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De quel animal utilise-t-on le squelette pour se laver ?
11 décembre 2002
Article du 21 octobre 2004

Je vous donne des indices : ça vit dans l’eau, surtout dans l’eau de mer, mais on en trouve aussi en eau douce ; on en pêche surtout en Grèce (à Calymnos, plus précisément) et dans l’antiquité, cette pêche faisait partie des disciplines olympiques.
Vous ne voyez toujours pas ?

Eh bien, c’est l’éponge. Enfin, l’éponge naturelle, pas celle que vous achetez au supermarché et qui est fabriquée à partir de cellulose, de lin et de coton ou, parfois, à partir du pétrole.

Bien qu’on ait cru jusqu’au début du 20e siècle qu’il s’agissait d’un végétal, l’éponge est un coelentéré, c’est à dire un animal donc l’organisation interne se limite à deux sacs superposés, l’un à l’extérieur, qui joue le rôle de protection, le deuxième à l’intérieur, qui sert d’organe digestif.

Parmi les coelentérés, l’éponge fait partie de l’embranchement des Spongiaires ou Porifères et on en distingue trois classes : les calcisponges, les démosponges et les hexactinellides. On en a dénombré 5000 espèces mais on pense qu’il pourrait y en avoir 5000 de plus. Ce sont des organismes sessiles - c’est à dire qui restent fixés à des rochers et n’en bougent plus ; elles peuvent cependant servir de camouflage à des crabes en se fixant sur leur carapace.

Elles n’ont pas de forme déterminée - elles peuvent ressembler à des champignons, à des arbustes ou des fagots. Elles peuvent être minuscules ou géantes et certaines atteignent jusqu’à deux mètres de large ; leur couleur diffère selon l’espèce - grises, bleues, vertes, jaunes, etc... Leurs cellules sont organisées autour d’un squelette constitué de spicules, petits éléments plus ou moins rigides en forme de baguette ou d’aiguilles. Pour l’une des classes d’éponges, les desmosponges, ces spicules contiennent des fibres de spongine, une matière souple et résistante, qui ressemble à la soie. C’est leur squelette qui constitue les éponges de toilette.

Les éponges sont des animaux filtreurs qui se nourrissent en pompant l’eau pour absorber leur nourriture. Une petite éponge peut filtrer 80 litres d’eau de mer par jour. Leurs cellules intérieures possèdent en effet une sorte de cil mobile, qu’on appelle un flagelle, et le mouvement des flagelles permet la circulation de l’eau, qui est absorbée à travers tous les pores de la surface, et rejetée par des orifices plus grands tandis que l’éponge retient au passage de l’oxygène et des bactéries. Ça n’en fait pas des animaux toujours inoffensifs. Les éponges de la famille des cladorhizidae ont pour particularité de capturer des petits crustacés grâce à leurs spicules qui les retiennent comme du velcro. Des cellules de l’éponge entourent alors le pauvre animal et le digèrent entièrement.

Mais le plus fascinant dans les éponges, c’est que leur mode de reproduction varie en fonction de l’espèce : à elles toutes, elles semblent résumer les modalités de la reproduction vivante. L’éponge se reproduit à la fois de manière sexuée et asexuée. Certaines sont hermaphrodites, c’est à dire qu’elles produisent en même des ovules et du sperme qu’elles éjectent dans l’eau en si grande quantité qu’on dirait qu’elles fument... Le sperme est capté par une autre éponge qui produit alors des œufs qui sont soit expulsés, soit conservés à l’intérieur pendant leur croissance. D’autres éponges se reproduisent en émettant des bourgeons ou « gemmules », qui se développent plus tard pour produire de nouvelles éponges.

Les éponges sont des organismes très rudimentaires et très anciens, qui datent au moins de 600 millions d’années et ont survécu alors que les dinosaures connaissaient leur apogée puis leur chute. Au rythme où va le monde, et malgré les marées noires, elles pourraient bien nous survivre à nous aussi.

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