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- Dix idées reçues sur la contraception
- Tout ce qu’il faut savoir (ou presque) sur l’implant contraceptif
- Tout ce que les femmes doivent savoir pour se faire poser un DIU (" stérilet ")
- J’ai arrêté ma contraception il y a quelques semaines et je ne suis toujours pas enceinte. Que se passe-t-il ?
- La légende du DIU et des anti-inflammatoires
- Je n’ai pas (encore) d’enfant. Puis-je utiliser un DIU ("stérilet") ?
- Diane 35 et ses génériques : le principal risque, c’est la grossesse non désirée...
- Comment s’y retrouver, parmi toutes ces pilules ?
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Contraception : Questions / Réponses 25
Article du 13 février 2005

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Poser une question sur la contraception : martin_winckler@yahoo.fr

Information importante : depuis fin janvier, plusieurs pannes informatiques sur mon PC ont détruit ou rendu inaccessible un grand nombre de messages qui m’avaient été envoyés. Si vous m’avez écrit depuis le 25 janvier sans recevoir de réponse, c’est peut-être parce que je n’ai pas pu retrouver votre message. Merci de me le renvoyer.
Martin WInckler

Les sujets abordés cette semaine :

- Pilule et tension des seins
- Speculums
- Consultation difficile
- Comment ne plus avoir de règles ?
- Retour des règles
- DIU et spermicides


- Pilule et tension des seins

J’ai 22 ans et je prends la pilule depuis 4 ans ; j’ai essayé Varnoline, Mercilon, Minidril et Minesse, dans tous les cas ma poitrine était très gonflée, douloureuse, je ne pouvais plus dormir sur le ventre,par exemple. Le gynécologue m’a alors prescrit du Luteran que j’ai pris 2 ans environ mais j’avais les jambes lourdes et une absence de règles très angoissante pour moi.

A l’occasion d’un changement de gynécologue, j’ai demandé à réessayer la pilule Minesse, les 3 premiers mois furent très pénibles par rapport au gonflement et aux douleurs des seins. Il y a une amélioration, cependant ce n’est pas idéal et mon gynécologue me conseille d’essayer Jasmine. Qu’en pensez-vous ? J’ai lu des choses assez inquiétantes au sujet de Jasmine ; d’autre part vous semblez dire que Minesse n’est pas assez dosée pour être donnée à une jeune femme. Y a t’il une pilule qui vous semblerait adaptée à mon cas, je suis un peu perdue...
A.

Le gonflement des seins est dû probablement à l’oestrogène des pilules que vous avez prises et qui sont presque toutes des pilules à "climat" oestrogénique (sauf Minidril). (Vous souvenez vous si vous aviez des règles douloureuses et abondantes avant de prendre la pilule ? Si tel était le cas, vous étiez déjà en "hyperestrogénie", et ces pilules ont probablement aggravé les choses).
Minesse est très peu dosée (d’où un risque d’ovulation sans oubli), je la déconseille aux adolescentes, mais à 22 ans, vous n’êtes plus dans cette catégorie.

Le plus logique, c’est de vous proposer une pilule à climat progestatif : Adepal ou Miniphase. En général, avec ce type de pilule, la tension des seins est beaucoup moins marquée, voire absente. Je ne crois pas que Jasmine (qui est aussi à climat oestrogénique) soit adaptée à votre situation. Une autre solution, si les pilules ne vous conviennent pas, serait d’opter pour un implant, qui ne contient que des progestatifs, et que vous tolèrerez beaucoup mieux, avec une efficacité plus importante et un confort aussi plus grand (pas de comprimés à prendre). (Il est possible aussi que vous n’ayez pas de règles mais croyez moi, c’est plutôt rassurant : ça veut dire que votre ovulation est aussi endormie que si vous étiez enceinte... et que vous ne risquez donc rien ! )

J’ai été voir mon gynécologue qui trouve que ces deux pilules sont trop dosées et vieilles. Elle me conseille de réessayer Mercilon ou Cycléane 20 car le progestatif est plus dosé par rapport aux oestrogènes que dans minesse tout en étant minidosées.
Qu’en pensez-vous ?
A

Le terme de "vieille" et "trop dosée" n’a aucun sens, aucune pilule en dehors de Stédiril (qui était la pilule de référence il y a 20 ans) n’étant "très dosée" aujourd’hui. En revanche, plus les pilules sont anciennes, mieux on connaît leurs effets, ce qui n’est pas le cas des pilules plus récemment sorties. Malheureusement, les gynécologues sont très sensibles au marketing des laboratoires (le fait que la vôtre vous ait proposé Jasmine est caractéristique) qui présentent les pilules fraîchement commercialisées comme on propose d’échanger une 2 CV contre une voiture bourrée d’électronique. Mais une pilule n’est pas une voiture. Et une femme à qui on prescrit la pilule n’est pas quelqu’un à qui on vend une voiture ou un tapis.

Les arguments des laboratoires (moins c’est dosé mieux c’est) sont purement théoriques, et on ne soigne pas avec des théories, on soigne des gens. Ce que vous décrivez sont des symptômes liés aux oestrogènes, il est logique de vous proposer (et de vous faire essayer) des pilules qui ne vous donneront pas ce type de symptôme. Ce qui compte n’est pas le dosage "dans l’absolu" (car chaque personne est différente) mais l’équilibre entre oestrogènes et progestatifs dans une pilule donnée et la manière dont l’utilisatrice (en l’occurrence : vous !) la tolère, et non pas dont le labo affirme qu’elle sera tolérée, car il s’agit de divination et pas de science : il n’est pas possible de prédire la tolérance d’une pilule donnée chez toute les femmes.

En revanche, quand on prend en compte le "climat" d’une pilule (le fait qu’elle ait plutôt des effets progestatifs ou plutôt des effets oestrogéniques) et la manière dont une femme donnée a toléré ses pilules précédentes, on peut adapter la prescription à la femme - et non pas, comme semble vouloir le faire votre gynécologue (mais elle n’est pas la seule), faire plier les femmes à ses prescriptions. Est-ce que votre gynécologue vous a parlé de "climat" progestatif ou oestrogénique pour adapter ou justifier sa prescription ? Si elle ne l’a pas fait, c’est parce que, manifestement, elle n’en tient pas compte, et ça me paraît aussi problématique que prescrire de l’aspirine à quelqu’un sans lui demander s’il est allergique.

De plus, et j’imagine que vous êtes comme moi, je ne vois pas comment le fait de vous proposer des pilules qui ont déjà provoqué les symptômes que vous redoutez est une solution à votre problème. Si vous ne les avez pas tolérées il y a deux ans, vous ne les tolèrerez pas mieux aujourd’hui... (Si vous aviez 10 ans de plus et traversé deux grossesses, ça ne serait peut-être pas la même chose, car votre corps et votre tolérance auraient peut-être changé).

Et je suis bien embêté de vous dire tout ça, car je me rends bien compte que le fait d’avoir deux avis différents vous met en difficulté... Ce qui n’est pas mon souhait.
J’espère cependant que mes remarques vous seront utiles : en définitive, c’est à vous de choisir ce qui vous paraît le plus adapté à votre situation.


- Speculums

Je connais un médecin qui a exercé aux Etats-Unis qui m’a dit que les femmes américaines n’étaient auscultées par les gynéco qu’avec des spéculums jetables. Pourquoi les gynécologues français (ou tout du moins ceux qui m’ont eu pour patiente) utilisent les spéculums en métal ? Ne serait-il pas plus hygiénique d’en utiliser jetables ?
S.

Oui, c’est plus sûr d’un point de vue de l’hygiène ; au centre hospitalier où je travaille, je n’utilise que des spéculums jetables, qui ont de plus l’intérêt d’être transparents (donc, on voit mieux) et moins désagréables (pas froids comme le métal). Mais la politique de l’hôpital est de réduire la stérilisation au minimum (donc d’utiliser le plus de matériel jetable possible). J’imagine que les gynécologues privés, eux, préfèrent faire des économies... ou alors ils sont particulièrement soucieux d’écologie (le plastique n’est pas biodégradable...)

Cela étant, si un spéculum est correctement nettoyé et stérilisé, il n’y a pas de problème. (Encore faut-il respecter les règles de stérilisation, qui sont extrêmement strictes aujourd’hui et nécessitent un appareillage particulier).
On pourrait au moins s’attendre à ce que les médecins aient les deux... Quand j’étais installé en ville, j’avais quelques spéculums en métal, un tout petit, un très grand, car les spéculums en plastique ne conviennent pas à toutes les anatomies, en particulier chez les très jeunes femmes ou chez les femmes obèses...
Mais en pratique courante, je ne me sers plus de spéculums métalliques ou alors, exceptionnellement...


- Consultation difficile

A la suite de recherches, et de réflexions, je m’en remets à vous. Voilà. J’ai 21 ans, et je souhaite penser sérieusement à ma contraception, la choisir ; je n’aime pas et suis anxieuse à l’idée de faire totalement confiance au préservatif, utilisé dans de bonnes conditions etc. Cela pour éviter toute complication, en gros, je veux y penser en aval plutôt que le jour où je tombe enceinte sans l’avoir décidé. Je me connais : je suis pas du tout rigoureuse, et je ne souhaite pas du tout opter pour la pilule.

Je sais déjà que je cours le risque de l’oubli. Pour cela, j’étais intéressée de savoir que le stérilet pouvait être utilisé par les femmes nullipares. Il y a d’ailleurs un élément que je ne saurais expliquer, mais à choisir, je préférerais utiliser quelque chose de naturel, qu’une pilule, peut-être est-ce parce qu’il s’agit d’un apport d’hormones, quelque chose dont je n’ai pas la maîtrise : c’est irrationnel ; je ne l’explique pas, mais c’est une autre raison qui fait que je ne souhaite pas prendre la pilule (je le redis ; c’est étrange, puisque ayant déjà un traitement au Duphaston puis Lutéran, qui est un apport d’hormones, je ne sais d’ailleurs pas très bien s’il s’agit du même type de comprimé. Ce que je sais c’est que je l’oublie tout le temps...les conséquences sont moindres en cas d’oubli). Si je précise tout en détails, c’est parce que je recherche auprès de vous un conseil, et je suis moi même en pleine réflexion, et je suis sûrement un peu compliquée...disons que je veux faire mes choix en connaissance de cause.

Ça y est, j’ai planté le décor. Je me suis renseignée au sujet de l’implant, et du stérilet, par des livres, conversations, sites, etc...et mis à part la pose, que j’appréhende, j’ai le sentiment que le stérilet pourrait me convenir. Pour le vérifier, j’ai donc pris un rendez-vous au planning familial de ma ville. D’abord, j’ai parlé à la personne de l’accueil, qui voulait connaître l’objet de ma visite : je lui ai expliqué que je souhaitais m’informer plus à ce sujet. Elle m’a demandé si je prenais déjà la pilule, ce à quoi j’ai répondu non, et elle était donc surprise, je pense de ma requête. « en général on se pose la question du stérilet pour qui ne peut pas prendre la pilule ; (mais je ne VEUX pas prendre de pilule Madame) Nous ne posons pas de stérilets aux jeunes femmes qui n’ont pas déjà essayé la pilule. J’ai parlé du budget, j’ai dit que c’était moins cher, elle m’a dit que non, pas tant que cela, si l’on compte les visites plus régulières chez le gynéco. » (j’ai pas trouvé que ma maman allait particulièrement plus souvent chez le gynécologue, elle porte un stérilet...mais bon, je ne lui parle pas trop de mes idées...)

Vous savez, je ne suis pas convaincue de cette histoire de stérilet, je veux juste savoir si ça pourrait me convenir, je prends des infos.
Toujours est-il qu’elle m’a dit ok, on va vous prendre un rdv avec un docteur, avec qui vous pourrez parler, et qui vous auscultera etc.
Ok. Une semaine et quelque après j’y vais. J’ai trouvé cette rencontre avec cette gynécologue tout à fait terrible. Je lui ai expliqué ce que je vous ai écrit plus haut : ma situation, ma volonté de m’informer, et mon intérêt pour la « contraception au stérilet ( !) ».

Donc nous en avons parlé : la question systématique est : vous avez déjà pris la pilule, et je dis que non, et que je veux pas. Bref. Elle s’est directement mise à me dire qu’il y a d’autres moyens de contraception. (ce qui pour moi n’était pas une réponse, mais une esquive, une non-réponse.) (en passant, elle me rappelle bien, dans son discours le "moi, je suis professionnelle") L’implant, et la pilule c’est bien, etc, rares sont les personnes qui portent aujourd’hui des stérilets, en nullipares, en France, et qu’elle n’en a posé que dans des cas spécifiques où des juges le lui demandaient. -Alors, dis-je, cela confirme le fait qu’il n’y a pas de problèmes à en poser aux jeunes nullipares ? Elle me répond qu’en France ce n’est pas l’habitude (et alors, pour moi ce n’est pas non plus une réponse.) Bref, juste pour vous exposer la nature de l’échange, tout à fait stérile (...!)

Je reste ouverte aux suggestions, mais la manière dont elle s’adresse à moi me donne l’impression d’être une personne tout à fait butée, qui veut pas de pilule, et qui est inconsciente (pourtant, ma démarche n’est pas celle d’une inconsciente ???). Je lui demande : vous me déconseillez ? Elle ne dit pas qu’elle me déconseille, elle me dit, il n’est pas question que je vous en prescrive là, maintenant, (car d’autres le feraient, mais moi je suis responsable, (moi je suis médecin, blablabla)) Elle ajoute, je veux juste que vous sachiez, que tout de même, les fils du stérilet ça facilite les infections, et que les femmes à qui on en met, elles on déjà eu des enfants, alors que les nullipares, ces infections peuvent les rendre stériles, etc.

Au bout d’un certain temps, j’ai demandé des infos sur la pose (les pinces de pozzi, évidemment c’est "n’importe quoi, de ne pas en utiliser, il y a des risques de perforation"). Je lui dit qu en Angleterre ils utilisent des pinces plates, elle me dit "allez en Angleterre". Après elle a refusé de m’en dire plus, alors que c’est très important pour moi de connaître le processus, quelles contre-indications y a-t-il pour pouvoir poser un stérilet, etc. Car ce n’est pas une décision facile à prendre, même si j’espère bien ne pas être sujette à une expulsion....

Je trouve qu’elle a abusé, pour conclure, de ne pas m’avoir expliqué les conditions pour la pose, et comment cela se passe t il. Elle me donne deux mois de réflexion, et si je suis sûre, elle me le posera. Mais...je n’ai plus trop envie d’avoir affaire à elle.
Je ne sais plus qui croire, où sont les croyances, que veulent dire les rapports officiels de l’IPPF ? Contrairement à ce que l’on m’a expliqué, les risques, lors de l’utilisation des différents types de pilules ne sont pas plus connus que ceux du stérilet.

Je suis ressortie très déçue. Je n’ai pas été prise au sérieux Je me demande comment elles s’adressent à une fille qui vient les voir car elle a eu des rapports non protégés et qui a peur d’être enceinte, si déjà, on me prend pour une inconsciente, alors que ma démarche est de m’informer, etc.

J’ai un peu trop écrit peut-être ; j’espère que vous aurez pris le temps de regarder. Ce que je souhaitais savoir, c’est justement, où, à qui puis-je m’adresser pour pouvoir discuter de ce moyen de contraception sans être prise pour une folle (Je ne suis pas allée voir la gynécologue que va voir ma mère pour cette première raison, et parce que je connais déjà sa réaction), en ayant une réelle écoute, vérifier s’il me conviendrait à moi (et pas en me disant ce que tout le monde fait différemment) etc. S’il y a des gynéco à Rennes qui savent en poser sans les pinces de Pozzi (on m’a fait peur avec cela) Est-ce que je suis en train de me mettre en tête quelque chose d’irraisonnable ?
Bref...
B.

Merci pour ce long message, qui ressemble à une démonstration de la mauvaise foi et du caractère obtus de trop nombreux gynécologues comme celle-là, dont tant de femmes témoignent comme vous .
Depuis décembre, les directives (officielles) de l’ANAES concernant la contraception sont claires :
le DIU n’est pas réservé aux femmes avec enfants, et la meilleure contraception est celle que la femme choisit.
Le problème c’est que laisser choisir la femme, c’est accepter de ne plus avoir le pouvoir. Et cela, beaucoup de médecins le supportent très mal....
Probablement parce que le pouvoir les intéresse plus que les femmes.

Vous devriez télécharger les directives en question sur mon site :

http://martinwinckler.com/article.php3?id_article=434

et les lui envoyer, pour qu’elle ne meure pas idiote.

Vous pouvez aussi allez voir les médecins exerçant au centre de planification du CH de Rennes (centre associé au centre d’IVG) ou encore demander à un médecin généraliste sympathique et ouvert s’il connaît des gynécos plus intelligents que ça (il peut se renseigner). Et, quelle que soit l’adresse, y aller avec les recommandations de l’ANAES, qui ont tout de même l’intérêt d’être un document français officiel. Car votre demande n’est pas du tout aberrante, elle est logique. Et vous aviez tous les arguments qu’il fallait.

Il n’y a pas de "préalable médical" pour poser un DIU à une femme sans problème (en dehors du fait que la femme ne soit ni enceinte, ni porteuse d’une infection au moment de la pose) et la prise de la pilule n’est pas non plus un préalable obligatoire. Pas plus qu’il n’est nécessaire d’être enceinte avant 30 ans pour continuer à utiliser une contraception. Je dis ça parce que le nombre de gynécos qui veulent dissuader leurs patientes de continuer leur pilule pour avoir un premier enfant quand ça leur paraît adéquat à eux (et non à la femme) est proprement insensé... !!!

Au total, vous avez raison, il y a deux choses très tristes dans cette histoire : 1° vous n’avez pas été respectée et écoutée ; 2° vous avez eu affaire à quelqu’un d’obtus, qui fait passer son idéologie (et son ignorance) avant le bien-être et le confort des femmes. On se demande ce qu’elle fout dans un Planning et si j’étais vous, j’enverrais aussi cette lettre au Planning en question, avec les directives de l’ANAES. Ca ne peut pas leur faire de mal de remettre en cause leurs certitudes et leurs collaboratrices.


- Comment ne plus avoir de règles ?

Pourriez vous me dire qu’elle moyen contraceptif la plus efficace pour ne plus avoir de règles (cela serrait une grande liberté pour moi)
C.

La méthode la plus sûre, c’est de prendre la pilule en continu (sans jamais l’arrêter). De préférence, il faut que ce soit une pilule dont tous les comprimés contiennent la même quantité d’hormones (ses comprimés auront alors tous la même couleur), car avec des pilules qui ont des comprimés de deux ou trois dosages différents, le passage d’un dosage à un autre peut entraîner de petits saignements (spotting) sans danger, mais tenaces.

Quelques pilules qui contiennent un seul dosage : Minidril, Varnoline, Cilest, Cycléane 30, Mercilon, Minulet, Moneva... Si vous prenez déjà l’une d’elles, n’arrêtez pas entre deux plaquettes, enchaînez les plaquettes les unes après les autres. Et voilà.
Le DIU hormonal (Mirena) et aussi parfois l’implant contraceptif (Implanon) entraînent aussi, souvent, une diminution ou une disparition des règles, chez les femmes de plus de 35 ans. Mais ça n’est pas aussi systématique qu’avec une pilule qu’on n’arrête pas. Le DIU Mirena est ce qu’il y a de plus confortable, et de moins contraignant mais on ne peut pas être sûr à 100% qu’il arrêtera les règles (il ne le fait pas pour toutes les femmes).


- Retour des règles

Je prends la pilule Mélodia en continu depuis juin 2004 et auparavant Luteran pendant environ un an. Je n’ai donc plus mes règles depuis deux ans environ.
J’ai arrêté
Mélodia en milieu de plaquette depuis une semaine pour avoir un bébé et je voudrais savoir dans combien de temps mes règles vont revenir, le fait d’avoir pris la pilule en continu peut il retarder la remise en route de mes cycles naturels ?
S.

Le retour des règles est indépendant de la prise de la pilule, de sa durée, de sa nature. Votre cycle est fixé une fois pour toutes, génétiquement, et s’est mis en place à la puberté. Quelle était la fréquence de vos règles avant de prendre la pilule ? Si vous étiez réglée toutes les 4 à 6 semaines avant de prendre tout traitement, vos règles vont très probablement réapparaître entre 4 et 6 semaines après l’arrêt de Mélodia. Mais n’oubliez pas que les stress de la vie (ou la pression morale et l’impatience de la famille, quand on attend un enfant) sont parfois suffisants pour empêcher une femme d’ovuler... d’avoir ses règles et d’être enceinte pendant plusieurs semaines.

Alors mon conseil est : ne regardez pas votre calendrier, et vivez tranquillement. Vous aurez vos règles quand elles viendront. Et si elles ne viennent pas... c’est peut-être parce que vous serez enceinte tout de suite ! (Oui, ça arrive, et bien plus souvent que vous ne l’imaginez).

Vous m’avez rassurée quant au retour de mes cycles naturels qui duraient 4 semaines environs avant la prise de la pilule. Quant au Luteran, il m’a été prescrit à cause d’un syndrome prémenstruel important mais cela me gênait de ne prendre que de la progestérone à long terme. Je vous ai donc demandé conseil et vous m’avez répondu qu’une pilule type Mélodia en continu serait adaptée à mon cas et en effet cette pilule me convenait très bien et je tiens à dire que vous êtes le seul à m’avoir conseillé ça.
Y’a t’il des risques avec le
Luteran ?

D’autre part j’ai des séquelles du Distilbène (médicament que ma mère a pris, depuis elle est décédée d’un cancer du sein) : utérus de taille normale, très antéversé et légèrement dévié à gauche, un col court avec ectropion.
S.

Donc, je maintiens ce que je vous ai dit : votre cycle reprendra comme auparavant et vous aurez probablement des règles toutes les 4 semaines, comme ce fut le cas autrefois. La prise de Lutéran ne pose aucun problème (ni celle de Mélodia, bien sûr). Mais il faut savoir que le fait d’avoir été exposée au Distilbène peut être responsable de problèmes de fécondité, et d’un délai avant grossesse plus long que chez les femmes qui n’y ont pas été exposées. Mais même quand on n’a pas d’antécédent de ce genre, on considère qu’il faut se donner au moins dix-huit mois sans contraception et sans grossesse avant d’examiner s’il y a un problème car beaucoup de facteurs agissent sur l’ovulation et la fécondité. Donc, ne vous impatientez pas. (Enfin, pas trop...)

Comme il peut se passer plusieurs mois avant que vous ne soyiez enceinte, sachez que les règles douloureuses et le syndrome prémenstruel peuvent être soulagés efficacement par les anti-inflammatoires (comme l’ibuprofène, 200 ou 400 mg 3 fois par jour juste avant et au début des règles), sans bien sûr que cela n’ait d’action sur votre fécondité, ni ne soit dangereux sur une éventuelle grossesse au cours du cycle suivant.

Lire d’autres textes à propos du Distilbène


- DIU et spermicides

Je viens de découvrir votre site étant à la recherche d’informations concernant le stérilet qui m’a été récemment posé, le Nova T. Mon médecin ayant été peu loquace sur le sujet, n’avait soit disant que celui-ci à me proposer.
En bref, j’apprends donc aujourd’hui ce que je redoutais, c’est-à-dire qu’il semble être le moins efficace des stérilets, or j’ai déjà deux enfants et n’en souhaite pas davantage.

Puis-je me rassurer en utilisant un spermicide complémentaire à cette contraception, et sur quelle durée d’utilisation réellement fiable puis-je me fier en conservant ce stérilet seul ?
M.

L’efficacité du Nova T est en effet moins bonne que celle des DIU de référence, et si vous ne voulez pas d’enfant du tout, je vous conseille effectivement d’opter pour un TT 380 (au cuivre) ou un Mirena. Le second peut être laissé en place 10 ans ! Le premier au moins 5 ans (mais les Anglais viennent de montrer qu’on peut le garder 1 an à 18 mois de plus sans problème).

Le risque de grossesse avec le Nova T est surtout accentué au bout de 3 ans d’utilisation. Mais j’imagine que vous êtes suffisamment inquiète pour vouloir régler le problème assez vite. En attendant que votre DIU soit changé, l’usage de spermicides sera un complément parfaitement acceptable et suffisant. Les ovules Pharmatex ou la crème Alpagelle sont les plus courants, et leur efficacité est très bonne.


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