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Chroniques
Oubli de pilule, implant, DIU, préservatifs...
Quatre chroniques pour lectrices et lecteurs pressés

13 mars 2004

Ces quatre chroniques faites sur France Inter en 2002 contiennent beaucoup d’informations sur la contraception et conviennent parfaitement aux lectrices pressées ou aux enseignants ! (Ne vous gênez pas pour les copier et les diffuser...)

 Que faut-il faire quand on a oublié sa pilule ?
 Qu’est-ce qu’un implant contraceptif ?
 Le préservatif est-il une contraception efficace ?
 Pourquoi dit-on que les femmes sans enfants ne peuvent pas porter un stérilet ?


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Que faut-il faire quand on a oublié sa pilule ? (chronique du 30 septembre 2002)

Bonjour à toutes les utilisatrices de contraception orale... et à leurs Jules

Depuis vendredi une bonne quarantaine d’auditrices (et d’auditeurs), m’ont écrit pour demander ce qu’il faut faire quand on oublie sa pilule. Il existe deux formes de pilules contraceptives. La pilule combinée, qui combine, comme son nom l’indique, deux hormones (un progestatif et un estrogène). Et la pilule progestative, qui comme son nom l’indique contient seulement un progestatif. Aujourd’hui, je ne vais vous parler que de la pilule combinée, qui est la plus répandue. Si vous voulez que je vous parle de l’autre, écrivez-moi. En attendant je vous conseille de vous munir d’un papier et d’un crayon, pour noter ce que je vais vous dire.

 Comment ça marche, la pilule ?
 Eh bien, une fois par mois à peu près, une petite glande du cerveau, l’hypophyse, stimule les ovaires pour leur faire fabriquer un ovule. Si cet ovule n’est pas fécondé, l’hypophyse remet ça le mois suivant. Si l’ovule est fécondé, la femme devient enceinte. Tant que la grossesse évolue, l’embryon puis le foetus secrètent des hormones qui bloquent l’hypophyse et donc, l’ovulation. C’est grâce à ce bloquage naturel de l’ovulation que les femmes ne peuvent pas être enceintes de plusieurs bébés d’âge différent en même temps ! Et la pilule ? Eh bien, les hormones qu’elle contient font tout simplement croire à l’hypophyse que la femme est déjà enceinte, ce qui empêche donc l’ovulation, comme pendant la grossesse.

 Maintenant, que se passe-t-il quand une femme oublie un comprimé ?
 Eh bien, ça dépend du moment où elle l’oublie. Dans la plupart des plaquettes de pilule, il y a 21 comprimés. La femme prend un comprimé chaque jour pendant trois semaines, puis elle cesse de la prendre pendant 7 jours, et recommence ensuite : trois semaines de pilule, une semaine d’arrêt. C’est cette semaine d’arrêt qui compromet l’efficacité de la pilule. En effet, des chercheurs ont démontré que quand l’utilisatrice prend la pilule sept jours d’affilée, l’ovulation reste bloquée ensuite durablement, même si elle oublie sa pilule de temps à autre. En revanche, si elle reste plus de sept jours sans prendre la pilule, l’ovulation peut se déclencher du jour au lendemain.

Par conséquent, vous comprenez que les comprimés qu’il ne faut jamais oublier sont les sept premiers de la plaquette, autrement dit : ceux qui suivent immédiatement la semaine sans pilule. Si vous oubliez un de ces comprimés (et, bien sûr, si vous avez eu un rapport sexuel au cours des jours précédents), il faut faire trois choses :

 1° surtout, n’arrêtez pas votre pilule, prenez le comprimé oublié et continuez,
 2° prenez, en plus, 72 heures au plus tard après l’oubli, une " contraception du lendemain " (en vente libre en pharmacie),
 3° utilisez des préservatifs pendant les sept jours suivant l’oubli.

Si vous oubliez un ou plusieurs comprimés entre le 8e et le 14e jour de la plaquette, c’est beaucoup moins grave. Reprenez le comprimé oublié le lendemain, en même temps que le suivant. Vous n’avez rien d’autre à faire. C’est vrai même si vous en oubliez deux ou trois de suite.

Si vous oubliez un des 7 derniers comprimés de la pilule, c’est aussi très simple. Reprenez le comprimé oublié le lendemain et, à la fin de la plaquette, commencez tout de suite, sans interruption, la plaquette suivante. " Ah, me direz-vous, mais je n’aurai pas de règles entre deux plaquettes, alors ? " Non. Et ça n’a aucune importance. Quand elles sont en compétition, les athlètes féminines prennent leur pilule sans interruption pour ne pas avoir de règles. Vous avez le droit de le faire aussi Lire ici

À l’origine, les inventeurs de la pilule ont propoé 7 jours d’arrêt entre deux plaquettes pour que les femmes aient des règles. Mais ce n’est pas indispensable et, comme je vous l’ai dit, cette semaine sans pilule risque d’être suivie d’une ovulation, surtout si vous oubliez un comprimé au début de la plaquette suivante. Si vous tenez à avoir des règles tous les mois en étant beaucoup plus tranquilles, laissez passer seulement 4 jours et non 7, entre deux plaquettes de pilule. Ça sera suffisant pour que vos règles apparaissent, mais ça augmentera l’efficacité contraceptive. En cas d’oubli, vous n’aurez rien d’autre à faire que de reprendre le comprimé oublié le lendemain.

Voilà, j’espère que j’ai été clair. La chronique est postée sur le site toute la journée. Demain, pour varier les plaisirs, je vous parlerai de l’implant contraceptif.


Qu’est-ce qu’un implant contraceptif ? (chronique du 1er octobre 2002)

Comme la pilule et comme le " stérilet " (qu’on devrait nommer " dispositif intra-utérin ", pour qu’on n’imagine pas qu’il rend stérile), l’implant est une méthode contraceptive efficace à plus de 95 %. Qu’est-ce que ça veut dire " 95% " ? Eh bien, que les 5% restants représentent le nombre de grossesses observé parmi cent femmes qui utilisent une méthode contraceptive pendant 1 an. Par exemple, si on prescrit la pilule à 100 femmes à partir du 1er janvier, on sait qu’il y aura entre 3 et 20 grossesses d’ici au 31 décembre suivant. Pourquoi tant que ça ? Parce qu’on peut oublier sa pilule, ou être dans l’incapacité de la prendre, ou la vomir... etc. Comparativement, l’efficacité d’un dispositif intra-utérin (stérilet), qu’on ne risque jamais d’oublier, est de 99 % - soit une grossesses par an pour 100 utilisatrices.

L’implant contraceptif, lui, est un réservoir en matière plastique souple, aussi long mais plus fin qu’une allumette, qui contient un progestatif, un hormone féminine. On insère l’implant sous la peau du bras au moyen d’une aiguille creuse, exactement comme quand on met un cathéter dans une veine pour passer un goutte à goutte. Contrairement au goutte à goutte, l’implant, une fois glissé sous la peau, est invisible et indolore. Avant la pose, le médecin prescrit à l’utilisatrice une crème anesthésique (celle qu’on met sur la peau des bébés avant de leur faire une prise de sang), de manière à ce que l’insertion de l’implant se fasse sans douleur. Le jour où la femme veut le faire enlever, le médecin endort de nouveau la peau, fait une toute petite incision sur la peau au-dessus de l’implant et retire celui-ci avec une pince.

 Depuis quand l’implant existe-t-il ?
 Ailleurs dans le monde, on pose des implants depuis plus de 15 ans. En France, où nous sommes toujours un peu à la traîne, le seul implant qui existe a été commercialisé pour la première fois en 2001. Heureusement, c’est le plus récent, le plus fiable et le plus facile à utiliser.

 Comment ça marche ?
 Eh bien, il existe une forme de pilule, qu’on appelle pilule progestative, qui ne contient qu’une hormone, qui se prend 365 jours par an et non pas trois semaines par mois, et qui peut être prise par presque toutes les femmes. L’implant contient la même hormone que cette pilule. Une fois inséré sous la peau, il est efficace pendant 3 ans.

L’implant est une méthode très intéressante. D’abord parce que, comme la pilule progestative, dont il est en quelque sorte la forme permanente, il ne présente pratiquement aucun danger. Il peut être utilisé à n’importe quel âge, de l’adolescence à la quarantaine passée, même par les femmes qui fument. Il ne nécessite aucune manipulation et aucune précaution. De plus, son efficacité est très grande : si j’en crois les statistiques auxquelles j’ai eu accès, parmi les 200 000 femmes ayant reçu un implant en Europe ces dernières années on n’a observé moins de dix grossesses. Et pour une jeune femme handicapée, par exemple, c’est moins traumatisant que la pose d’un stérilet, et moins radical que la ligature des trompes.

 Est-ce que ça fait prendre du poids ?
 Peut-être, mais c’est peu fréquent. Une étude a montré que les femmes qui prennent du poids ne sont pas plus nombreuses parmi les utilisatrices d’implant que parmi les utilisatrices de stérilet (qui, lui, ne contient aucune hormone).

L’implant a tout de même un inconvénient, c’est qu’il peut modifier le rythme des règles : près 50 % des porteuses d’implant ont leurs règles comme d’habitude et 25 % en ont moins fréquemment que d’habitude ; 18 %, en revanche, n’en ont pas du tout. Ça n’est pas inquiétant, c’est même un signe d’efficacité car pour être contraceptive, l’hormone contenue dans l’implant fait croire au cerveau que la femme est déjà enceinte ; or, quand on est enceinte... on n’a plus de règles. Ce qui est plus enquiquinant c’est que les 12 % d’utilisatrices restantes, elles, ont des règles plus fréquentes - et parfois n’importe quand - surtout pendant les 6 premiers mois. Le plus souvent, quand elles sont prévenues, et grâce à des mesures simples, beaucoup s’en accommodent jusqu’à ce que ça rentre dans l’ordre.

Pourquoi les gynécologues et les médecins français parlent-ils peu ou pas du tout de cette méthode très efficace ? Ça, c’est un mystère. Les méchantes langues prétendent que c’est parce que ça ne leur rapporte rien de poser un implant (alors que la pose d’un stérilet est un acte qu’ils peuvent faire payer). Je pense plutôt que c’est parce que la plupart des médecins français ne connaissent pas bien la méthode et, que par manque d’expérience (et parfois par manque de curiosité), ils ne veulent pas se risquer à la prescrire et à la conseiller. C’est bien dommage car, en matière de contraception, plus on a le choix, mieux on se porte.


Le préservatif est-il une contraception efficace ? (chronique du 22 novembre 2002)

Lors d’une précédente chronique, j’ai dit que le préservatif n’était pas une bonne méthode contraceptive. Plusieurs auditeurs se sont inquiétés : les jeunes gens allaient-ils en déduire qu’il ne faut pas utiliser de préservatifs ? Évidemment, ça n’était pas le message que je voulais faire passer. Mais le simple fait qu’il y ait eu un doute justifie que j’y revienne. Alors, reprenons.

Le préservatif a, depuis toujours, deux fonctions : c’est une méthode de contraception (autrefois on disait " anticonceptionnelle ") et c’est une méthode de lutte contre les maladies sexuellement transmissibles (autrefois on disait " maladies vénériennes "). En France, entre 1920 et jusqu’en 1987, toute publicité ou promotion du préservatif était interdite. Avec l’arrivée du sida, le préservatif est revenu sur le devant de la scène. Malheureusement, le discours de prévention du sida, qui reste indispensable, a complètement occulté une notion fondamentale : lorsqu’on fait un très bon repas, c’est aussi pour se nourrir.

Même si nous faisons le plus souvent des galipettes pour le plaisir, la finalité biologique du rapport hétérosexuel, on n’y peut rien, c’est la reproduction. Par conséquent, la conséquence la plus probable (et la plus fréquente) d’un rapport hétérosexuel, ce n’est pas la maladie, c’est la grossesse. Or, la question que posent beaucoup de jeunes gens est plutôt celle-ci : " Si j’utilise des préservatifs, est-il vraiment utile que j’aie une autre méthode de contraception ? " La réponse est oui.

Suivez-moi bien :

 D’une part le risque d’infection augmente avec le nombre de partenaires : plus on a de partenaires, plus on risque d’attraper une MST.
 D’autre part, la probabilité d’une grossesse augmente avec la fréquence des rapports sexuels.

Dans les deux cas, pour qu’un préservatif soit très efficace, il faut l’utiliser à chaque rapport sexuel. Mais le préservatif peut glisser, ou craquer - ce qui provoque des fuites et il faut très peu de sperme pour provoquer une grossesse. Et, souvent, quand un jeune couple est monogame et se sent en sécurité par rapport aux infections, l’utilisation du préservatif devient moins systématique, car les jeunes gens sous-estiment le risque de grossesse. Beaucoup de jeunes filles pensent qu’elles ne peuvent pas se retrouver enceintes à la suite de leurs premiers rapports sexuels, ce qui est faux. Beaucoup de femmes s’imaginent qu’elles sont en sécurité si elles ont des rapports sexuels à certains moments du cycle, ce qui est faux aussi : une étude récente a montré que même lorsque les femmes ont un cycle très régulier de 28 jours, les deux tiers d’entre elles ovulent sans prévenir à n’importe quel moment de leur cycle. De sorte que la sécurité contraceptive réelle du préservatif est d’autant plus aléatoire qu’il n’est pas utilisé systématiquement et avec beaucoup de soin.

Donc, si on a besoin d’une contraception, trois cas se présentent :
 1° quand on a peu de rapports sexuels et un seul partenaire, le préservatif peut suffire comme protection ET comme contraception, mais il faut l’utiliser systématiquement, à chaque rapport sexuel et quel que soit le moment du cycle de la femme.
 2° quand on a beaucoup de rapports sexuels et un seul partenaire, un DIU (" stérilet "), un implant ou une pilule seront plus efficaces que les préservatifs seuls ; si l’on choisit une de ces méthodes de contraception et s’il n’y a pas de risque de contamination (deux partenaires en bonne santé en relation monogame), on peut se passer des préservatifs.
 3° quand on a beaucoup de rapports sexuels et plusieurs partenaires (ou un partenaire polygame...), il vaut mieux utiliser stérilet ou pilule ou implant ET des préservatifs.

Voilà, vous êtes parés ! Bon week-end....


Pourquoi dit-on que les femmes sans enfants ne peuvent pas porter un stérilet ? (Chronique du 27 septembre 2002)

C’est ce que me demande Louise, comme l’ont fait avant elle beaucoup de lectrices de Contraceptions mode d’emploi. D’habitude, je réponds par courrier électronique mais aujourd’hui, je vais répondre par la voie des ondes, ça ira plus vite. Et pour qu’il n’y ait pas de doute sur la légitimité de ce que je vais dire, je rappellerai en passant que la contraception est au c ?ur de ma pratique médicale depuis - au bas mot - vingt ans.

 Qu’est-ce qu’un stérilet ?
 D’abord, le terme est mal choisi, car un stérilet, ça ne rend pas stérile, c’est seulement contraceptif ; on devrait appeler ça un " dispositif intra-utérin " (ou " DIU ") mais les mauvaises habitudes ont la vie dure. C’est un tout petit objet en plastique souple qui mesure environ 3 cm de long ; il a le plus souvent la forme de la lettre " T " et ses branches sont entourées de cuivre. Ce qui est contraceptif n’est pas la forme du stérilet, mais le cuivre, qui inactive les spermatozoïdes.

 " Où s’insère le stérilet ? "
 Dans l’utérus féminin, l’organe où se développent les grossesses.
 " Combien de temps faut-il pour le mettre en place ?"
 Trois secondes.
 " Est-ce que ça fait mal quand on le pose ? "
 Si le médecin n’est ni brutal ni pressé, s’il prend la peine de décrire préalablement la pose à la patiente et de répondre à toutes ses questions, non, ça ne fait pas mal.
 " Est-ce qu’on le sent ensuite ? "
 Non, bien sûr et je ne compte pas les utilisatrices de stérilet qui me disent : " Quel confort ! Je n’ai plus besoin de penser à ma contraception ".
 " Est-ce que c’est efficace ? "
 Très ! Chez les utilisatrices de stérilet, la fréquence des grossesses accidentelles est inférieure à 1%, tandis que chez les femmes qui prennent la pilule, elle peut atteindre 20 % !

 "Pourquoi y a-t-il autant de grossesses sous pilule ?"
 Parce qu’une femme n’est pas un robot et qu’elle peut oublier sa pilule. (Un de ces jours, d’ailleurs, si on me le demande, je vous expliquerai quoi faire quand on a oublié sa pilule et mieux encore, quoi faire pour qu’un oubli occasionnel n’ait aucune importance). Une contraception qu’on doit contrôler en permanence - c’est le cas de la pilule, qu’il faut prendre chaque soir, et du préservatif, qu’il faut enfiler avant chaque rapport sexuel - est toujours moins efficace qu’une contraception permanente, comme un DIU ou un implant contraceptif- dont je pourrai aussi vous parler à l’occasion, si ça vous intéresse.

Donc, je résume : un DIU (stérilet), c’est petit, ça ne fait pas mal, c’est très efficace et en plus, c’est confortable, puisqu’on l’oublie. Bref, un mode de contraception idéal pour un très grand nombre de femmes.

Alors, pourquoi dit-on qu’une femme qui n’a pas eu d’enfant ne peut pas en porter un ? Eh bien, voyez-vous, la contraception par stérilet a commencé sa carrière en Amérique et en Angleterre à partir des années 50. Mais, jusqu’à la fin des années 70, on ne connaissait pas grand-chose aux maladies sexuellement transmissibles.

Et lorsque une femme qui portait un stérilet souffrait d’une infection de l’utérus et des trompes, on disait : " Ah, ben ça doit être à cause du stérilet ". Ces infections entraînaient parfois une stérilité. On a donc dit pendant longtemps : " Pas question de poser un stérilet à une femme qui n’a pas encore d’enfant ".

Mais depuis les années 70, les médecins anglais et scandinaves ont étudié la question de près. Et ils ont découvert que la cause essentielle des infections de l’utérus n’était pas du tout le stérilet mais... la multiplicité des partenaires sexuels. Plus y’a de partenaires, plus y’a de microbes qui se baladent, ça tombe sous le sens !

Plusieurs études ont même démontré qu’il n’y a pas plus de femmes stériles parmi les utilisatrices de stérilet que parmi les femmes n’en ayant jamais porté. Depuis plusieurs années, les Anglais ont donc cessé d’interdire le stérilet aux femmes sans enfants.

Malheureusement, bien qu’aujourd’hui en France, la pose de stérilet soit officiellement agréée pour les femmes sans enfants, ces informations rassurantes ne semblent pas être parvenues jusqu’à toutes les facultés de médecine hexagonales et beaucoup de médecins continuent à véhiculer cet interdit injustifié.

Grâce à la question de Louise, je ne doute pas que s’ils m’entendent, les praticiens jusque-là réticents se sentiront rassurés. De votre côté, mesdames et mesdemoiselles, touchez-en deux mots à votre médecin.

Note complémentaire à l’intention des médecins sceptiques (et de leurs patient(e)s : une étude récente à l’appui de cette chronique (N Engl J Med Vol. 345, pp. 561-567, August 23, 2001) conclut : " The previous use of a copper IUD is not associated with an increased risk of tubal occlusion among nulligravid women, whereas infection with C trachomatis is. "

Autrement dit : " L’utilisation antérieure d’un DIU au cuivre ne s’accompagne pas d’un risque accru d’occlusion tubaire (stérilité après infection des trompes) chez les femmes nullipares (n’ayant jamais eu d’enfant), contrairement à l’infection par Chlamydiae trachomatis (microbe responsable d’un grand nombre de stérilités par occlusion tubaire). "

Par ailleurs, les spécialistes de la contraception de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) affirment que :
 pour toutes les femmes âgées de plus de 20 ans, le DIU est une contraception parfaitement acceptable ;
 pour les femmes de moins de 20 ans, les avantages d’un DIU sont supérieurs à ses inconvénients, et ce, que la femme ait, ou non, déjà eu des enfants.
 Les lectrices et lecteurs intéressés peuvent se reporter à la revue Contraception Report, (Vol. 9, 1998, n°4 page 10) que toute personne équipée d’un accès internet peut consulter en ligne.
 On peut aussi télécharger sur ce site le Bulletin (en français) de l’IPPF (International Planned Parenthood Federation) qui fait le point sur l’utilisation des DIU dans le monde et décrit leurs avantages.



Ces chroniques lues le matin sur France Inter en 2002 ont été reprises dans Odyssée, une aventure radiophonique, le Cherche midi éditeur, 2003.

Pour plus de détails sur toutes les méthodes contraceptives, on peut se reporter à la rubrique Contraception de ce site ou à Contraceptions mode d’emploi (Le Diable Vauvert, 2e édition, 2003)




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