logo Winckler’s Webzine
Le site personnel de Martin Winckler
logo

 Sommaire | Edito | In italiano | Courriers et contributions | Contraception et gynécologie | Radio et télévision | Lectures | For the English-speaking Reader | Mes Bouquins | Les médecins, les patients, et tout ce qui s’ensuit... | WebTV | Être un(e) adulte autiste... | Projet POL : Les fichiers sonores
Recherche


IMPORTANT : Je ne REPONDS PLUS aux questions sur la contraception, la sexualité, la grossesse, les règles...

Voir aussi :

Politique et citoyenneté
- Maltraitance médicale : le vent a tourné
- L’usage de la parole - politique du « Winckler’s Webzine »
- Si cet enfant avait été entendu, la face du monde aurait été changée !
- Plaidoyer pour une autre radiologie
- L’avenir menaçant de l’industrie pharmaceutique
- Sélection des étudiants en médecine : comparaison entre France et Québec
- Quand l’éducation nationale fabrique des handicapés…
- "Ce n’est pas le DIU qui perfore, c’est le médecin !" (et certains médecins mériteraient un procès...)
- Réflexion sur l’euthanasie en France : de Jacques Ricot au Comité national d’Ethique
- Violence en « prime time »

Courriers et contributions >


Le SDF, l’uniforme et le paquet de cigarettes
par RC
Article du 9 janvier 2005

RC fait partie des forces de l’ordre. Après avoir écouté Son droit de coucher dans la rue, elle m’a envoyé ce témoignage sur la manière dont elle même a fait face aux hommes et aux femmes qui n’ont rien. A mon humble avis, ce qu’elle nous raconte l’honore, ainsi que tous ceux, qui dans la même fonction, se conduisent de la même manière. "L’habit ne fait pas le moine", dit le proverbe. RC nous montre que c’est l’homme ou la femme qui donnent leur sens à l’habit (la blouse, l’uniforme) et à la fonction qu’il représente.

Je viens d’écouter votre rubrique intitulée « son droit de coucher dans la rue » sur arteradio.com et je me suis vue quelques années en arrière lorsque j’ai débuté ma carrière.

J’avais 20 ans, je sortais de chez papa maman, et me voici patrouillant dans les rues portant fièrement mon uniforme tout neuf et bien décidée à jouer les preux paladins. Et soudain, la rue m’est apparue sous un nouveau jour, certes il y avait toujours les boutiques, l’odeur du pain frais s’échappant de la boulangerie, le mobilier urbain, les passants pressés mais il y avait aussi ceux dont on ne sait pas ou dont on ne veut pas croiser le regard et que je n’avais jamais osé aborder avant.

Je me suis alors posée la même question que vous : "Qu’est ce que je vais leur dire ?" En tout cas, plus question de passer à côté comme ça, comme tous les autres. Alors j’ai trouvé une astuce qui me permettait d’engager la conversation. Je suis allée acheter mon premier paquet de cigarettes ! Ensuite, à chaque fois que je voyais un SDF, je m’arrêtais et je lui en proposais une.

La plupart l’acceptaient volontiers et au fil de la fumée me racontaient leur vie passée et parfois leur projet, certains refusaient toute aide et parfois criaient « mort aux vaches ! », d’autres acceptaient le refuge d’une association pour une nuit. Dans tous les cas, cela m’a permis de les aborder sans préjugé et surtout de mieux les connaître. Onze ans plus tard, je ne fume toujours pas, mais j’ai toujours un paquet de cigarettes sur moi !

RC

Lire un texte de Philippe R., publié sur son site, sur le même thème

IMPRIMER
Imprimer


RSS - Plan du site  - Site conçu avec SPIP  - Espace Privé