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Contraception : Questions / Réponses 27

27 février 2005


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Martin WInckler



Les sujets abordés cette semaine :
- Contraception par Surgestone
- Précisions sur l’implant
- Pilule et poids
- Questions sur le Mirena
- Vestibulodynie
- Pilule, acné et rétention d’eau


- Contraception par Surgestone

J’ai commencé à prendre depuis deux ans des pilules œstroprogestatives, qui m’ont occasionné des douleurs et des kystes aux seins. J’ai commencé par Trinordiol, que j’ai dû arrêter au bout de trois mois, mes seins étant complètement tendus et douloureux la plupart du temps. Mon gynécologue m’a ensuite prescrit Mercilon, moins dosée en œstrogènes, que j’ai gardée pendant un an. Je la supportais mieux que Trinordiol, avec tout de même des kystes (un à chaque sein, visibles à l’échographie) qui revenaient périodiquement. Ces derniers mois, j’ai commencé à avoir très mal les 15 derniers jours du cycle.

Je suis donc retournée voir mon gynécologue, qui m’a dit qu’avec une pilule comportant des œstrogènes, il y avait de fortes chances que j’aie toujours les mêmes problèmes. Il m’a donc prescrit un progestatif, Surgestone, à prendre 20 jours par mois, suivi d’une pause de 8 jours. Il m’a expliqué que son efficacité contraceptive était assurée tant qu’on ne dépassait pas 10 jours de pause entre deux périodes de 20 jours.

Je fais a priori confiance à mon gynécologue, mais j’aimerais tout de même un deuxième avis. La contraception est en effet cruciale pour moi : j’ai 23 ans, je suis encore étudiante, ainsi que mon copain et nous n’envisageons pas d’avoir des enfants avant plusieurs années. De plus, nous nous apprêtons à faire des tests HIV et IST afin d’arrêter les préservatifs - Surgestone serait donc mon seul moyen de contraception.

Mes questions sont les suivantes : L’effet contraceptif de ce médicament (qui sert au départ à réguler les problèmes de règles ou aux seins) est-il vraiment avéré avec cette posologie ? Pourquoi une pause de 8 jours, alors qu’avec une pilule classique, il ne faut jamais dépasser 7 jours ? Que faire en cas d’oubli ? (mon gynécologue m’a dit que la règle de 12 heures d’intervalle s’applique comme avec une pilule classique, est-ce vrai ?)

Enfin, une question plus générale : si ce progestatif est aussi efficace qu’une pilule classique, pourquoi ne pas le mettre plus en avant auprès des patientes, qui sont j’en suis sûre nombreuses à mal tolérer les œstrogènes ? Avant d’aller consulter, j’en étais arrivée à penser qu’il vaudrait mieux pour moi porter un stérilet (si tant est qu’un médecin veuille bien me le poser), mais l’idée de retrouver les règles très douloureuses que j’avais avant de prendre la pilule ne m’enchantait pas vraiment ! Alors qu’avec Surgestone, d’après mon gynéco, j’ai des chances de ne plus avoir de règles du tout !
A.

Il est possible que si on vous avait prescrit une pilule contenant un progestatif plus puissant (Adepal, par exemple), vous auriez été très tranquille (le progestatif de Mercilon n’est pas très puissant). Mais la Surgestone est une proposition tout à fait légitime. Votre gynéco n’a pas menti : tous les progestatifs pris au moins 20 jours par mois sont contraceptifs (ils bloquent l’ovulation). Si vous les prenez au même rythme que la pilule (3 semaines de prise, une semaine d’arrêt), ce sera aussi efficace, avec un délai de retard possible de 12 heures (au moins...)

La raison pour laquelle on ne met pas cette contraception en avant est qu’elle peut entraîner une acné (chez les femmes qui y sont sujettes), ou favoriser une prise de poids (là encore, chez les femmes qui y sont sujettes, ou dont la mère ou les soeurs ont tendance à l’embonpoint) ; ça n’arrive pas à toutes les femmes, évidemment, mais je vous conseille de faire attention à ce que vous mangez. D’autre part, la Surgestone n’est pas commercialisée comme pilule (administrativement, il faudrait demander une autorisation particulière), voilà pourquoi elle n’est pas répertoriée comme telle. Mais comme je vous l’ai dit, tous les progestatifs sont contraceptifs quand ils sont pris 3 semaines sur 4.

Si vous ne tolérez pas la Surgestone, l’autre possibilité serait de recourir au DIU au cuivre (pour la contraception), et à ne prendre de la Surgestone que 10 jours par mois (pour éviter la tension des seins et les règles douloureuses) ou une crème progestative (Progestogel) en application locale, sur les seins, en fin de cycle (quand vous avez mal) et de l’ibuprofène le jour de vos règles. Donc, vous voyez, il y a plusieurs options autres que celle-ci. Encore une fois, il est très possible que vous tolériez la Surgestone très bien. Sur le plan contraceptif, avec un schéma 20 ou 21 jours de prise, 7 ou 8 jours d’arrêt, vous êtes tranquille. Et votre gynéco a raison, il est très possible que vous ayiez peu de règles ou pas du tout, ce qui n’a pas d’importance (mais vous soulagera d’autant).

Par ailleurs, les kystes des seins sont fréquents et bénins chez les jeunes femmes et disparaissent souvent après la première grossesse. Il est donc très possible que dans le futur, lorsque vous aurez été enceinte une fois (au moment de votre choix) vous pourrez choisir une autre contraception que la Surgestone.


- Précisions sur l’implant

Je souhaiterais des infos supplémentaires sur l’implant. Le retrait se fait-il simplement ? Laisse t-il des cicatrices ? Remet-on l’implant tout de suite au même endroit ?
H.

L’implant contraceptif est une méthode très sûre

http://www.martinwinckler.com/article.php3?id_article=429

et qui, lorsqu’on a affaire à un praticien qui en a l’habitude, ne pose pas de problème, ni à la pose, ni au retrait. On le pose au-dessus du coude, sous la peau, à la face intérieure du bras - autrement dit : la zone qui, lorsqu’on laisse pendre le bras le long du corps, est cachée. Donc, ça ne se voit pas (même chez les femmes très minces, il faut vraiment avoir le nez dessus. La pose se fait après avoir "endormi" la peau avec un timbre anesthésique (comme on en utilise chez les enfants pour les vacciner ou leur faire une prise de sang sans douleur).
On le pose avec une aiguille un peu impressionnante, mais pas plus large que celles qu’on utilise pour poser un "goutte-à-goutte" (une perfusion). La cicatrice de la pose est souvent invisible.

Pour enlever l’implant, il suffit, après avoir endormi la peau une nouvelle fois, que le médecin fasse une petite incision (plus courte qu’une boutonnière), pousse l’implant vers l’orifice, l’attrape avec une pince et le retire. Comme l’incision est très petite, on la referme avec des stéristrips (sparadraps très fins), et la cicatrice est ensuite presque imperceptible. On peut, effectivement, remettre un second implant au même endroit, et si la femme en désire un autre, on doit le mettre en place le jour où on retire le précédent. Comme les implants existent en France depuis 2001, je commence à voir des femmes qui veulent faire remplacer celui que je leur ai posé il y a trois ans, durée d’efficacité de l’implant (mais on n’est pas à 3 mois près pour le changer ; il ne cesse pas d’être efficace du jour au lendemain).

Le retrait n’est difficile que si l’implant est posé trop profond, ou si l’utilisatrice est un peu forte et si le médecin essaie de l’enlever alors qu’il ne le sent pas.
Quand je ne sens pas l’implant, je demande à un radiologue expérimenté de le localiser avec un échographe (il ne se voit pas à la radio, mais se voit très bien à l’échographie), et de tracer un trait au feutre en regard de l’implant pour bien le repérer. Quand on procède ainsi, on n’a aucune difficulté à l’enlever. En 3 ans 1/2, j’ai dû poser 250 implants, j’en ai retiré une quarantaine ; trois seulement ont été difficiles à retirer et c’était avant que nous ayons, à l’hôpital où je travaille, un radiologue habitué à les repérer.

Au pire, quand on ne le retrouve pas du tout (ça peut arriver, il y a eu un ou deux cas en France), il n’y a pas de danger à le laisser. Si la femme veut une grossesse, évidemment, elle doit attendre que l’effet de l’implant se termine. Si elle n’en veut pas, on peut très bien lui mettre un autre implant et laisser l’implant usé en place. C’est du plastique inerte, il ne peut guère entraîner de problèmes.


- Pilule et poids

J’ai lu votre réponse sur les différences entre Microval et Cérazette ; je me demande également s’il y peut avoir une différence entre les prises de poids provoquées potentiellement par ces deux pilules. Je dois me décider pour une pilule (je prends Mélodia, mais j’ai pris 5 kg en un an).
D.

Entre 16 et 25 ans, un très grand nombre (60 à 70 % d’après certaines études) de femmes prend du poids (entre 1 et 3 kilos par an). Et certaines de ces femmes prennent la pilule, d’autres pas. Il est donc acquis que la pilule n’est pas le seul facteur et que, parfois, ça n’est pas le facteur dominant. Ni même le facteur causal, puisque certaines femmes continuent à prendre du poids même quand elles arrêtent la pilule (et non, ça n’est pas parce que la pilule "continue à faire de l’effet" car si tel était le cas, elles ne courraient aucun risque d’être enceintes...)

La prise de poids, spontanée, naturelle, entre 16 et 25 ans est liée au fait que le corps féminin se prépare (il est programmé pour ça) à une grossesse éventuelle dès que la femme a atteint la puberté. Même si la femme, elle, n’a pas l’intention d’être enceinte tout de suite.
Et cette prise de poids est variable d’une femme à une autre (en fonction du "profil" des femmes de la famille - grand-mère, mère, soeur(s)) et de l’alimentation de la femme, évidemment ainsi que de son activité physique.

La pilule ne contient pas de calories, mais nombre de femmes disent qu’elles ont plus d’appétit quand elles prennent la pilule. Quelle que soit la pilule que vous prendrez, il vous faut donc être très vigilante à ce que vous mangerez.

En tout état de cause, il n’est pas possible de dire si vous prendrez plus ou moins de poids avec telle ou telle pilule, puisque le facteur déterminant, ça n’est pas la pilule, mais votre corps, et la manière dont il évolue. Si vous voulez être certaine de ne pas favoriser une prise de poids en absorbant des hormones, et si vous pensez qu’une vigilance diététique ne suffit pas, vous pouvez envisager de vous faire poser un DIU au cuivre, qui ne contient pas d’hormones du tout.


- Questions sur le Mirena

A propos du stérilet Mirena  :
- je suis amenée à prendre des anti-inflammatoires, dois-je absolument me protéger autrement ?
- les fils de celui-ci sont actuellement mis n’importe comment, sera t-il facile, malgré tout, de le retirer lorsque le moment sera venu ?
- enfin si pour une raison quelconque, il se déplace, suis-je toujours protégée ? C’est l’une de mes craintes avec un stérilet.
S.

- pas de problème avec les anti-inflammatoires : l’interaction supposée est une théorie franco-française, parfaitement gratuite, qui n’a jamais été démontrée. Les anti-inflammatoires n’ont jamais eu d’effet sur les DIU... sauf dans l’esprit des médecins français... qui a contaminé celui des pharmaciens, etc...

- par "n’importe comment" j’imagine que vous voulez dire qu’on ne les voit plus ? Ca n’a pas d’importance, on dispose de tout petits goupillons qu’on glisse dans le col pour entortiller le fil et le retirer.... C’est fréquent et ça ne pose aucun problème.

- à priori, un DIU qui se déplace, on s’en rend compte. Et il ne peut se déplacer que vers le bas (l’utérus est une cavité qui n’a qu’un orifice...) - donc, être expulsé par le vagin. Il arrive que les femmes ayant des règles abondantes (avec un DIU au cuivre, en particulier) l’expulse pendant les règles. Si avec votre Mirena (comme c’est souvent le cas) vous n’avez pas de règles, l’expulsion ne peut pas passer inaperçue. D’autre part, en général, une femme qui expulse un DIU a mal (elle a des crampes, comme pendant les règles). Mais le Mirena a tendance à réduire les crampes pendant les règles, donc les contractions susceptibles d’expulser un DIU. Donc, si vous n’avez pas de règles (ou très peu) et ne souffrez pas (ce qui est la norme, avec un DIU), n’ayez aucune crainte, votre DIU est en place. Sachez aussi que 90 % des expulsions ont lieu dans les deux mois qui suivent la pose (et en général, les femmes ont des crampes depuis la pose jusqu’à l’expulsion...) Plus le temps passe, plus la probabilité que votre DIU soit expulsé est infime.


- Vestibulodynie

J’ai découvert depuis 6 mois que je souffrais de vestibulodynie ou vestibulite après avoir consulté presque une dizaine de médecins. Cette maladie est très mal connue en France, seuls quelques spécialistes (gynécologues et dermatologues) s’en occupent et les filles qui souffrent de cette maladie doivent souvent se battre pendant des années pour avoir un diagnostic. Pour s’entraider, elles ont fondé des sites internet :

http://groups.msn.com/Vestibulite/messages.msnw
et
http://groups.msn.com/vaginismevulvodynies

J’aurais aimé savoir si vous vous connaissiez ce problème, votre point de vue sur les différents traitements (certains médecins québécois pensent qu’une des causes pourrait être la pilule, en particulier quand elle est minidosée) et si vous seriez d’accord pour participer à la diffusion de l’information car j’avoue en avoir assez (comme toutes les autres) que la plupart des médecins nous disent "c’est dans votre tête".
MG.

C’est bien volontiers que je publie votre message et les infos sur les sites concernant la vestibulodynie, qui est effectivement un problème difficile à soigner et souvent sous-estimé par les médecins. Il m’arrive de voir des femmes qui souffrent de vestibulodynie, et j’ai constaté que les circonstances sont très diverses, et que cela peut survenir aussi chez des femmes qui ne prennent pas de pilule contraceptive. Alors, je n’ai pas d’opinion définitive sur le sujet, ce qui rend les sites que vous indiquez d’autant plus précieux.


- Pilule, acné et rétention d’eau

J’ai 27 ans et de grandes difficultés à trouver une solution à mes problèmes. En effet, à la puberté j’ai développé une acné assez voire très importante. A l’époque tous les traitements m’ont été prescrits dont 2 traitements successifs au Roaccutane mais rien n’avait amélioré les choses jusqu’à ce qu’on me mette sous Diane 35. A partir de ce moment et pendant 10 années je n’ai plus eu de problèmes d’acné et je la supportais bien. L’année dernière, étant donné la très grande fragilité de mes vaisseaux sanguins (jambes remplies de varicosités et de petites varices) et la présence de nombreuses mastoses dans les seins, mon médecin m’a conseillé de changer de pilule.

Résultat il m’a mise sous Cycléane 30, me disant que ça devrait être un bon compromis étant donné mon angoisse de voir resurgir l’acné. Ca fait donc un an que je suis sous cette nouvelle pilule et malheureusement au fil des mois je constate que son effet sur ma rétention d’eau ne cesse d’empirer. En effet, vers le 14ème jour du cycle mes jambes se mettent à gonfler (je prends 3 cm de tour de fesse et 1-2Kg), mes doigts aussi, je me sens très ballonnée et des boutons d’acné surgissent (pas beaucoup, 4 ou 5). Cette sensation a empiré au cours des mois depuis un an.

Dès lors, je suis vraiment dans une impasse car d’un côté j’ai peur de l’acné, de l’autre j’ai une importante fragilité veineuse et pour finir je fais de la rétention d’eau. Je suis quelqu’un qui mange de façon équilibrée et qui boit bien (de l’eau bien sûr) donc je ne vois pas ce que je peux faire. Je suis vraiment mal dans ma peau (même si je ne suis pas énorme : 53 kg pour 1m63 en tant normal sans gonflement) car cette sensation de gonflement est vraiment très gênante (je ne rentre plus dans mes pantalons...) Voilà mon histoire. J’espère que vous pourrez me donner quelques conseils car je ne sais plus comment faire ni quoi penser.
A.

A priori, ce que vous me décrivez est l’une des rares situations où il serait justifié de vous proposer la prise de la pilule Jasmine, qui semble non seulement avoir un effet sur l’acné identique à celui de Diane, mais aussi un effet sur la rétention d’eau dont souffrent certaines femmes (peu nombreuses mais dont vous semblez faire partie). Dans la mesure où vous prenez la pilule depuis plus de dix ans, la prise de Jasmine ne me paraît pas spécialement risquée. En revanche, si vous fumez, je ne saurais trop vous conseiller de cesser le tabac dès que vous le pourrez. Car fumer accentue aussi la fragilité vasculaire, et à 35 ans, il ne sera plus possible de vous proposer des pilules contenant des oestrogènes (et donc, actives sur votre acné si vous en avez encore à ce moment-là).

P.S.


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