner les vieilles dames. Il n’a pas assassiné que des vieilles dames, d’ailleurs, il a assassiné aussi des hommes. Toutes ses victimes avaient plus de 40-45 ans, et dans son esprit un tout petit peu tordu, un tout petit peu pervers, il avait conçu l’idée qu’il leur rendait service. Il abrégeait leurs souffrances, donc il leur rendait service, en général d’ailleurs il les tuait avec de la morphine ou de l’héroïne, c’est-à-dire quelque chose qui fait plutôt pas de mal, mais à doses tellement fortes qu’évidemment, ils ne s’en relevaient pas. On pense qu’il a assassiné quelque chose comme 220 personnes, et il est en prison à vie.

Il y a une troisième relation entre les médecins et le crime, la médecine et le crime. C’est la littérature. Le texte littéraire, c’est un objet aussi intéressant à examiner qu’un cadavre, et aussi intéressant à triturer qu’un corps humain sur lequel on veut faire des expérimentations.

C’est cette troisième relation, que je préfère, personnellement.

Ecoutez la chronique sur ArteRadio.com

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