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Roman Noir
Camisoles
L’enfermement dans la France de 2008...

29 décembre 2005

Camisoles (Ed. Fleuve Noir),

C’est la suite des enquêtes de Lhombre et Watteau, après les romans Touche pas à mes deux seins, Mort in Vitro et la nouvelle "Le noël de Lhombre et Watteau", in Mystères et bûches glacées

France, septembre 2008. En accord avec les promesses électorales du nouveau président de la république, le gouvernement a instauré une politique sécuritaire musclée. À Tourmens, grande ville de province, les personnages de Mort in Vitro sont confrontés à trois énigmes parallèles.

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Immobilisé par un accident, le juge Watteau doit élucider de son fauteuil la mort suspecte d’un haut fonctionnaire de la santé. Dans le salon voisin, la respectable Claude de Lermignat soupçonne une psychiatre très médiatique d’avoir assassiné la présentatrice de Ça Nous Regarde !, envahissante émission de télé-réalité.

Quant à Charly Lhombre, médecin légiste qui brigue un poste d’attaché dans l’un des centre de traitement psychiatrique les plus secrets du pays, il découvre dans ce qui devrait être un lieu de soin, un gigantesque laboratoire expérimental.

Extrapolé à partir de la réalité sanitaire, politique et judiciaire d’aujourd’hui, Camisoles décrit un monde proche et plausible dans lequel des multinationales sans scrupules manipulent politiciens, psychiatres, médias et cobayes humains pour mieux commercialiser les camisoles de demain.

M.W.


Extrait :

L’ordre et la sécurité du monde

AFP - Lundi 3 Juin 2007

Sécurité publique : la politique musclée du nouveau gouvernement

Au cours d’une allocution à la presse ce matin, le porte-parole de l’Elysée a annoncé que le Président de la République avait tenu vendredi dernier un conseil restreint avec le premier ministre, le ministre de l’Intérieur et le Garde des Sceaux désignés depuis son élection. Le Chef de l’Etat leur a demandé de renforcer les mesures de sécurité intérieure dont il avait fait son cheval de bataille tout au long de la campagne présidentielle.

« Résolu à lutter contre la criminalité et le désordre public, qui n’ont cessé de croître au cours du précédent quiquennat », a déclaré en particulier le porte-parole de l’Elysée, « le Président a chargé le Premier ministre, le ministre de l’Intérieur et le Garde des Sceaux de mettre en œuvre sans tarder une réforme des forces de l’ordre et de la justice.

Rappelons que, fort de l’écrasante majorité dont il dispose à L’Assemblée nationale (460 députés sur 577 sièges), le président a fait voter le mois dernier par le Parlement un projet de loi autorisant le gouvernement à légiferer par voie d’ordonnances dans le domaine de la sécurité. De ce fait, les ministres concernés pourront mettre en œuvre très rapidement les réformes promises lors de la précédente campagne présidentielle.

Parmi ces engagements figuraient plusieurs propositions choc vivement contestées par l’opposition d’alors - mais aussi par la majorité sortante : formation accélérée (six mois intensifs) de 40 000 nouveaux gardiens de la paix, 10 000 inspecteurs de police, 5000 CRS ; transformation rapide d’anciens bâtiments publics desaffectés (mairies, hôpitaux, écoles) en maisons d’arrêt d’urgence sécurisées au sein de quartiers « chauds » ; création d’une procédure de jugement ultra-rapide pour les flagrants délits devant des magistrats spécialement nommés dans les locaux des postes de police et les gendarmeries, afin de décharger les palais de justice très encombrés ; accélération de la nomination de juges de première instance et de juges d’instruction, qui seraient des volontaires recrutés sur dossier parmi les fonctionnaires des administrations territoriales, spécialement formés sur le terrain aux côtés de magistrats déjà en exercice - sans passer par les concours de la magistrature ; extension des pouvoirs d’investigation des juges d’instruction qui, rebaptisés « Magistrat Investigateur », se verraient habilités à se rendre sur le terrain et à diriger les enquêtes et les interventions des forces de l’ordre...

Deux autres projets de loi visant à autoriser le gouvernement à légiférer par ordonnances ont de plus été déposés ces jours-ci devant le Parlement. Le premier concerne le système de santé et la gestion des hôpitaux ; le second, le contrôle d’informations confidentielles avant leur divulgation par les médias.

« Pour le Président et son gouvernement », a précisé le porte-parole, « la multiplication des attentats terroristes en Europe justifie que les médias, publics ou privés, soient supervisés de très près afin de ne pas favoriser par leur contenu la sympathie envers les entreprises terroristes. Le fait que la France n’ait pas, jusqu’ici, été touchée par le terrorisme international ne signifie en aucune manière qu’elle n’est pas menacée. Il appartient au nouveau gouvernement de la protéger de cette menace.

Sans restreindre la liberté de la presse indispensable au fonctionnement de notre démocratie, le gouvernement entend mettre sur pied avec les médias une charte indiquant sous quelles conditions la divulgation de certaines informations « sensibles » pourrait être reportée à la demande des pouvoirs publics.

AFP - Paris, Mardi 4 juin 2007

Délinquants sexuels : le nouveau gouvernement durcit sa position

Dans le cadre de sa politique de sécurité publique, le nouveau gouvernement a décidé de durcir les peines infligées aux délinquants sexuels, tout particulièrement les pédophiles, et consistant à leur administrer, dans des centres spécialisés, les médicaments destinés à empêcher une récidive. Des expérimentations avaient été, rappelons-le, mises en place avec l’autorisation de Dominique Perben, alors ministre de la Justice, au début de l’année 2005.

À l’époque, 22% des détenus étaient incarcérés pour des infractions sexuelles, dont les trois quarts pour des viols sur mineurs. Aujourd’hui, on estime que la proportion approche les 30 %. Les expérimentations mises en œuvre pendant les deux années écoulées s’étant révélées concluantes, le nouveau gouvernement a décidé d’imposer ce traitement à tout condamné pour infraction sexuelle.

Le traitement n’étant pas irréversible, le gouvernement a chargé une commission spéciale comprenant des médecins, des chercheurs, des magistrats et des membres de l’industrie pharmaceutique de déterminer les procédures thérapeutiques appropriées qui assureraient la prise du traitement par les délinquants à la fin de leur incarcération, et dès leur mise en liberté sur parole.

Les détenus qui accepteraient de subir un contrôle régulier et permanent par tous moyens médicaux ou informatiques pourraient bénéficier d’une libération anticipée. « Bien entendu, a déclaré le Garde des Sceaux, les anciens délinquants sexuels qui recevront ce type de traitement devront « très probablement » prendre ces médicaments toute leur vie, à moins que la recherche ne permette de trouver des produits « plus pointus » et « plus efficaces ».

En 2005, le prédécesseur de l’actuel Garde des Sceaux avait déclaré que le gouvernement réfléchissait à la création d’établissements, intermédiaires entre l’hôpital psychiatrique et la prison, où seraient enfermés des criminels jugés dangereux à l’issue de leur peine. L’actuel gouvernement a décidé de mettre cette proposition en application. La possibilité de légiférer par ordonnance va certainement lui faciliter la tâche.

A suivre dans Camisoles...

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