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J’avais très très très envie de lui...
Texte de la chronique d’ArteRadio.com
Article du 27 avril 2005

écouter la chronique sur le site d’ArteRadio


Souvent, quand les gens disent qu’ils ont mal, ils ont mal à leur sexualité. Ils ont mal à l’amour. Ils ont mal au corps de l’autre, et puis à leur corps par rapport au corps de l’autre. C’est difficile de trouver la bonne distance par rapport au corps de l’autre. Et un jour, par exemple, j’en ai eu la preuve. J’étais un jeune médecin, je n’étais pas très expérimenté, en rien d’ailleurs, et j’en ai eu la preuve en recevant successivement, deux jours de suite, deux personnes, qui étaient en fait un couple. Et évidemment, tous les deux venaient à l’insu l’un de l’autre, et ça s’est passé comme ça :

La première des deux personnes, c’était la femme, qui est arrivée, et qui dit Voilà, depuis quelques semaines, j’ai rencontré un homme qui m’attire énormément, que j’aime beaucoup, qui est intelligent, qui est tendre, etc, et on a commencé à passer de très très bons moments ensemble, simplement en dînant, ou en allant au cinéma, en allant visiter une exposition...

Et puis, après s’être vus six ou sept fois, j’avais très très très envie de lui, et donc, alors que lui ne me poussait pas du tout dans cette direction-là, il avait l’air d’être très patient, je lui ai proposé ni plus ni moins de venir dîner chez moi. C’était la première fois que je faisais ça. Et évidemment, j’avais une idée derrière la tête, c’était que je voulais passer une nuit complètement folle avec lui. Ça faisait très longtemps que j’avais pas fait l’amour, et lui, j’avais très très très envie de lui.

Donc je l’ai invité à dîner. Et il est arrivé, il était adorable, il m’avait apporté des fleurs, il avait apporté du vin, et il était d’une délicatesse totale et absolue. Je m’étais démenée pour lui faire à manger, j’aime beaucoup cuisiner, je m’étais démenée pour lui faire à manger des choses toutes plus délicieuses les unes que les autres, mais par petites quantités, pour pas qu’on soit endormis sous la table à cause du repas. Et puis on a dîné, et puis on s’est mis dans le canapé tous les deux, on s’est mis de la musique, on a commencé à s’embrasser, et puis la température a monté très très vite. Je l’ai entraîné dans ma chambre, je l’ai poussé sur le lit, je l’ai déshabillé, et il a pas pu me faire l’amour.

Et je lui en ai voulu, vous pouvez pas savoir, docteur, me dit-elle. Je lui en ai voulu, parce que j’étais persuadée que c’était parce qu’il n’avait pas envie de moi. Et il était désolé, alors bon, je l’ai pas accablé, mais j’étais très très très en colère, je me disais mais je me suis démenée comme c’est pas possible, et il veut pas de moi..."

Et donc elle s’est plainte comme ça pendant vingt bonnes minutes, en me disant qu’elle se demandait si elle était normale ou pas, et pourquoi il avait pas voulu d’elle, et qu’elle savait pas si elle allait le revoir.

Et puis le lendemain, j’ai vu arriver un homme qui m’a raconté la même histoire de manière complètement inversée, et qui m’a dit J’avais très très très très envie de cette femme, et puis elle m’a embrassé comme elle m’avait jamais embrassé, elle m’a tiré vers sa chambre, elle m’a poussé sur le lit, elle m’a déshabillé, elle s’est déshabillée, elle s’est plantée sur moi, et j’ai pas pu, parce que j’étais trop ému, et parce que je me rendais compte que j’étais amoureux d’elle.

écouter la chronique sur le site d’ArteRadio

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